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Le Web des Cheminots

Guillaume Pepy : « la transformation sociale de l'entreprise, clef du développement de la SNCF »


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Lu dans la presse.

Guillaume Pepy : « la transformation sociale de l'entreprise, clef du développement de la SNCF » (Cercle Miromesnil)

« L'une des principales clefs du développement de la SNCF, c'est sa transformation sociale ». Guillaume Pepy, président de la SNCF, a détaillé devant une centaine de DRH invités du Cercle Miromesnil (ANDRH), le 23 novembre 2010, les « chantiers sociaux », qui « avancent à des rythmes inégaux », à commencer par celui de la « modernisation », d'une entreprise soumise à une série de « chocs ». Passer d'un « monopole et symbole d'entreprise publique à la française » à une « entreprise française, d'ambition mondiale dans les métiers de la mobilité » soumise à la concurrence représente, en effet, une forte rupture culturelle pour les 155 000 cheminots du groupe SNCF (sur un effectif total de 235 000 salariés).

CHOCS. Premier choc : celui de la concurrence. D'ici 2014-2018, l'essentiel des activités de l'opérateur seront soumises à la concurrence. Deuxième choc : « les métiers de la SNCF changent ». Sur un chiffre d'affaires de 30 milliards d'euros (+40 % depuis 2000), la moitié des activités du groupe seulement viennent du transport ferroviaire, l'autre moitié venant de la logistique, des transports publics de voyageurs (la SNCF gère les transports urbains de Melbourne, comme ceux de Lyon, Bordeaux ou Lille) ou de l'intégration de systèmes de mobilité. IBM est ainsi le premier client mondial de la SNCF (pour la logistique de ses services). Le troisième choc est plus qualitatif : face à des changements perçus comme trop nombreux et rapides, certains cheminots ne se reconnaissent plus toujours facilement dans la nouvelle SNCF.

>

> BRANCHE. Dans ce contexte stratégique, quatre chantiers sociaux ont été ouverts. Le premier est celui de « l'adaptation de l'entreprise et de son 'cadre social' à son environnement ». Les règles en matière de droit syndical ont été alignées sur le droit commun, idem pour la santé au travail et, même le régime spécial des retraites a été réformé en 2007, se rapprochant sur de très nombreux points du régime général de la Fonction Publique. L'enjeu aujourd'hui c'est la réglementation du travail. L'objectif du président de la SNCF est la renégociation de « cet édifice » au moment où se développe un système de droit commun dans le secteur ferroviaire privé. Il faut « trouver un socle social commun négocié au niveau de la branche » à caler en regard du modèle de la branche des industries électriques et gazières où le statut national du personnel des IEG a été généralisé à toutes les entreprises entrant sur le marché. Mais, il va de soi que les opérateurs privés du transport ferroviaire ne souhaitent pas cet alignement par le haut sur l'opérateur historique, tandis que celui-ci ne saurait accepter une concurrence inéquitable. Au passage, Guillaume Pepy cite l'exemple de l'Allemagne où les syndicats refusent de signer un accord salarial à la Deutsche Bahn, opérateur historique, s'il ne s'applique pas aussi aux entreprises privées concurrentes.

>

> RELATIONS SOCIALES. Deuxième chantier : « faire bouger les relations sociales ». Dans cette entreprise, réputée pour sa conflictualité, les choses changent depuis deux ans. Désormais, explique le président de la SNCF, le principe est : « tout est possible par la négociation, rien ne le sera par la grève ». Il faut démontrer que la négociation paye plus que la grève. Ainsi, en avril 2010, il y a eu 14 jours de grève mais aucune négociation n'a été ouverte ni pendant, ni après la grève. Ce qui pouvait être négocié, l'avait été avant la grève. C'est un véritable choc pour les syndicats, en particulier la CGT (40 % des voix aux élections professionnelles), plus encline à gérer par le « rapport de force » les relations sociales en entreprise. Qui plus est, « il n'y a plus de mesures de consolation des grèves ». Désormais, « c'est zéro étalement des retenues et zéro transformation des journées de grève en JRTT ou congés ».

