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Le Web des Cheminots

1918 - 2008


krisamv

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source : (pour embêter certains) : http://www.lefigaro.fr/politique/2008/11/1...on-de-joie-.php

Il y a quatre-vingt-dix ans, le clairon annonçant l'armistice sonna à 11 heures précises.

Il était onze heures précises, ce lundi 11 novembre 1918, lorsque le son d'un clairon, bientôt imité par des centaines d'autres, résonna sur le sol de France. Depuis plus de deux heures, déjà, les poilus engagés en Alsace célébraient la victoire tandis que, dans les Ardennes, les soldats américains redoublaient encore d'ardeur au combat. Bientôt, à l'arrière, les cloches de milliers d'églises allaient sonner la fin d'une abominable guerre engagée cinquante-deux mois plus tôt. Incrédules et fourbus, de premiers groupes de militaires commençaient tout juste à émerger des tranchées tandis que sur les grands boulevards de la capitale, sans attendre, les façades se paraient de drapeaux et de fleurs.

Avant l'aube, ce jour-là, c'est à l'abri de la voiture 2419D, mise à disposition par la Société des wagons-lits dans une clairière de Compiègne (Oise), que le maréchal Ferdinand Foch et les plénipotentiaires allemands ont achevé de négocier les termes de la convention censée entrer en vigueur à 11 heures. Trois jours plus tôt, le 8 novembre, le généralissime des armées alliées a reçu une délégation arrivée de Berlin pour lui faire part des conditions auxquelles il consent à cesser les combats et a lancé à ses interlocuteurs : «Demandez-vous l'armistice ?» Pour la postérité, le petit groupe de civils et d'officiers supérieurs présents sera photographié à la sortie du wagon. Éclairés par un soleil rasant, certains d'entre eux affichent un discret sourire, après avoir signé l'arrêt des hostilités à 5h10.

Tout au long de la matinée, depuis le front jusqu'à l'arrière, commence alors à se répandre l'incroyable nouvelle. À Saint-Amarin, dans le Haut-Rhin, un colonel français pique une colère et menace de fusiller ceux de ses soldats qui fraternisent avec des Allemands venus leur offrir des cigares. Vers 10 h 20, à Paris, des badauds aperçoivent Foch en tenue de campagne qui déboule au ministère de la Guerre puis rejoint l'Élysée en compagnie de Clemenceau. Une demi-heure plus tard, sur les bords de la Meuse, l'agent de liaison Pierre-Auguste Trébuchon, affecté au 415e régiment d'infanterie, est mortellement atteint d'une balle dans la tête alors qu'il courait porter un ultime message sur le front. Âgé de 40 ans, il est réputé être le dernier des 1 394 000 soldats français tués au champ d'honneur entre 1914 et 1918. Une dizaine de minutes plus tard, non loin de là, son camarade de régiment Octave Delaluque, sonne les treize notes du cessez-le-feu, bientôt relayé sur toute la longueur du front par les clairons des armées alliées.

«Ton pays redevenu français»

Quelques lignes, consignées sur le front, laissent entrevoir l'émotion qui saisit alors les troupes engourdies. «Te dire notre joie à tous est impossible, écrit ainsi un soldat anonyme à sa mère. Ma première pensée a été pour ceux que j'aime, pour toi, ma chère vieille maman, qui vas retrouver ton pays redevenu français.» Stationné dans la Somme, Jean Safon raconte pour sa part : «Le colonel nous fit arrêter et nous indiqua les clauses principales de l'armistice. Puis il nous fit défiler avec la clique et le drapeau, mais à mesure que nous le dépassions, tout le monde se mettait à chahuter, ce qu'il comprenait fort bien : nous étions vainqueurs. Mais nous n'avons même pas eu un quart de vin ce jour-là dans le village où nous avons été cantonnés.»

