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Le Web des Cheminots

La défense et le développement du service public ferroviaire : un enjeu de société !


Invité jackv

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La défense et le développement du service public ferroviaire : un enjeu de société !

Par diverses associations et organisations*

*- Convergence nationale rail

- Fédération CGT des cheminots

- Convergence nationale des collectifs de défense et de développement des services publics

- Union des syndicats Solidaires

- Indécosa – CGT

- Réseau éducation populaire

Par cette tribune nous tenons à alerter les usagers du rail, l’opinion publique et à interpeller les autorités politiques ainsi que la direction de la SNCF à propos de la détérioration progressive du Service Public ferroviaire et des nouvelles menaces qui pèsent sur son avenir.

Force est de constater que nous assistons à une accélération d’une gestion libérale privilégiant la rentabilité financière par une réduction de l’offre privant ainsi des pans entiers du territoire d’être desservis par le rail.

Il en va ainsi de la fermeture réalisée et celle programmée de nombreuses infrastructures et installations ferroviaires (lignes, gares, boutiques, triages...). Cette stratégie délibérée de la direction de la SNCF se fait avec l’accord tacite du gouvernement.

Il en va ainsi de la liberté tarifaire accordée à la SNCF qui conduit à une augmentation des tarifs de 16% en 6 ans, dissuadant de plus en plus les usagers à choisir le train comme mode de transport.

L’avenir incertain des Trains d’Equilibre du Territoire (Corail, Trains de nuit,..) dont la convention entre l’Etat et la SNCF arrive à son terme fin 2014, en est l’illustration.

Ces 38 lignes interrégionales représentent près de 350 trains qui desservent près de 400 villes dans 21 régions et transportent 100 000 voyageurs par jour.

Sous prétexte de réforme territoriale, l’Etat compte se désengager à terme de 75% de ces lignes « d’intérêt national » en transférant les compétences aux régions dont les budgets sont déjà contraints. In fine nous assisterons à la suppression pure et simple de ces trains avec une nouvelle remise en cause de l’égalité de traitement des citoyens en matière d’accès au service public ferroviaire.

La récente déclaration du Ministre Macron de vouloir libéraliser le transport national par autocar sur de longues distances porte un nouveau mauvais coup au Service Public ferroviaire.

Il y a derrière tout cela la préparation de la privatisation du transport ferroviaire régional alors que le service public de proximité que sont les TER a largement prouvé son efficacité.

La volonté de la SNCF de supprimer les contrôleurs à bord des trains TER, adossée aux fermetures de gares et de guichets, complèterait le dispositif de déshumanisation des gares et des trains avec une aggravation de l’insécurité, de la fraude et des déprédations.

Nos associations et organisations ne peuvent l’accepter !!! Comme elles ne peuvent cautionner un éventuel transfert sur la route, via les filiales autocaristes SNCF de 25% des circulations ferroviaires pas plus que le remplacement d’ici 2020 des trains de nuit par sa filiale de cars ID Bus. Ainsi pour la SNCF, les usagers et les chargeurs pour le Frêt n’auraient d’autre choix que de se tourner vers la route, source de pollution, de nuisances sonores, de congestion routière, d’accidentologie et de dumping social notoire.

C’est un comble au moment où la France s’apprête en 2015 à présider la conférence des Nations-Unies sur les changements climatiques dont l’un des principaux responsables est le transport routier. Depuis les directives européennes successives et l’ouverture à la concurrence du trafic ferroviaire de marchandises en France en 2006, nous assistons à une véritable régression sans précédent de cette activité dont la part modale ne représente plus que 9% dans le marché des transports (20,5% en 2000 !).

Plus de 80% du transport de marchandises passent par la route en France, contribuant à augmenter les risques d’accidentologie, la pollution, la dégradation des infrastructures.

Au niveau du rail, plus de 300 gares FRET ont été fermées, le nombre de grands triages en service est passé de 25 à 4 et des milliers d’emplois ont été supprimés.

A ce titre, le transport de marchandises constitue un enjeu de société et est un défi à relever par une politique des transports volontariste visant un nécessaire rééquilibrage modal en faveur du rail et du fluvial. Le gouvernement a à sa disposition un outil avec l’activité Frêt de la SNCF, il doit arrêter cette politique de casse délibérée, planifiée et imposer d’autres choix à la direction de la SNCF. Il doit retrouver son rôle de stratège. Il en avait l’occasion avec la loi sur la réforme du système ferroviaire, il ne l’a pas fait en excluant le frêt.

La séparation des activités où chacun recherche sa propre rentabilité, conduit à des conséquences alarmantes pour les conditions de vie et de travail des cheminot-e-s et pour la sécurité ferroviaire qui a été marquée de façon dramatique ces dernières années.

Cette loi qui devait réunifier le système ferroviaire l’éclate en 3 EPIC distincts et autonomes. Elle prépare de futures privatisations et l’ouverture à la concurrence du trafic voyageurs pour répondre aux injonctions libérales de l’Union européenne. Elle renforce le pouvoir des régions qui auront la liberté tarifaire des TER, quid de la solidarité nationale entre les territoires et de l’égalité de traitement avec des tarifs différents d’une région à une autre ! De plus des pans entiers de cette loi ne sont pas applicables comme le versement transports promis aux régions !

Cette réforme n’est pas financée si ce n’est par le prisme de l’augmentation de la productivité des cheminots, des suppressions d’emplois, de la réduction de l’offre ferroviaire et de l’augmentation des tarifs pour les usagers afin de stabiliser la dette du système. Refusant d’assumer sa responsabilité, l’Etat se désengage de l’aménagement du territoire en reportant la question de la dette et du financement sur la régression sociale, sur la réduction des investissements induisant des menaces sur l’avenir de 11000 kms de lignes, des trains interrégionaux et TER, des gares donc du service public.

Nos associations et organisations appellent à amplifier la mobilisation en faveur du maintien et du développement d’un Service Public ferroviaire de qualité permettant en période de crise de répondre aux besoins croissants de la collectivité nationale.

La conférence environnementale de la mi-novembre en offre une nouvelle opportunité.

Ce doit être l’occasion de faire monter dans le pays des exigences en matière de renforcement de l’offre ferroviaire, de la relance du transport de marchandises par rail dans une conception de multimodalité, d’investissement dans les infrastructures sous maitrise publique, d’aménagement harmonieux du territoire, d’égalité d’accès et de traitement des citoyens.

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