>

> « SERVICE MINIMUM ». Un autre élément qui joue favorablement pour diminuer la conflictualité au sein de la SNCF est l'impact positif de la loi sur le service garanti (« service minimum »), à la surprise de ceux qui pensaient qu'elle ne serait pas efficace dans les mouvements très suivis. Deux mesures prévues par la loi permettent, en effet, à l'employeur de prévoir ses plans de transport et de réallouer efficacement les ressources en cas de préavis de grève : la déclaration individuelle 48 heures à l'avance ; la réaffectation des salariés qui ne se sont pas déclarés en grève. Si bien que, pour Guillaume Pepy, « la loi sur le service minimum en France est ce qu'on fait de mieux : il n'y a pas de réquisitions mais le service garanti est toujours assuré à des niveaux convenus avec les autorités organisatrices ». Cette loi a cependant un « effet pervers », signale le président de la SNCF : l'alarme sociale, qui est en principe un outil permettant d'éviter les conflits, « mais qui est parfois utilisée en rafale par les syndicats » : le DRH de la SNCF, François Nogué, dénombre ainsi pas moins de « 2 500 alarmes sociales par an ».

>

> SYNDICATS. Quant au système syndical à la SNCF, il est également en profonde mutation. Depuis toujours, il se caractérisait par l'existence d'un syndicat majoritaire, en l'occurrence la CGT, qui permettait une « régulation » pragmatique entre ce qui pouvait être négocié et ce qui était conflictuel. La CGT n'exerce plus ce rôle et « semble se déporter vers un binôme de contestation » avec SUD (18 % des voix) face au deux autres organisations que sont la CFDT et l'UNSA.

>

> TRANSFORMATION MANAGÉRIALE. Troisième chantier : la « transformation managériale ». Guillaume Pepy veut transformer le modèle quasi militaire de la SNCF, entreprise hyper centralisée, hiérarchique où le contrôle et la technique dominent. Il entend renforcer le rôle des managers et les responsabiliser, dans tous les domaines : social, production, économique. « Les chefs d'établissements doivent devenir de vrais dirigeants à part entière ». Mais, la prise en charge du social et des enjeux de management par les branches et les activités se fait de façon encore trop lente, et la décentralisation des responsabilités vers le terrain se heurte à de vives résistances.

>

> REPÈRES. Reste, et c'est le quatrième chantier, qu'il faut réaffirmer des valeurs qui ne changent pas et permettent de servir de repères. C'est « le triangle de référence : le métier, le territoire, l'activité ». Guillaume Pepy met ainsi l'accent sur « l'ancrage territorial profond de la SNCF ». Et il faut éviter la déperdition du savoir-faire et des compétences métiers. Quant à l'attachement fort de son personnel à la SNCF, que montrent les baromètres sociaux, si cela peut être une faiblesse (on est attaché à l'entreprise d'aujourd'hui mais aussi et parfois surtout à celle d'hier) c'est aussi une force et un élément de stabilité irremplaçable.

>

> UNE « ENTREPRISE À PART ENTIÈRE ». Au total, la SNCF est « une entreprise à part entière ». Ce n'est plus « le modèle de l'entreprise publique à la française », mais un groupe multimodal ouvert sur l'Europe et le monde. Interrogé sur le sujet de la privatisation, Guillaume Pepy tout en soulignant qu'une telle orientation était du seul ressort de l'État, a fait remarquer que la Grande-Bretagne est en la matière un cas à part en Europe, la quasi-totalité des compagnies ferroviaires européennes étant restées publiques. « Dans une entreprise comme la nôtre », a-t-il insisté, « le marqueur, c'est le moyen terme », et c'est le refus du « court-termisme » qui fait la différence.

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Invité JLChauvin

GP est en train de vous préparer à la privatisation définitive et complète, tout simplement.

La droite revancharde, qui a toujours détesté les cheminots, ne partira pas sans casser pour de bon la dernière des grandes entreprises publiques. Tout le reste n'est qu'enfumage...

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Lu dans la presse.

(...)