Dans la capitale, au même moment, une explosion de joie accueille l'annonce de l'armistice. Dans son édition du lendemain, Le Figaro racontera : «Soudain, les passants, électrisés, bondissent sur place et Paris ressemble à une immense salle de classe que surprend le signal joyeux de la récréation.» Dans les grands magasins, on entonne La Marseillaise, tandis que les ouvriers sont autorisés à quitter leur atelier. D'un coup, des centaines de Parisiens en tenue de ville déferlent vers la Concorde tandis qu'au pied de la statue de Jeanne d'Arc, des enfants portant l'uniforme des pays alliés brandissent le drapeau américain. Sur les boulevards, des grappes de badauds s'entassent dans des automobiles alors que des canons confisqués aux Allemands paradent place de l'Opéra. Admiratif, un chroniqueur relève : «Jamais on ne vit sur les boulevards tant de soldats anglais, américains, belges, italiens empressés à embrasser les jeunes filles.»

Pétards et feux d'artifice illuminent Paris

Seize heures. Alors que des centaines de badauds se pressent aux grilles du Palais Bourbon dans l'espoir d'obtenir une carte d'entrée, Clemenceau, à qui le boulevard Saint-Germain vient de faire un triomphe, monte à la tribune de la Chambre des députés et lance, une fois lue la convention d'armistice : «Un mot seulement. Au nom du peuple français, au nom du gouvernement de la République française, j'envoie le salut de la France une et indivisible à l'Alsace et à la Lorraine retrouvées. Et puis, honneur à nos grands morts, qui nous ont fait cette victoire. […] Quant aux survivants, vers qui, dès ce jour, nous tendons la main et que nous accueillerons, quand ils passeront sur nos boulevards, en route vers l'Arc de triomphe, qu'ils soient salués d'avance ! Grâce à eux, la France, hier soldat de Dieu, aujourd'hui soldat de l'humanité, sera toujours le soldat de l'idéal !»

Tandis que la nuit tombe, becs de gaz, lampions, pétards et feux d'artifice illuminent alors Paris pour la première fois depuis plus de quatre ans. À l'Opéra, mademoiselle Chenal s'apprête à entonner La Marseillaise. L'opéra-comique, censé faire relâche ce soir-là, monte en catastrophe un «tableau patriotique». Tard dans la nuit, des musiciens juchés sur des canons improviseront valses et polkas pendant que, dans tout le pays, veuves, orphelins et parents endeuillés pleurent leurs morts en silence.

Modifié par krisamv
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Salut ,

Pour en embêter d'autres , malgré les tous les actes de courage , 1914-1918 c'était cela (hélas) aussi :

http://www.breuillet.net/00text/0page/fusilles1.html

Sarko a dit dans son discours quelque chose d'intelligent et fort de sens à propos des fusillés pour l'exemple :

Ces soldats n'ont pas déshonoré, ils ont combattu jusqu'à l'extrême limite de leurs forces.

Reconnaissance et "réhabilitation" certes tardive, mais qui se devait d'être.

Modifié par krisamv
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Bon ben, si Krisamv peut poster ca. Moi j'ai le droit de poster ça :

Vis-à-vis des mutins, je pense qu'ils avaient mille fois raison de se mutiner contre leurs propres officiers. Mille fois raison de s'en prendre à leurs supérieurs plutôt que de se laisser envoyer à une boucherie pour aller massacrer d'autres paysans et ouvriers. Et cela vaut comme d'un côté que de l'autre de la tranchée.

11 novembre 1918 : la fin d'une boucherie qui en annonçait d'autres

Il y a 90 ans, le 11 novembre 1918, finissait la Première Guerre mondiale. Le fracas des canons et le sifflement des obus se taisaient enfin sur le front occidental, dans les campagnes, les villages et les villes dévastés par plus de quatre ans de guerre.

Un par un, les alliés de l'Empire allemand avaient signé un armistice : la Bulgarie le 30 septembre, l'Empire ottoman le 27 octobre, l'Autriche-Hongrie le 3 novembre. Le 11 novembre enfin, en forêt de Compiègne, l'armistice était signé entre l'Allemagne et les représentants militaires français, agissant au nom des Alliés de l'Entente (France, Angleterre, États-Unis, Italie). Le camp des Empires centraux sortait de la guerre défait, tandis que celui de l'Entente remportait la victoire, pour autant du moins qu'on puisse utiliser ce mot pour un aussi sinistre résultat.

15 millions de morts... pourquoi ?

