Aller au contenu
Le Web des Cheminots

l'aide des cheminots au Débarquement - Le Bataillon du ciel (Kessel)


Invité louis44

Messages recommandés

Bonjour à tous,

Ce n'est pas vraiment une histoire, le Bataillon du Ciel est une fiction écrite en 1947, mais très calée sur les faits rééls. Joseph Kessel retrace l'épopée du bataillon de parachutistes français entraîné en Écosse au cours de l'année 1944, et dont l'action héroïque paralysa les mouvements des troupes allemandes cantonnées en Bretagne, rendant ainsi possible la progression des Alliés en Normandie après le débarquement, voir ici : http://fr.wikipedia.org/wiki/Op%C3%A9rations_SAS_en_Bretagne

Les SAS français, s'appuyant sur la Résistance locale, doivent mener une guérilla contre les troupes allemandes, et des opérations de sabotage des voies et des moyens de communication. Les 85 000[3],[4] soldats allemands et troupes supplétives, soit huit divisions, doivent être bloqués en Bretagne pendant toute la bataille de Normandie.

Pour cela, et par deux fois à J-1, deux sticks SAS, respectivement aux ordres des lieutenants Marienne, Déplante, Botella et Deschamps, embarquent dans deux quadrimoteurs Short Stirling de la RAF à destination de la Bretagne. Ils sont largués dans le sud et le nord de la péninsule bretonne afin de préparer le terrain pour d'autres parachutages qui suivront les jours suivants.

Les deux premières équipes sont donc parachutées le 6 juin à 0 H 30 dans le Morbihan près de Plumelec à 15 km du maquis de Saint-Marcel, pour établir une base et armer les résistants locaux ; les deux autres sont « droppés » en forêt de Duault dans les Côtes-d'Armor. Leur mission est d'établir des bases de guérilla dont les noms de code sont respectivement Dingson et Samwest.

Je ne citerai que le 2e sous-chapitre du premier chapitre de la 2e partie, celle qui se passe en France dès le matin du 5 juin. Le Gorille et Brizeux sont deux paras, volontaires dès 1940 en Lybie, Tunisie, Erythrée etc. parachutés avec la mission de saboter un tunnel ferroviaire en y faisant sauter une locomotive. Au moment où la mémoire de l'action cheminote tend à se diluer avec le temps, je trouve utile de citer cette partie du livre... qui ne doit pas être inconnu de vous.

Une mince bande grise cernait à peine l’horizon. Ce n’était pas encore l’aurore, mais déjà la nuit palissait. Comme chaque matin à la même heure, la locomotive haut-le-pied arriva, courant sur la voie ferrée. Comme chaque matin le mécanicien sortit sa face noire éclairée par le foyer, et cria aux deux soldats allemands de faction à l’entrée du tunnel, en accompagnant ses paroles du plus cordial sourire :

- Salut, têtes de lard !

Comme chaque matin, les factionnaires répondirent par une amabilité incompréhensible à travers le bruit de bielles.

- Putain de métier, dit une voix qui sortait de dessous le charbon.

C’était le Gorille, caché là avec Brizeux.

Arrivé au milieu de la voix, le mécanicien freina.

- Faisons vite, dit Brizeux en sautant de la machine, ses paquets d’explosifs à la main. Parce que les frisés pourraient bien nous cueillir à la sortie.

- Ils sont trop bêtes pour se rendre compte, dit le mécanicien.

Il tira le cordon du sifflet. La vapeur stridente déchira l’air enfumé du tunnel.

- Ah ! c’est malin, s’écria Brizeux. Qu’est-ce qu’il te prend ?

- Mais si, expliqua le mécanicien. Ceux qui sont à la sortie croient qu’on entre et ceux qu’on a vus à l’entrée croient qu’on est sortis.

Brizeux et le Gorille étaient passés derrière la machine. Accroupis, leur lampe électrique pendue à leur veste, ils fixèrent l’explosif aux rails, amorcèrent les détonateurs. L’opération, sous leurs mains exercées, ne prit que quelques secondes.

- Il est maboul le gars, dit le Gorille en montrant le mécanicien de son pouce velu. Ça a l’air de l’amuser, ce putain de métier !

Ils remontèrent, se recoulèrent dans le charbon. Le mécanicien avait remis en marche.

A la sortie du tunnel, il salua les deux autres factionnaires d’un même sourire en leur criant :

- Bonjour, têtes de carnes ! Et il ajouta : Vous allez voir la petite surprise dans deux minutes.

Brizeux hocha la tête et dit au Gorille :

- Tout de même, ils ne sont pas mal, les gars qui sont restés. On grimpe sur leur loco, on leur flanque un revolver sous le nez, et c’est tout juste s’il vous embrassent pas. Et comment qu’ils vous aident pour le boulot !