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> BRANCHE. Dans ce contexte stratégique, quatre chantiers sociaux ont été ouverts. Le premier est celui de « l'adaptation de l'entreprise et de son 'cadre social' à son environnement ». Les règles en matière de droit syndical ont été alignées sur le droit commun, idem pour la santé au travail et, même le régime spécial des retraites a été réformé en 2007, se rapprochant sur de très nombreux points du régime général de la Fonction Publique. L'enjeu aujourd'hui c'est la réglementation du travail. L'objectif du président de la SNCF est la renégociation de « cet édifice » au moment où se développe un système de droit commun dans le secteur ferroviaire privé. Il faut « trouver un socle social commun négocié au niveau de la branche » à caler en regard du modèle de la branche des industries électriques et gazières où le statut national du personnel des IEG a été généralisé à toutes les entreprises entrant sur le marché. Mais, il va de soi que les opérateurs privés du transport ferroviaire ne souhaitent pas cet alignement par le haut sur l'opérateur historique, tandis que celui-ci ne saurait accepter une concurrence inéquitable. Au passage, Guillaume Pepy cite l'exemple de l'Allemagne où les syndicats refusent de signer un accord salarial à la Deutsche Bahn, opérateur historique, s'il ne s'applique pas aussi aux entreprises privées concurrentes.

> (...)

Désolée JC mais entre la référence aux industries gazières où encore récemment nous avons eu les preuves que ce ne sont pas les moins investies dans les grèves et autres bagarres sociales et celle aux syndicats de la DB qui ne sont pas non plus les plus mous... Rien à voir avec la privatisation (qui, encore et encore une fois je le répète n'intéressera PERSONNE mais comme je le dis depuis presque 6 ans je sais que je radote) : moi je ne trouve pas ça si mal.

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Lu dans la presse.

Guillaume Pepy : « la transformation sociale de l'entreprise, clef du développement de la SNCF » (Cercle Miromesnil)

«

> BRANCHE. Dans ce contexte stratégique, quatre chantiers sociaux ont été ouverts. Le premier est celui de « l'adaptation de l'entreprise et de son 'cadre social' à son environnement ». Les règles en matière de droit syndical ont été alignées sur le droit commun, idem pour la santé au travail et, même le régime spécial des retraites a été réformé en 2007, se rapprochant sur de très nombreux points du régime général de la Fonction Publique. L'enjeu aujourd'hui c'est la réglementation du travail. L'objectif du président de la SNCF est la renégociation de « cet édifice » au moment où se développe un système de droit commun dans le secteur ferroviaire privé. Il faut « trouver un socle social commun négocié au niveau de la branche » à caler en regard du modèle de la branche des industries électriques et gazières où le statut national du personnel des IEG a été généralisé à toutes les entreprises entrant sur le marché. Mais, il va de soi que les opérateurs privés du transport ferroviaire ne souhaitent pas cet alignement par le haut sur l'opérateur historique, tandis que celui-ci ne saurait accepter une concurrence inéquitable. Au passage, Guillaume Pepy cite l'exemple de l'Allemagne où les syndicats refusent de signer un accord salarial à la Deutsche Bahn, opérateur historique, s'il ne s'applique pas aussi aux entreprises privées concurrentes.

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- mais qui y a t il derrière les mots ?

l'alignement "pour la santé au travail" est ce mieux qu'avant ?

l'alignement " du régime des retraites est ce mieux qu'avant ?

pour moi sur ces deux points je constate un alignement a la baisse .

- L'enjeu aujourd'hui c'est la réglementation du travail et la renégociation de l'édifice.

si je prends en compte les multiples discours sur le poids de la réglementation du travail a la SNCF

si je prends en compte les "souhaits" des opérateurs privés..

Il est évident que la renégociation de la réglementation du travail des cheminots de la SNCF se fera au détriment des dits cheminots même si au mieux quelques points de la négociation donnent l'impression d'une avancée

GP donne l'exemple de la DB tout en sachant que l'environnement syndical et social à la SNCF et très différent de la DB...c'est de la poudre aux yeux..

C'est sur qu'il va mettre le paquet pour démonter tout ce qu'il n'a pu démonter depuis 1995

@ assouan ,je te trouve un peu trop "angelique " ou trop " tendre"

Modifié par jackv
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Ce que j'en pense en tant qu'usager:

Le mot "Manager", ça me fout la trouille.

Il faut lire très attentivement pour être certain qu'on parle d'une entreprise qui fait du transport ferroviaire.

Ce discours peut s"appliquer à n'importe quelle entreprise.

M Pepy s'appellerait mme Thatcher que ça ne m'étonnerait pas.

De toute manière, ce texte ne semble pas concerner les usagers, je ne trouve pas grand chose qui y fasse référence.

Totalement vide, ce texte. Très très inquiétant mais il va bien dans l'air du temps.