Du côté des peuples, les morts, les blessés, les invalides, les veuves, les orphelins se comptaient par millions. Les historiens dénombrent environ 9 millions de morts sous l'uniforme : 2 000 000 pour la Russie, 1 800 000 pour l'Allemagne, 1 500 000 pour l'Autriche-Hongrie, 1 400 000 pour la France, 900 000 Britanniques, 600 000 Italiens, 400 000 Ottomans... En France, un mobilisé sur six n'était pas revenu, 10 % des hommes actifs. Les populations civiles n'avaient pas été épargnées : on comptait 2 000 000 de morts civils en Russie, 1 000 000 en Serbie et Autriche-Hongrie, 800 000 en Allemagne, 800 000 en Roumanie du fait de la famine, des bombardements, sans compter le massacre des Arméniens ni les ravages de la grippe « espagnole », d'autant plus meurtrière qu'elle frappait des populations épuisées.

Et tout cela pourquoi ? Dans les manuels d'histoire, le déclenchement de ces quatre années de meurtres de masse est généralement présenté comme la conséquence d'un fait presque anecdotique, l'assassinat par un étudiant serbe, le 28 juin 1914, de l'archiduc François-Ferdinand de Habsbourg, héritier de la couronne impériale austro-hongroise. Il y eut ensuite l'ultimatum puis, le 28 juillet, la déclaration de guerre de l'Autriche-Hongrie, soutenue par l'Allemagne, à la Serbie ; la mobilisation russe ; puis en réponse la déclaration de guerre de l'Allemagne à la Russie de Nicolas II le 1er août, et à la France le 3 août. De déclaration de guerre en déclaration de guerre, les autres pays furent alors entraînés dans le tourbillon, le Royaume-Uni, le Japon, l'Empire ottoman, plus tard l'Italie. Le jeu des alliances aidant, dans presque toute l'Europe 70 millions d'hommes furent mobilisés et, à partir d'avril 1917, 4 millions de soldats américains.

En fait l'attentat du 28 juin n'avait fait que fournir un prétexte au déclenchement d'un conflit qui se préparait depuis longtemps. Deux camps s'étaient graduellement formés, autour de l'Allemagne et de l'Autriche-Hongrie d'une part, et autour de la France, de la Russie tsariste et du Royaume-Uni d'autre part. Entre ces deux camps, les bruits de bottes ne cessaient de retentir : à propos du Maroc, entre la France et l'Allemagne, en 1905 ; entre la Serbie, la Russie et l'Autriche-Hongrie en 1908 ; à nouveau à propos du Maroc en 1911 ; puis ce furent, en 1912 et 1913, des conflits incessants dans les Balkans.

après le partage impérialiste, le repartage

Une course effrénée aux armements battait son plein entre les grandes puissances, en particulier entre l'Allemagne et la Grande-Bretagne pour la domination des mers. Les gouvernements faisaient voter des lois renforçant sans cesse la taille des armées. Car, à l'échelle mondiale, la concurrence entre États européens était parvenue à un point critique.

Les conquêtes coloniales avaient, dans la seconde moitié du XIXe siècle, placé la Grande-Bretagne largement en tête des pillards : en 1876, elle étendait sa domination sur 22 millions de kilomètres carrés et 250 millions d'hommes. La France la suivait de loin, mais s'était imposée en Algérie, au Sénégal, en Côte-d'Ivoire, au Gabon, à Madagascar, en Nouvelle-Calédonie, en Indochine. À la fin du XIXe siècle, la Belgique, l'Allemagne et l'Italie s'étaient également frayé une place dans la course aux colonies. En Afrique, en 1914, seuls le Liberia et l'Éthiopie étaient encore juridiquement indépendants : 122 millions d'Africains étaient sous la domination de l'un ou l'autre des États européens. La situation était semblable en Asie, en Océanie, tandis que l'Amérique du Sud était dominée par l'impérialisme britannique auquel les USA rêvaient de succéder.

Dans ce monde entièrement partagé, il ne pouvait plus y avoir désormais que des repartages. Les capitaux accumulés dans les pays impérialistes cherchaient des débouchés dans les pays coloniaux ou semi-coloniaux, non dans le but de les développer mais avant tout de s'assurer des profits en retour. « Le capitalisme s'est transformé en un système universel d'oppression coloniale et d'asphyxie financière de l'immense majorité de la population du globe par une poignée de pays « avancés ». Et le partage de ce butin se fait entre deux ou trois rapaces de puissance mondiale, armés de pied en cap [...] qui entraînent toute la terre dans leur guerre pour le partage de leur butin », écrivait Lénine en 1916.

