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à la "Guille" en 2D2 9100


Invité TRAM21

Messages recommandés

Invité TRAM21

L'histoire de la « Guille »...

Printemps 1987... La veille, j'avais fait la « grande tournée » du 160 de Dijon Ville : 6131 Dijon - Avignon, coupure + 6638 Avignon - Lyon + RHR à Lyon Mouche.

Prise de service le jour dit, à 4h00 et des poussières ; je m'annonce au téléphoniste : « 45424 », qui me donne la 9135. Normal, c'est prévu en roulement.

Surprise : le président de l'AFCL, et un des membres, sont là à m'attendre, et vont m'accompagner. Ils me disent que c'est son ultime circulation en service commercial à la SNCF, l'AFCL la prend en charge à l'arrivée à Paris !

lmc.jpg

À la mise en tête, le Poste U se plante d'itinéraire, et m'envoie sur voie non électrifiée ! Grande frayeur chez mes compagnons de route : « Putain ! Le panto !!!! »

lnp301.jpg

On monte sur le toit, pendant que le responsable du Poste U va s'enquérir d'un diesel pour nous tirer de là :

lnp302.jpg

Un 63000 vient nous sort de là, et nous pouvons enfin nous mettre en tête :

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Toute se passe bien... Ultime arrêt [C] à Nuits St Georges. Une petite visite sommaire, et purge des RP, des compresseurs et du déshuileur : RAS !

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Et c'est mon ultime arrêt et ultime visite en service de l'ultime 2D2 de la SNCF, pour son ultime train commercial (oui, je sais, ça fait beaucoup d'ultimes...)

gevp2.jpg

Pour la petite histoire, le mécano de Laroche, accompagné d'un collègue en voiture, qui me relève à Gevrey Poste II, eut une réaction typique de l'époque :

1. une 2D2 = berk !

2. en me voyant = berk (ba oui, j'étais considéré comme un « sale jaune », à cause de la grève catastrophique de l'hiver 86/87, survenue peu de temps avant !)

3. sachant que le « Colonel » (M. C******, CTRA de PCS, et président de l'AFCL) était à bord = berk, berk et re-berk !!!

Ambiance...

J'aimais beaucoup ces bécanes, vivantes, délicates à manier, mais quelles gagneuses de minutes sur des trains de voyageurs, comme cela m'arriva une fois, alors que j'assurais en FAC le 5079 de Paris à Dijon :

Mise en tête bien avant l'heure, tout baigne, on fait les freins, et soudain, grosse disjonction. Sondage, je rejoncte, et lorsque je remets le chauffage train, re-boum, an faisant sauter la sous-station !

J'appelle le chef de service, et l'avise du problème. Réaction immédiate : « Hé merde ! On fera pas l'heure ! »

Nous voilà partis à la recherche de la voiture coupable : elle est dans la première moitié de la rame. En faisant nos recherches, j'ai bien dû faire sauter 5 ou 6 fois la gare !

Enfin, la coupable est trouvée : 3e de tête ! On diffère, après avoir fait déloger les voyageurs, non sans mal...

Retour sur la rame, re-freins à faire, et départ : 28 mn dans la vue !

Là, je me suis fait plaize... Presque pire qu'avec une CC 6500 ! Lorsque je passais le cran 23 du couplage parallèle, j'entendais la machine exprimer toute sa puissance, avec des pointes à presque 800 A, et 1700 V à la caténaire ! (660 A en continu, 735 A en unihoraire). Malgré les 700 et quelques tonnes du 5079 au crochet, le 140 était vite atteint !

Arrivée à l'heure à Dijon Ville, après moultes arrêts « métro », et des démarrages au taquet, le pied sur la pédale d'anti-patinage pneumatique, et l'interrupteur « antipatinage automatique sur ''marche'' »

Aujourd'hui, elle prend la poussière, à Ambérieu. En attendant qu'une poignée de passionnés lui redonne vie...