Strictement rien sur les enjeux économiques et réduire l'environnement de l'entreprise à la concurrence, c'est un peu faible

On a des dirigeants qui n'ont strictement aucun projet.

Que je suis pessimiste, ce soir.

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Invité JLChauvin

Désolée JC mais entre la référence aux industries gazières où encore récemment nous avons eu les preuves que ce ne sont pas les moins investies dans les grèves et autres bagarres sociales et celle aux syndicats de la DB qui ne sont pas non plus les plus mous... Rien à voir avec la privatisation (qui, encore et encore une fois je le répète n'intéressera PERSONNE mais comme je le dis depuis presque 6 ans je sais que je radote) : moi je ne trouve pas ça si mal.

Mais oui assouan, moi aussi je radotes... je radotes mais j'observe, j'observe que c'est chaque fois le même discours et que c'est à chaque fois le même scenario qui se rejoue: discours, promesses et coup de poignard dans le dos.

Il faut reconnaître que GP comme d'ailleurs son ancien patron et prédécesseur sont de très fins joueurs, ils ont réussi à démantibuler le régime des retraites, bien attaqué la réglementation du travail et vont bientôt faire sauter le statut (c'est d'ailleurs déjà bien commencé tout çà, en particulier dans les filiales...). Je veux bien que tu soit une éternelle optimiste, ce qui en soit n'est pas un défaut, mais là quand même, tu ne vois pas venir le coup?

La privatisation n'intéresse personne? Première nouvelle! Si, elle intéresse la droite réactionnaire qui tiens le pouvoir (pour info, je mets dans le même sac les "socialistes" Européens qui appliquent avec un zèle remarquable les mêmes méthodes) elle est inscrite dans le marbre du dogme ultra-libéral. Ils s'en foutent complétement de la pertinence ou pas d'une privatisation, ils privatisent par idéologie tout simplement.

J'espère grandement me tromper mais vu l'état actuel des choses, et si rien ne vient le bousculer, c'est du tout cuit: regarde un peu ce qui se trame en catimini à propos de la réforme du régime des retraites qui n'est même pas finie d'appliquer et qui ne vaut déjà plus rien... Alors moi aussi je suis un éternel optimiste, mais sûrement pas là dessus.

Modifié par JLChauvin
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Mais oui assouan, moi aussi je radotes... je radotes mais j'observe, j'observe que s'est chaque fois le même discours et que c'est à chaque fois le même scenario qui se rejoue: discours, promesses et coup de poignard dans le dos.

Il faut reconnaître que GP comme d'ailleurs son ancien patron et prédécesseur sont de très fins joueurs, ils ont réussi à démantibuler le régime des retraites, bien attaqué la réglementation du travail et vont bientôt faire sauter le statut (c'est d'ailleurs déjà bien commencé tout çà, en particulier dans les filiales...). Je veux bien que tu soit une éternelle optimiste, ce qui en soit n'est pas un défaut, mais là quand même, tu ne vois pas venir le coup?

La privatisation n'intéresse personne? Première nouvelle! Si, elle intéresse la droite réactionnaire qui tiens le pouvoir (pour info, je mets dans le même sac les "socialistes" Européens qui appliquent avec un zèle remarquable les mêmes méthodes) elle est inscrite dans le marbre du dogme ultra-libéral. Ils s'en foutent complétement de la pertinence ou pas d'une privatisation, ils privatisent par idéologie tout simplement.

J'espère grandement me tromper mais vu l'état actuel des choses, et si rien ne vient le bousculer, c'est du tout cuit: regarde un peu ce qui se trame en catimini à propos de la réforme du régime des retraites qui n'est même pas finie d'appliquer et qui ne vaut déjà plus rien... Alors moi aussi je suis un éternel optimiste, mais sûrement pas là dessus.

+ 1000 okok

Modifié par jackv
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Invité Gnafron 1er

Lu dans la presse.

Guillaume Pepy : « la transformation sociale de l'entreprise, clef du développement de la SNCF » (Cercle Miromesnil)

« L'une des principales clefs du développement de la SNCF, c'est sa transformation sociale ». Guillaume Pepy, président de la SNCF, a détaillé devant une centaine de DRH invités du Cercle Miromesnil (ANDRH), le 23 novembre 2010, les « chantiers sociaux », qui « avancent à des rythmes inégaux », à commencer par celui de la « modernisation », d'une entreprise soumise à une série de « chocs ». Passer d'un « monopole et symbole d'entreprise publique à la française » à une « entreprise française, d'ambition mondiale dans les métiers de la mobilité » soumise à la concurrence représente, en effet, une forte rupture culturelle pour les 155 000 cheminots du groupe SNCF (sur un effectif total de 235 000 salariés).