La machine s’engageait dans une courbe.

- Attention les gars, cria le mécanicien. C’est là qu’il faut sauter. Allez-y.

Les deux parachutistes tombèrent à pieds joints sur le ballast. Le mécanicien avait stoppé, puis immédiatement rembrayé en marche arrière, et déjà sa machine rebroussait chemin. Il sauta de son marchepied, mais moins leste, roula sur le sol.

- Ce n’est rien, ce n’est rien, cria-t-il en se relevant. Courez ! les autres tordus ne sont qu’à deux cent mètres.

La locomotive ayant repris sa vitesse roulait de nouveau vers le tunnel. Les deux factionnaires de la sortie furent complètement stupéfaits en voyant repasser la même machine haut-le-pied sans son conducteur. Ils avancèrent de quelques pas dans le souterrain, essayant de comprendre. Une énorme explosion les plaqua au sol. Le tunnel venait de sauter.

- Good show, dit Brizeux en entendant la déflagration.

Lui qui avait tant médit des Anglais en Angleterre, il commençait à prendre plaisir à utiliser leurs expressions, pour bien montrer qu’il venait de « là-bas ».

Les trois hommes s’éloignèrent rapidement à travers champs.

- Il ne te reste plus qu’à t’engager, maintenant, dit le Gorille au mécanicien.

- Il y a un moment que c’est fait, répondit celui-ci. Je suis dans un réseau depuis 41.

Modifié par louis44
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Bonjour à tous,

Ce n'est pas vraiment une histoire, le Bataillon du Ciel est une fiction écrite en 1947, mais très calée sur les faits rééls. Joseph Kessel retrace l'épopée du bataillon de parachutistes français entraîné en Écosse au cours de l'année 1944, et dont l'action héroïque paralysa les mouvements des troupes allemandes cantonnées en Bretagne, rendant ainsi possible la progression des Alliés en Normandie après le débarquement, voir ici : http://fr.wikipedia....SAS_en_Bretagne

Je ne citerai que le 2e sous-chapitre du premier chapitre de la 2e partie, celle qui se passe en France dès le matin du 5 juin. Le Gorille et Brizeux sont deux paras, volontaires dès 1940 en Lybie, Tunisie, Erythrée etc. parachutés avec la mission de saboter un tunnel ferroviaire en y faisant sauter une locomotive. Au moment où la mémoire de l'action cheminote tend à se diluer avec le temps, je trouve utile de citer cette partie du livre... qui ne doit pas être inconnu de vous.

je suis intéressé par le film, qui se déclare en deux partie, avec Raymond Bussières..

Si quelqu'un a je suis preneur d'une copie vidéo . merci par avance

Richard

Modifié par garcia richard
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Invité technicentre

je suis intéressé par le film, qui se déclare en deux partie, avec Raymond Bussières..

Si quelqu'un a je suis preneur d'une copie vidéo . merci par avance

Richard

Moi, je vous rappellerai juste que les "premiers trains" ont roulés dès le 10/06/44 sur la petite ligne en haut des plages du débarquement... Même dans leurs rêves les plus audacieux, aucun allié n'avait pût imaginer une telle chose... Certe, ce furent des jeeps qui tiraient des lories ou un wagon, mais cela a permi d'évacuer dans de relatives bonnes conditions, des blessés... et ce sont des cheminots qui ont non seulement remis en état la voie, mais donné cette idée. Sans compter aussi sur les missions de reconnaissance faites par la garde barrière de Ste Mère l'Eglise, pour aller rechercher les paras américains perdus dans les marais.

C'est pour des actes comme ça que je suis fier d'être cheminot...

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Moi, je vous rappellerai juste que les "premiers trains" ont roulés dès le 10/06/44 sur la petite ligne en haut des plages du débarquement... Même dans leurs rêves les plus audacieux, aucun allié n'avait pût imaginer une telle chose... Certe, ce furent des jeeps qui tiraient des lories ou un wagon, mais cela a permi d'évacuer dans de relatives bonnes conditions, des blessés... et ce sont des cheminots qui ont non seulement remis en état la voie, mais donné cette idée. Sans compter aussi sur les missions de reconnaissance faites par la garde barrière de Ste Mère l'Eglise, pour aller rechercher les paras américains perdus dans les marais.

C'est pour des actes comme ça que je suis fier d'être cheminot...

Puis un peu plus tard (juillet 44) ya eu une autochenille allemande bricolée en tracteur qui ont été "prêté" pour tirer un train du coté de la Haye du puits...

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant
×
×
  • Créer...

Information importante

Nous avons placé des cookies sur votre appareil pour aider à améliorer ce site. Vous pouvez choisir d’ajuster vos paramètres de cookie, sinon nous supposerons que vous êtes d’accord pour continuer.