Edit: suppression du nom du colonel..... même s'il est mondialement connu!

CRL COOL

Modifié par TRAM21
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Ce qui était bien, à l'époque, c'est que 28 mn de retard au départ, on pouvait (bravo au mécanicien!) les rattraper.

De nos jours, je prends régulièrement des Téoz sur Paris-Uzerche, et j'en arrive plutôt à la conclusion qu'un retard ne se rattrape jamais...

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Moi qui ai pris le 5079 entre 1983 et 87 pour aller au lycee a Lyon, c'etait pas dur

de gagner des minutes , 19 mn d'arret a Dijon, 10 a Chagny , et surement d'autres qui m'ont

echappées , mais c'etait depart a 23h56 de Paris Lyon , 3h19 de Dijon Ville et arrivee a 6h00 a Lyon Perrache via Vaise

donc y avait de la marge ...

Mais c'est vrai que le plaisir d'etre en voiture de tete, et d'ecouter la bete " 2D2" vivre et souffler, grincer

arracher son train c'etait quelque chose.

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Invité technicentre

L'histoire de la « Guille »...

Printemps 1987... La veille, j'avais fait la « grande tournée » du 160 de Dijon Ville : 6131 Dijon - Avignon, coupure + 6638 Avignon - Lyon + RHR à Lyon Mouche.

Prise de service le jour dit, à 4h00 et des poussières ; je m'annonce au téléphoniste : « 45424 », qui me donne la 9135. Normal, c'est prévu en roulement.

Surprise : le président de l'AFCL, et un des membres, sont là à m'attendre, et vont m'accompagner. Ils me disent que c'est son ultime circulation en service commercial à la SNCF, l'AFCL la prend en charge à l'arrivée à Paris !

À la mise en tête, le Poste U se plante d'itinéraire, et m'envoie sur voie non électrifiée ! Grande frayeur chez mes compagnons de route : « Putain ! Le panto !!!! »

On monte sur le toit, pendant que le responsable du Poste U va s'enquérir d'un diesel pour nous tirer de là :

Un 63000 vient nous sort de là, et nous pouvons enfin nous mettre en tête :

Toute se passe bien... Ultime arrêt [C] à Nuits St Georges. Une petite visite sommaire, et purge des RP, des compresseurs et du déshuileur : RAS !

Et c'est mon ultime arrêt et ultime visite en service de l'ultime 2D2 de la SNCF, pour son ultime train commercial (oui, je sais, ça fait beaucoup d'ultimes...)

Pour la petite histoire, le mécano de Laroche, accompagné d'un collègue en voiture, qui me relève à Gevrey Poste II, eut une réaction typique de l'époque :

1. une 2D2 = berk !

2. en me voyant = berk (ba oui, j'étais considéré comme un « sale jaune », à cause de la grève catastrophique de l'hiver 86/87, survenue peu de temps avant !)

3. sachant que le « Colonel » (M. C******, CTRA de PCS, et président de l'AFCL) était à bord = berk, berk et re-berk !!!

Ambiance...

J'aimais beaucoup ces bécanes, vivantes, délicates à manier, mais quelles gagneuses de minutes sur des trains de voyageurs, comme cela m'arriva une fois, alors que j'assurais en FAC le 5079 de Paris à Dijon :

Mise en tête bien avant l'heure, tout baigne, on fait les freins, et soudain, grosse disjonction. Sondage, je rejoncte, et lorsque je remets le chauffage train, re-boum, an faisant sauter la sous-station !

J'appelle le chef de service, et l'avise du problème. Réaction immédiate : « Hé merde ! On fera pas l'heure ! »

Nous voilà partis à la recherche de la voiture coupable : elle est dans la première moitié de la rame. En faisant nos recherches, j'ai bien dû faire sauter 5 ou 6 fois la gare !

Enfin, la coupable est trouvée : 3e de tête ! On diffère, après avoir fait déloger les voyageurs, non sans mal...

Retour sur la rame, re-freins à faire, et départ : 28 mn dans la vue !