CHOCS. Premier choc : celui de la concurrence. D'ici 2014-2018, l'essentiel des activités de l'opérateur seront soumises à la concurrence. Deuxième choc : « les métiers de la SNCF changent ». Sur un chiffre d'affaires de 30 milliards d'euros (+40 % depuis 2000), la moitié des activités du groupe seulement viennent du transport ferroviaire, l'autre moitié venant de la logistique, des transports publics de voyageurs (la SNCF gère les transports urbains de Melbourne, comme ceux de Lyon, Bordeaux ou Lille) ou de l'intégration de systèmes de mobilité. IBM est ainsi le premier client mondial de la SNCF (pour la logistique de ses services). Le troisième choc est plus qualitatif : face à des changements perçus comme trop nombreux et rapides, certains cheminots ne se reconnaissent plus toujours facilement dans la nouvelle SNCF.

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> BRANCHE. Dans ce contexte stratégique, quatre chantiers sociaux ont été ouverts. Le premier est celui de « l'adaptation de l'entreprise et de son 'cadre social' à son environnement ». Les règles en matière de droit syndical ont été alignées sur le droit commun, idem pour la santé au travail et, même le régime spécial des retraites a été réformé en 2007, se rapprochant sur de très nombreux points du régime général de la Fonction Publique. L'enjeu aujourd'hui c'est la réglementation du travail. L'objectif du président de la SNCF est la renégociation de « cet édifice » au moment où se développe un système de droit commun dans le secteur ferroviaire privé. Il faut « trouver un socle social commun négocié au niveau de la branche » à caler en regard du modèle de la branche des industries électriques et gazières où le statut national du personnel des IEG a été généralisé à toutes les entreprises entrant sur le marché. Mais, il va de soi que les opérateurs privés du transport ferroviaire ne souhaitent pas cet alignement par le haut sur l'opérateur historique, tandis que celui-ci ne saurait accepter une concurrence inéquitable. Au passage, Guillaume Pepy cite l'exemple de l'Allemagne où les syndicats refusent de signer un accord salarial à la Deutsche Bahn, opérateur historique, s'il ne s'applique pas aussi aux entreprises privées concurrentes.

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> RELATIONS SOCIALES. Deuxième chantier : « faire bouger les relations sociales ». Dans cette entreprise, réputée pour sa conflictualité, les choses changent depuis deux ans. Désormais, explique le président de la SNCF, le principe est : « tout est possible par la négociation, rien ne le sera par la grève ». Il faut démontrer que la négociation paye plus que la grève. Ainsi, en avril 2010, il y a eu 14 jours de grève mais aucune négociation n'a été ouverte ni pendant, ni après la grève. Ce qui pouvait être négocié, l'avait été avant la grève. C'est un véritable choc pour les syndicats, en particulier la CGT (40 % des voix aux élections professionnelles), plus encline à gérer par le « rapport de force » les relations sociales en entreprise. Qui plus est, « il n'y a plus de mesures de consolation des grèves ». Désormais, « c'est zéro étalement des retenues et zéro transformation des journées de grève en JRTT ou congés ».

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> « SERVICE MINIMUM ». Un autre élément qui joue favorablement pour diminuer la conflictualité au sein de la SNCF est l'impact positif de la loi sur le service garanti (« service minimum »), à la surprise de ceux qui pensaient qu'elle ne serait pas efficace dans les mouvements très suivis. Deux mesures prévues par la loi permettent, en effet, à l'employeur de prévoir ses plans de transport et de réallouer efficacement les ressources en cas de préavis de grève : la déclaration individuelle 48 heures à l'avance ; la réaffectation des salariés qui ne se sont pas déclarés en grève. Si bien que, pour Guillaume Pepy, « la loi sur le service minimum en France est ce qu'on fait de mieux : il n'y a pas de réquisitions mais le service garanti est toujours assuré à des niveaux convenus avec les autorités organisatrices ». Cette loi a cependant un « effet pervers », signale le président de la SNCF : l'alarme sociale, qui est en principe un outil permettant d'éviter les conflits, « mais qui est parfois utilisée en rafale par les syndicats » : le DRH de la SNCF, François Nogué, dénombre ainsi pas moins de « 2 500 alarmes sociales par an ».