La guerre, produit du capitalisme

La fin de la guerre aurait pu être aussi celle de ce système. En Russie, en 1917, les travailleurs avaient réussi à abattre le tsarisme et à instaurer un pouvoir ouvrier, celui des soviets. En Allemagne, ce même mois de novembre 1918 fut celui de la chute du Kaiser et de la révolution des conseils ouvriers. D'autres mouvements révolutionnaires allaient suivre dans toute l'Europe, en Hongrie, en Italie. Malheureusement la bourgeoisie, avec l'aide des partis socialistes réformistes, réussirait à reprendre la situation en main et à isoler la Russie révolutionnaire, qui deviendrait l'URSS.

Au plus fort de la guerre, dans l'horreur des tranchées, beaucoup avaient juré que celle-ci serait bien la « der des der », car ils pensaient qu'après cette expérience jamais une humanité raisonnable ne pourrait envisager de retomber à un tel degré d'abomination. Il n'allait pas en être ainsi. Ni la défaite des Empires centraux, ni la « victoire » des Alliés, ni les partages de territoires auxquels ceux-ci allaient se livrer pour se répartir le butin ne résoudraient les problèmes du capitalisme.

Dans l'Italie victorieuse mais épuisée par la guerre, l'échec de la révolution allait permettre au mouvement fasciste de Mussolini de prendre le pouvoir dès 1922. Dans l'Allemagne vaincue, la défaite de la révolution ouvrirait la voie aux mouvements d'extrême droite prônant la revanche et s'inspirant de l'exemple italien. À peine la Première Guerre mondiale pour le partage du monde terminée, on pouvait sentir poindre la seconde, qui viserait à remettre en cause le partage organisé par les traités de paix de 1919. Et en effet, après le krach boursier de 1929, la crise économique généralisée ouvrirait la voie au nazisme en Allemagne. La marche à la guerre allait reprendre.

« Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l'orage », avait dit Jean Jaurès, assassiné trois jours avant la déclaration de guerre du 3 août 1914. Deux fois au cours du XXe siècle, le système capitaliste s'est montré capable de précipiter le monde dans des guerres généralisées. Et si, depuis 1945, l'incontestable supériorité des USA a empêché tout conflit ouvert entre impérialistes, les rivalités entre ceux-ci ont entretenu, sinon provoqué, d'innombrables guerres dans le Tiers Monde, au total presque aussi meurtrières et destructrices.

Aujourd'hui, en cette période de crise financière, le système impérialiste montre qu'au fond il n'est pas moins fou en 2008 qu'il ne l'était en 1914, en 1929 ou en 1939. Ce système aberrant, injuste, basé sur la recherche effrénée du profit, comporte toujours pour l'humanité la même menace de plongée dans la barbarie. C'est d'abord de cela qu'il faut se souvenir aujourd'hui, et dont il faut tirer les leçons.

Viviane LAFFONT

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J'ai relu les lettres de mon grand père à ma grand mère. Il a été mortellement blessé le 31 octobre 1915 près d'Arras très peu de temps après son retour de 1ere permission où il a vu son dernier fils, mon père, pour la première et dernière fois.

Voici ses derniers mots, datés du 1 novembre qu'il n'a jamais connu ...

« Chère Amie - Voici deux mots pour te donner de mes nouvelles. Elles ne sont pas toujours très bonnes. J’ai été blessé hier aux deux cuisses par un obus. J’ai (une) fracture des deux cuisses, mais malgré (tout), ça ne va pas trop mal.

Je te récrirai plus tard, mais ne te fais pas de mauvais sang.

Je termine en t’embrassant. Ton mari qui t’aime. Philibert»

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Salut ,

Pour en embêter d'autres , malgré les tous les actes de courage , 1914-1918 c'était cela (hélas) aussi :

http://www.breuillet.net/00text/0page/fusilles1.html

je ne puis réagir face à tant d'injustice, si ce n'est un profond chagrin vieux de 90 ans pour les hommes témoins de cette abomination. koiquesse

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