Pour continuer sur le cas du CDG express (vite, une modération )
- les temps de parcours se sont considérablement dégradés depuis la mise en place du B+ il y a 1 an et demi, avec l'omnibus-isation de la partie SNCF (17mn pour un Paris Nord-CDG T1 avec un record à 14mn du temps du Roissy-rail, contre 26mn pour les "directs" aujourd'hui, qui ne circulent qu'en heure creuse et sont tracés 3mn derrière un train pour mitry, omnibus...)
- À celà s'ajoute la piètre fiabilité de la ligne, pour laquelle le B+ n'a rien arrangé (un site d'usagers comptabilise les incidents en période de pointe, en semaine et en moyenne, il y a 50 % de journées avec un problème au moins sur l'une des 2 pointes), d'autant que ces incidents peuvent interrompre le trafic totalement. Par ailleurs l'interconnexion ne facilite pas la desserte de l'aéroport : il n'y a qu'à voir le nombre de touristes perdus, les jours de rupture d'interconnexion à Gare du Nord (où il faut passer de la gare souterraine à la gare de surface), ce qui arrive régulièrement, notamment en cas de grève.
- le rer B, hors desserte des aéroports est déjà une ligne très chargée, où le flux de touristes embarrassés de bagages au milieu d'une masse conséquente de pendulaires n'est pas idéale.
Aussi la quasi-saturation du RER B et la dégradation des temps de parcours, justifie une meilleure desserte lourde des 2 aéroports parisiens. Le Grand Paris est censé remédier à la situation avec une desserte metro d'orly (ligne 14 prolongée et métro de St Denis-pleyel à CDG). Aussi, le projet de CDG EXPRESS aurait une logique, en tant que desserte expresse, avec services supplémentaires (enregistrement des bagages par ex...), destinée à la clientèle habituelle des taxis en reliant rapidement le centre ou les quartiers d'affaires, auto-financée, sur le modèle du Heathrow express ou de l'arlanda express. Mais là où il y a un défaut fondamental au projet du CDG EXPRESS, c'est l'arrivée à Gare de l'Est et non dans le quartier de St Lazare ou à La Défense, qui limitent les perspectives de trafic, Du coup, à mon sens, il y a le risque que l'auto-financement ne soit pas au RDV et que ADP, une fois son "jouet" obtenu, refile la patate chaude au STIF ou à RFF, tout en ne faisant plus pression pour une qualité de service correcte sur le RER B et en laissant mourrir à petit feu, la ligne 17, qui est actuellement assez contestée pour ses perspectives de trafic faibles sans participation d'ADP. Le risque du CDG-EXPRESS est donc bien que la desserte de CDG se résume à la ligne "des pauvres" soumise à toutes les vicissitudes du réseau (sur le modèle du.... Thameslink londonien : temps de parcours démesurés, pas d'espaces bagages, fiabilité catastrophique, saturation, desserte des aires défavorisées de l'agglomération (93 pour le rer, est londonien pour le Thameslink)) et le CDG EXPRESS à la ligne "des riches" (desserte rapide et prioritaire vers les pôles desservant des quartiers aisés (ouest londonien et Gatwick express, CDG EXPRESS et taxis à gare de l'Est)... Alors que sans celà, on aurait pu avoir une desserte robuste, fiable et rapide, y compris des quartiers d'affaire, desaturant vraiment le RER B, ouverte à tous et, à ce titre, légitimement finançable par la collectivité.
D'où l'absurdité du projet du CDG EXPRESS, qui a aujourd'hui perdu son intérêt....