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> SYNDICATS. Quant au système syndical à la SNCF, il est également en profonde mutation. Depuis toujours, il se caractérisait par l'existence d'un syndicat majoritaire, en l'occurrence la CGT, qui permettait une « régulation » pragmatique entre ce qui pouvait être négocié et ce qui était conflictuel. La CGT n'exerce plus ce rôle et « semble se déporter vers un binôme de contestation » avec SUD (18 % des voix) face au deux autres organisations que sont la CFDT et l'UNSA.

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> TRANSFORMATION MANAGÉRIALE. Troisième chantier : la « transformation managériale ». Guillaume Pepy veut transformer le modèle quasi militaire de la SNCF, entreprise hyper centralisée, hiérarchique où le contrôle et la technique dominent. Il entend renforcer le rôle des managers et les responsabiliser, dans tous les domaines : social, production, économique. « Les chefs d'établissements doivent devenir de vrais dirigeants à part entière ». Mais, la prise en charge du social et des enjeux de management par les branches et les activités se fait de façon encore trop lente, et la décentralisation des responsabilités vers le terrain se heurte à de vives résistances.

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> REPÈRES. Reste, et c'est le quatrième chantier, qu'il faut réaffirmer des valeurs qui ne changent pas et permettent de servir de repères. C'est « le triangle de référence : le métier, le territoire, l'activité ». Guillaume Pepy met ainsi l'accent sur « l'ancrage territorial profond de la SNCF ». Et il faut éviter la déperdition du savoir-faire et des compétences métiers. Quant à l'attachement fort de son personnel à la SNCF, que montrent les baromètres sociaux, si cela peut être une faiblesse (on est attaché à l'entreprise d'aujourd'hui mais aussi et parfois surtout à celle d'hier) c'est aussi une force et un élément de stabilité irremplaçable.

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> UNE « ENTREPRISE À PART ENTIÈRE ». Au total, la SNCF est « une entreprise à part entière ». Ce n'est plus « le modèle de l'entreprise publique à la française », mais un groupe multimodal ouvert sur l'Europe et le monde. Interrogé sur le sujet de la privatisation, Guillaume Pepy tout en soulignant qu'une telle orientation était du seul ressort de l'État, a fait remarquer que la Grande-Bretagne est en la matière un cas à part en Europe, la quasi-totalité des compagnies ferroviaires européennes étant restées publiques. « Dans une entreprise comme la nôtre », a-t-il insisté, « le marqueur, c'est le moyen terme », et c'est le refus du « court-termisme » qui fait la différence.

De toute manière , GP n'a pas dit aux Français de voter pour le libéralisme européen .Il est là .De toute manière , vu le rapport de force actuel ...la situation me parait délicate .Quand on voit des entreprise ferroviaires privées , qui ne veulent pas payer des mecs en formation , qui paient des gars à coup de lance pierre , qui ne repsectent pas le code du travail etc ...La SNCF doit faire face a une concurrence déloyale !

Que faire ?

Mon tempérament , mes convictions me disent de se battre .Mais combien sont de cet avis ?

Pour moi que GP soit de bonne foi ou pas , ne change pas le problème .Il est à la tête d'une boite où le mot social existe encore et qui a un coût .Il a en face de lui des boites pratiquant l'esclavage moderne (voir dernier sujet sur ECR ).

Sommes nous capables de nous battre ....;je ne parle pas des convaincu(e)s (15% du personnel SNCF) mais le reste ?

Les salarié(e)s des EF privées en sont encore au cro-magnon social du chemin de fer .

Donc , c'est tout qui est à faire volé ....le libéralisme , la vision européenne etc...Et nous, les 15 % de cheminots combattants , en sommes nous capables ?Seuls ?

!

Modifié par Gnafron 1er
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Damned : je trouve que c'est pas mal du tout

.

Pour ceux qui sont dans la boîte, peu de choix possible, encore encaisser les futurs changements pour un monde meilleur.

Mais c'est notre destin de puis des décennies avec des hauts et des bas: on s'habituera.