Là, je me suis fait plaize... Presque pire qu'avec une CC 6500 ! Lorsque je passais le cran 23 du couplage parallèle, j'entendais la machine exprimer toute sa puissance, avec des pointes à presque 800 A, et 1700 V à la caténaire ! (660 A en continu, 735 A en unihoraire). Malgré les 700 et quelques tonnes du 5079 au crochet, le 140 était vite atteint !

Arrivée à l'heure à Dijon Ville, après moultes arrêts « métro », et des démarrages au taquet, le pied sur la pédale d'anti-patinage pneumatique, et l'interrupteur « antipatinage automatique sur ''marche'' »

Aujourd'hui, elle prend la poussière, à Ambérieu. En attendant qu'une poignée de passionnés lui redonne vie...

Edit: suppression du nom du colonel..... même s'il est modialement connu!

CRL COOL

Tiens! c'est marrant la réaction du collègue à Gevrey et confirme bien les infos que j'avais sur le colonel... Dommage pour la machine mais lorsque le patron a mauvaise réputation, l'entreprise n'attire pas!!! Et cette histoire n'est pas le seul exemple dont j'ai entendu parler...
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Invité TRAM21

Tiens! c'est marrant la réaction du collègue à Gevrey et confirme bien les infos que j'avais sur le colonel... Dommage pour la machine mais lorsque le patron a mauvaise réputation, l'entreprise n'attire pas!!! Et cette histoire n'est pas le seul exemple dont j'ai entendu parler...

dans la "Grande Maison", quiconque est un peu différend des autres est mal perçu, de toutes façons !

toutefois, je pense que ce qui a fait râler le "gentil collègue" larochois était surtout dû au fait de la présence d'un CTRA en cabine, et pas forcément lié à la personnalité du "Colonel" lui-même...

à quelques exceptions près, la présence d'un "chef" en cabine est rarement la bienvenue ! lapleunicheuse

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dans la "Grande Maison", quiconque est un peu différend des autres est mal perçu, de toutes façons !

Mais de toute façon c'est le cas partout dans le milieu professionnel. Certes plus perceptible à la SNCF car notre matière à travailler est bien particulière, et un mec qui s'attaque à la préservation du patrimoine s'attaque à une montagne ... Le photographe est peut-être moins méprisé que le "préservateur".

Christophe

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Tiens! c'est marrant la réaction du collègue à Gevrey et confirme bien les infos que j'avais sur le colonel... Dommage pour la machine mais lorsque le patron a mauvaise réputation, l'entreprise n'attire pas!!! Et cette histoire n'est pas le seul exemple dont j'ai entendu parler...

Ce n'est pas le Colonel qui ne voulait pas que la loc ne roule pas.... Il a fait quelques trains avec, notamment un Paris Montargis en mai 88 lors de l'inauguration de l'électrification Paris Nevers..... La loc fut acheminée en véhicule à Gien par un 67200, le même jour que le baptême de la 26001 "Gien". Sans le colonel, la machine serait restée bien sagement à Montar' toute la journée.

Le Colonel est une bête en technique et en règlement, un peu moins balèse en gestion de la feuille, mais bon.... Après, il a une personnalité qui dénote, mais ce n'est pas un mauvais bougre.... Il y a bien pire que lui dans ce milieu des "DPx ligne"....

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Invité TRAM21

Il y a bien pire que lui dans ce milieu des "DPx ligne"....

ça, c'est clair...

il avait au moins le mérite d'aimer son métier, et d'être bon technicien !

certains ne peuvent pas en dire autant... lotrela

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L'histoire de la « Guille »...

(...)

Nous voilà partis à la recherche de la voiture coupable : elle est dans la première moitié de la rame. En faisant nos recherches, j'ai bien dû faire sauter 5 ou 6 fois la gare !

(...)

Le premier qui me fait ça... ça se termine au comptoir !!!! bigbisous

(superbe histoire Tram !)

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