Ecrit par LE JOURNAL DE MILLAU 15-03-2007 Nous l'évoquions la semaine dernière, la liaison ferroviaire entre Loubaresse et Talizat (Cantal) se faisait au ralenti, en raison d'un contrôle effectué par la SNCF, faisant ressortir une dégradation de la voie.
Jeudi denier, la nouvelle est tombée par voie de fax : plus que cette portion, c'est la totalité de la circulation entre les gares de Saint-Chély (48) et Neussargues (15) qui est interrompue, soit 60 km. « La dégradation de la voie ferrée ne permettant pas de garantir la circulation des trains en toute sécurité, la circulation des trains est interrompue dès à présent », avertit la SNCF.
Concrètement, un service de substitution par autocar, dans les horaires des trains, a été mis en place pour les voyageurs entre ces deux gares, et la desserte terminale fret de l'usine Sollac (groupe Arcelor Mittal) de St Chély d'Apcher est réalisée par voie routière, « d'entente avec notre client », assure toujours la SNCF.
Jeudi, les réactions ne se sont pas faites attendre. « La SNCF et l'Etat sont responsables du manque d'attractivité de cette ligne, cela depuis plus de 10 ans (absences d'investissements dans l'infrastructure, dans le matériel roulant, horaires et tarifications dissuasifs, inadaptation dans les correspondances...) », déplorent les syndicats CGT des cheminots de Béziers et de Millau. Lesquels exigent « un moratoire immédiat avec RFF (Réseau Ferré de France), un un représentant de l'Etat et des trois Régions concernées et la SNCF sur le devenir de l'infrastructure de la ligne Béziers-Neussargues ».
«Fermeture temporaire»...
Même son de cloche pour le Comité pluraliste de réhabilitation, de défense et de promotion de la ligne Béziers / Neussargues / Paris, pour qui « il est grand temps de moderniser la ligne car ce qui se passe aujourd'hui dans le Cantal se produira demain en Lozère, en Aveyron ou dans l'Hérault ». En appelant les cheminots, usagers, populations et élus à se mobiliser pour l'avenir de cette ligne, le Comité pluraliste souligne qu'en ces temps de « dérèglement climatique », « il y a urgence à réorienter les transports de voyageurs et de marchandises en faveur du ferroviaire, service public ».
Du côté de la SNCF, on relativise en rappelant que « circulaient sur cette ligne un train aller/retour Paris-Béziers, un train TER Languedoc-Roussillon le vendredi et le dimanche et un aller-retour fret quotidien du lundi au vendredi ». Mais surtout, la société nationale se veut rassurante en prévoyant des travaux cet été et à l'horizon 2008, et en promettant que cette fermeture ne serait que temporaire..