Par contre pour attirer les futurs embauchés, il faut se poser la question si la boite reste encore attractive avec ces beaux discours.

Les horaires décalées, le travail le week-end ou pendant les vacances des français, supporter une masse de clients toujours mécontents, et la sacro-sainte sécurité sont des éléments qui penchent du mauvais côté. Sans parler de paie à l'embauche et du carcan du déroulement de carrière pour les courageux mal diplomés.

Si le projet est de vider le statut actuel, laminer au niveau des salariés du privé, je dis banco et tous les nouveaux en PS25;

et parlons pognon pour être attractif comme dans les grandes entreprises privés:

  • retraite complémentaire
  • mutuelle d'entreprise pour la famille (ex. 10€:mois chez Cap.)
  • chèque restaurant
  • chèque vacances
  • frais étude enfant
  • ...

Un peu de courage managérial serait de n'embaucher les futurs cheminots au statut PS25 totalement compatible avec le privée.

Mais il faut du courage managérial et du courage de la part de notre seul et unique actionnaire, l'Etat.

Je me souviens d'une promesse de Louis Gallois au siècle dernier, de mettre à plat la rémunération des adc pour diminuer l'effet des primes; un comité Théodule de penseurs experts s'est réuni et rien, rien, rien,...

Certains sur le forum disent que tout cela c'est du vnet.

Moi, je dirai à G.Pep: chiche, du courage, tous les nouveaux en PS25 et il faudrait expliquer à ceux qui ont moins de 15 ans d'ancienneté que c'est leur intérêt de passer en PS25 étant donné la marche à vue de cette boite et d'un avenir très incertain à 10 ans, dans leur lieu de résidence.

Maintenant qu'on a perdu sur les retraite, la seule et vraie question est celle que posent les cheminots de la DB à leur employeur:

combien d 'année les emplois sont garantis et stables?

, c'est le seul avantage qui nous reste pour faire semblant d'avoir la sécurité de l'emploi du fonctionnaire d'Etat que l'on est pas !

A part cela, tout va bien et si on est pas content, on part.

Mais avec nos avantages, on part plombé

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Le Service Public à la Française a vécu. Toute la construction sociale des Fonctions Publiques (Etat, santé, collectivités territoriales) et des Etablissements Publics repose sur des Lois et Décrets qui peuvent être modifiés par le Parlement.

Pas besoin de privatiser (le capital de) la SNCF, il suffit de calquer les règles sociales de l'EPIC sur celles du privé. Une modification législative suffit. Comme à FT, EDF, GDF ....

Sa majesté Gnafron1er écrit :

Les salarié(e)s des EF privées en sont encore au cro-magnon social du chemin de fer .

La convention collective récemment étendue, applicacle aux salariés des entreprises de fret privées, mais extensible quand il le faudra au secteur voyageurs, est bien destinée à devenir la norme unique des salariés du ferroviaire.

Retour à Cro-Magnon peut être... Mais résolument !

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Invité JLChauvin

...

Les salarié(e)s des EF privées en sont encore au cro-magnon social du chemin de fer .

...

Certainement, mais il semblent apprendre très vite eux qui ont justement tant de choses à découvrir... contrairement à beaucoup de salariés de l'entreprise historique qui continuent à se croire en dehors de tout. Certains de nos amis "du privé" qui se moquaient des vieux cons n'ont pas mis si longtemps que çà pour comprendre ce contre quoi les vieux cons essayaient de les mettre en garde. Ils sont quelque part beaucoup plus "ouverts", nos amis "du privé" qui pour beaucoup ont vécu une vie très riche en dehors du chemin de fer, que certains obtus (et je ne parles pas que des "méchants syndicalistes"!) actifs ou retraités de ce qui reste de "l'entreprise historique".

Il semble que certains tenants de l'esclavagisme social s'énervent beaucoup en constatant que les cheminots du privé n'acceptent pas non plus d'être pris pour des paillassons. GP en premier avec le bordel en cours chez VFLI, l'arme soit-disant absolue contre Fret SNCF!

