Je remets une couche sur les chasseurs. Dans mon journal local, le portrait d'un chasseur de gros en Afrique qui arriverait à nous faire croire qu'il rend service à la population locale en employant des pisteurs et en distribuant la viande du gibier abattu.
Le summum pour lui c'est d'abattre le buffle qu'il apprécie comme animal intelligent.
LOUVIERS. Didier Tricheur parcourt le monde pour sa passion. Il pratique la chasse toujours en respectant l'animal. Il rêve de s'installer un jour en Afrique.
Lors de ses séjours en brousse africaine, il fait des rencontres assez étonnantes qui parfois suscitent une grosse poussée d'adrénaline. L'an dernier, alors que son groupe observait un troupeau d'éléphants, il a été chargé par une femelle. « Elle s'est retournée alors on s'est tous mis à courir ! Un guide à tirer un coup de feu en l'air et elle s'est arrêtée. »
Le commerçant lovérien est véritablement subjugué par l'Afrique. Il rentre d'un séjour au Bénin. Didier Tricheur est chasseur et depuis une quinzaine d'années, il se rend en famille sur le continent qui le fait rêver. Evidemment, il en profite pour pratiquer sa passion. Un loisir que lui a enseigné son grand-père maternel, Albert. « Chasseur et pêcheur, il m'a emmené avec lui dès que j'ai eu 6 ou 7 ans. » C'est d'abord la canne à pêche que Didier a saisie. Et à 18 ans, il a obtenu son premier permis de chasse.
« L'Afrique, le summum »Depuis une quinzaine d'années, donc, le Lovérien a étendu ses tableaux de chasse. Il a fait le Sénégal, le Burkina Faso, l'Afrique du Sud, la Namibie… « J'avais des amis qui allaient en Afrique, j'avais aussi vu de nombreux reportages », son goût prononcé pour le règne animal… Tout ça l'a décidé à s'initier au safari. Et pour lui, l'Afrique, « c'est le summum ». Didier a des éléments de comparaison : entre le cerf et le chevreuil en France, le sanglier en Biélorussie et l'ours au Canada, le chasseur a, si l'on peut dire, plusieurs cordes à son arc en la matière.Son amour pour l'Afrique tient aussi pour beaucoup aux Africains. « On vit avec les populations dans les villages. Ce sont des gens merveilleux, accueillants. Ils ont toujours le sourire et ne se plaignent jamais. » Aussi, quand il ramène le fruit de ses heures de traque, Didier est fier de partager la viande entre les habitants des villages.
Quand s'achève le rêve
Le Lovérien admet qu'il peut déplaire aux détracteurs de la chasse. « Je peux comprendre mais cette activité que j'exerce en Afrique permet d'employer des pisteurs pour nous accompagner, de nourrir des populations et de limiter le braconnage. » Sur l'acte proprement dit, Didier ne tient pas un discours sanguinaire. « Le moment où l'on tire n'est pas le plus appréciable. Pour moi, c'est un rêve qui se termine. » Une phase de communion avec la nature qui s'achève. Rentrer bredouille ne lui pose aucune difficulté. Et s'il chasse le buffle, l'antilope, le phacochère ou le lion, la rencontre se fait toujours dans un total respect. « Je ne tire jamais sur des femelles ou des sujets jeunes. Et je préfère rater un animal que de le blesser. De toute façon, je me refuse à abandonner une bête blessée. Je vais la rechercher jusqu'à ce que je la trouve. On n'a pas le droit de laisser un animal souffrir. »
L'an prochain, Didier Tricheur projette de partir en République centrafricaine et de passer trois semaines en bivouac avec la tente et les réserves d'eau. « De partir à la façon des explorateurs au début du siècle… » Agé de 48 ans, le chasseur envisage déjà sa retraite là-bas, sur ce continent qui le passionne. « Aujourd'hui, à chaque fois que j'en reviens, je mets deux mois à m'en remettre. »
Avec ses amis pisteurs et guide, et son fils Alexandre auquel il a transmis l'amour de la chasse et de l'Afrique. Une passion qu'il partage aussi avec son épouse, Françoise (absente sur la photo). Didier Tricheur (deuxième à gauche) aime chasser le buffle, un animal qui le fascine par son intelligence
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