Le coussin d'air (ou d'eau) est fait pour le statique ou quasi statique, n'est pas fait pour la vitesse : -A cause de la viscosité de l'air-
En effet l'assimilation à un frottement est vraie pour l'essentiel. Mais pourquoi ne pas l'aborder de ce point de vue comme les constructeurs d'aéronefs. Les frottements sur l'aile et en bout d'aile, sont très pénalisants. Mais l'invention de la « peau de reptile » pour fabriquer des mini turbulences constructives a été une de leur réponse récente. Cette même viscosité est encore utilisée positivement dans tous les engins à effet de sol (type Ekranoplane).
-A cause de la hauteur de vol-
Elle doit augmenter avec la vitesse : Oui bien sur ; mais une portance aérodynamique nait aussi avec la vitesse. Il s'agit de concilier les deux. Comment ? Fondamentalement en faisant des améliorations continues sur engins en exploitation d'abord, car il n'est pas vrai qu'on connaisse l'aérodynamique au raz du sol ni dans un tunnel (C'est ce qui a bloqué le SwissMetro par ailleurs). Nous n'avons pas les codes pour ce faire, et nous ne les auront pas tant qu'on s'enfermera dans la modélisation par éléments finis. Donc re-testons la réalité sur ce point.
-la consommation pour la sustentation s'accroit fortement avec la vitesse-
Oui ! Mais reste à un ordre de grandeur sous celle de la traction. L'objectif n'éant pas « d'aller vite » car en effet une lourde masse avec un très grand élan fait aussi bien. Pour des distances 30<d<150Km il faut « faire des pointes », surtout accélérer et ralentir souvent. Même en traction classique le monorail avec moteur linéaire est bien plus performant que la bonne voie standard de ce point de vue. Voila pourquoi Bombardier qui a acquis l'expérience des deux techniques prends les marchés des concepteurs à l'ancienne « qui ne manquent pas d'expérience ». Faire des pointes de vitesse est énergivore, mais ma -deux Chevaux- l'était violement aussi et en une génération elle a appris la sobriété avec la Clio qui va bien plus vite. Il nous fallait l'une pour avoir l'autre après.
-Le moteur linéaire est lourd-
L'électricité ayant une densité de puissance généreuse, je ne vois aucune raison qu'un moteur électrique soit plus lourd qu'un moteur thermique, surtout si ces moteurs sont fait pour changer de régime en permanence. Je récuse donc cet argument.
-La voie vieillie-
Je ne vois pas comment ! Si le béton de surface peut se dégrader au fil des années, j'espère qu'on n'économisera pas sur un coup de peinture, ni sur l'entretient préventif lourd comme l'a fait la SNCF depuis vingt ans ! En tout cas sa géométrie ne travaille pas contrairement à une voie ballastée à ce que je sache, ou je me trompe ?
-le véhicule est instable à haute vitesse-
Le Transrapid de Shanghai montre qu'à très haute vitesse que la stabilité est un argument commercial de leur solution. Si des instabilités apparaissent il faudra faire ce que les boggies ont appris avec de très longues années. Disposition des coussins d'air, asymétrie, directionalité des flux, rugosité de la voie…bref le coussin d'air ou magnétique n'est pas un produit finit.
-Chocs entre véhicules-
C'est un problème de « trains » de véhicules ferrés ou routiers. Partons que nous avons à faire à un avion aux ailes repliées. Est-ce que les avions sont protégés contre les chocs entre eux ?
-incompatibilité avec l'existant-
Etant un abonné à la ligne 13 du métro parisien (ceux de la ligne A ne seront pas jaloux de notre malheur) je peux vous retourner l'argument : trop de compatibilité empêche de changer de technologie de voie. La voie TGV, dite LGV, est aussi une voie spécialisée nouvelle. -Mais les gares en bout de parcours sont les vieilles gares-. Certes, mais elles ont toutes été refaites ! car inadaptées. Le comptable en fut fort aise car les dépenses furent étagées. Mais elles furent beaucoup plus chères qu'une voie nouvelle faite pour les besoins à venir. C'est le syndrome du diplodocus. Voyez ici les résultats brillants pour les monorails et ceux brillants pour les moteurs linéaires pour déterminer quand il faut jouer la continuité et quand il faut rompre. Mais n'oublions pas que les vrais « concurrents » sont l'avion court courrier et la voiture+camionnette. La route restera toujours plus forte de ce point de vue.
-flux moyen-
En effet l'avion guidé -Maglev ou aérotrain- n'est pas fait pour des trafics très dense entre deux points. Le TGV n'est pas fait non plus pour relier des villes moyennes, ni les TER pour les petites villes. Si je peux détruire le bonapartisme en remplaçant les TGV par l'avion guidé et promouvoir contre les grosses métropoles, des villes moins obèses, accordez-moi qu'un choix doit être fait et pas subit.
-Aiguiller-
Ce projet breton n'est pas un réseau en « arbre » mais circulaire. Le problème le concerne moins. Si je regarde toutes les solutions avancées pour les monorails, je vois tant de solutions mécaniques avancées que je ne crains pas des progrès croisés. Restent encore les solutions dynamiques.
-le chemin de fer a progressé-
Heureusement !
L'argument avancé rejoint la question de la continuité contre la rupture. Les diligences et les voitures ont continuées de progresser après l'apparition du chemin de fer. Je crois même que la voiture à bouffé le train pendant longtemps. Ne voir que des problèmes et des solutions internes à la profession, comme causes des choix, est une erreur corporatiste. Prenez l'exemple interne de l'attelage entre wagons, en Europe et aux USA et vous aurez tous les arguments contre l'affirmation des choix faits en interne sur des bases raisonnables.
-un jouet d'ingénieur-
L'aiguillon vrai du Shinkansen -plus que l'aérotrain je vous l'accorde- montre que la décision de VGE s'est faite trop tard, quand la ligne Paris Lyon fut déjà saturée. Ce n'était donc pas une décision politique, mais une décision de nécessité qui signifiait déjà un retard pris depuis De Gaule. La mode des tramways est une connerie équivalente contemporaine. Qui veut être le meilleur ici ?
-Ridicule-
Pour l'instant le ridicule tue la France avec son meilleur TGV, ses Meilleures Centrales Nucléaire, bientôt ses meilleures éoliennes, ses meilleurs Rafales, ses meilleures banques et ses meilleurs couturiers.
Je privilégierais arbitrairement, à cet instant de l'histoire, de chasser les ingénieurs pour les remplacer par des complots de bricoleurs. Je suggère d'évacuer tout spécialiste qui fait de la prospective alors qu'il conçoit avec une méthode de construction cartésienne « par éléments finis » ; ou qui réduise la dynamis à une statique en déplacement.
Il faut réapprendre à jouer avec la nature, je vous garantie que les comptables vous remercieront –après coup- seulement.
Avec mes respects
YvesGilbert