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Invité Gnafron 1er

Certainement, mais il semblent apprendre très vite eux qui ont justement tant de choses à découvrir... contrairement à beaucoup de salariés de l'entreprise historique qui continuent à se croire en dehors de tout. Certains de nos amis "du privé" qui se moquaient des vieux cons n'ont pas mis si longtemps que çà pour comprendre ce contre quoi les vieux cons essayaient de les mettre en garde. Ils sont quelque part beaucoup plus "ouverts", nos amis "du privé" qui pour beaucoup ont vécu une vie très riche en dehors du chemin de fer, que certains obtus (et je ne parles pas que des "méchants syndicalistes"!) actifs ou retraités de ce qui reste de "l'entreprise historique".

ce n'est pas une critique vis à vis d'eux .C'est un constat qui a un coût financier qui rend la concurrence vis à vis de la sncf déloyale

Il semble que certains tenants de l'esclavagisme social s'énervent beaucoup en constatant que les cheminots du privé n'acceptent pas non plus d'être pris pour des paillassons. GP en premier avec le bordel en cours chez VFLI, l'arme soit-disant absolue contre Fret SNCF!

C'est une bonne chose qu'ils se battent !

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Invité JLChauvin

ce n'est pas une critique vis à vis d'eux .C'est un constat qui a un coût financier qui rend la concurrence vis à vis de la sncf déloyale

C'est une bonne chose qu'ils se battent !

Nous sommes donc bien tout à fait d'accord! okok

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Invité JLChauvin

L'avenir est sombre !!!

Qui sait? Des choses aussi solides que le mur de Berlin n'ont pas résisté à la vague du ras-le bol! Qui aurait prédit, il y a une trentaine d'années la chute de l'URSS? La vague monte, monte, monte... qui peut dire jusqu'où elle montera ni toutes les digues qu'elle renversera? Faut s'accrocher à la planche et tâcher de rester debout...

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Qui sait? Des choses aussi solides que le mur de Berlin n'ont pas résisté à la vague du ras-le bol! Qui aurait prédit, il y a une trentaine d'années la chute de l'URSS? La vague monte, monte, monte... qui peut dire jusqu'où elle montera ni toutes les digues qu'elle renversera? Faut s'accrocher à la planche et tâcher de rester debout...

hélas, je ne suis pas aussi optimiste : le mur de Berlin est tombé, certes...

mais avant que les dogmes ultra-libéraux ne mordent la poussière, je pense que je ne serai plus, moi aussi, que poussière... nonmais

comme dit par ailleurs : chacun son combat !

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Qui sait? Des choses aussi solides que le mur de Berlin n'ont pas résisté à la vague du ras-le bol! Qui aurait prédit, il y a une trentaine d'années la chute de l'URSS? La vague monte, monte, monte... qui peut dire jusqu'où elle montera ni toutes les digues qu'elle renversera? Faut s'accrocher à la planche et tâcher de rester debout...

bigbisous réconfortant! tout peu basculer du jour au lendemain. !

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Invité JLChauvin

bigbisous réconfortant! tout peu basculer du jour au lendemain. !

Suffit de trouver où pousser, mais il faut vouloir chercher. Si les peuples de l'EST ne s'étaient pas sortis de la torpeur craintive dans lesquelles on les maintenait il est sûr qu'il seraient encore en train de rêver à l'autre côté du mur ... de l'autre côté, ce qu'ils ont trouvé ressemble quand même furieusement à ce qu'ils ont rejeté (habillé avec de belles paillettes inaccessibles...), d'autant que les apparatchik se sont dépêches de retourner leur belles vestes!

On pourrait leur demander conseil, aux peuples de l'EST, ils se sont fait b**s*r tant de fois par les fous de pouvoir!

La révolution pourquoi pas, mais pourquoi faire? Prendre les mêmes ou leurs cousins, les habiller en révolutionnaires et croire qu'ils sont prêts à abandonner leurs privilèges?

Modifié par JLChauvin
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Damned : je trouve que c'est pas mal du tout.

koiquesse Ah bah non..... Toute annonce de grosses réformes comme celle -là n'inspire aucune confiance car on y laisse des plumes à chaque fois, sans exception....lapleunicheuse

GP est en train de vous préparer à la privatisation définitive et complète, tout simplement.

La droite revancharde, qui a toujours détesté les cheminots, ne partira pas sans casser pour de bon la dernière des grandes entreprises publiques. Tout le reste n'est qu'enfumage...

Oui, c'est certains..... Et d'ailleurs le language pour en parler est de moins en moins "langue de bois".....

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