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Nostalgie


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Bonsoir,je vais vous parler d'une gare ou ça bossait dur ,Cerbere,gare internationale,j'y ai travaillé une dizaine d'années,je suis arrivé la bas,perdu,un casque ,des gants ,une paire gaudasses de sécurité,nous étions logés dans une chambre de célibataire de tout à peine 8 m2 et encore,à côté de la cantine,il y avait 2 chantiers,"l'espagnole" avec la "transfesa" qui changeait les essieux et le côté Français qui formait les trains ,ça tournait en 3x8,il fallait gérer le trafic voyageurs,surtout les trains de nuit internationaux qui étaient formés une heure ou deux avant le départ ,puis le garnissage qui partait en Espagne,et enfin ce qui rentrait en permanence du côté Espagnol,voitures,fruits ,olives,et autres,ça n'arrêtait jamais ,on arrivait à l'heure et on finissait au taquet sans pouvoir parfois terminer le programme,une gare de fous.Mes premiers pas ont commencé a la lampisterie,puis au triage,c'était pénible et dangereux,j'avais peur,nous faisions les attelages sans attendre que les rames ne soient stoppées pour gagner du temps,d'une voie on sautait à l'autre,ensuite il y avait des trains qui rentraient côté gare,vers 1h30 et 3h00 du mat je crois ,donc il fallait courir pour aller les préparer,ensuite retour au chantier ,débranchement ,attelages,si tôt fini,sitôt parti,un enfer cette gare,il y avait aussi la loc qui s'occupait des couvertures,poste du matin et après midi,donc il fallait enlever les draps aux trains du matin,et préparer les couchettes l'après midi ,on l'a fait,81-85 ,ensuite ça à commencé a se dégrader un peu ,la H était souvent présente dans les chantiers à surveiller ,c'est ainsi que les suppressions d'emplois sont arrivés,pourquoi je vous parle de ça,parce qu'aujourd'hui il n'y à plus personne dans cette gare,il ne reste qu'un agent en gare,tout le reste à disparu,combien étions nous,je ne sais plus,plus d'une centaine je pense,a présent tout est fermé,il ne reste rien de tout ça,des souvenirs, il partait en moyenne entre 30 et 50 trains d'oranges tous les jours,plus une dizaine de trains de voitures et enfin le trafic diffus ,je n'ai pas l'impression d'avoir été privilégié en ces temps là ,mais fatigué parfois,je me suis fais peur parfois durant des manœuvres ,j'ai failli y passer sous les roues à 2 reprises,beaucoup de chance ,je remercie le bon dieu.

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bonjour,  ah la nostalgie, je voulais dire des choses mais finalement  mes doigts restent figés au dessus du clavier, a quoi bon raconter , amicalement, un ancien de la manoeuvre

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Il y a 1 heure, gwendu28 a dit :

bonjour,  ah la nostalgie, je voulais dire des choses mais finalement  mes doigts restent figés au dessus du clavier, a quoi bon raconter , amicalement, un ancien de la manoeuvre

Bjr,gwen, Pascal à raison ,je crois qu'il y à beaucoup de personnes qui ne savent pas ce qui se passait dans les triages,à la manœuvre , à la cale,il n'y a pas eu que des conducteurs,mais beaucoup ne voient que ça ,les seigneurs du rails,mais sans nous ils n'auraient pas roulé , par tous les temps, notamment ,ce n'est pas un cadeau qu'on nous a fait, je ne considère pas avoir été un fainéant pas plus qu'un privilégié,a mailler toutes ces journées ,ces nuits,ces matins au moment ou ça dodote le plus dans les chaumières,noël,jour de l'an ,samedis,dimanches ,les trains roulaient et roulent encore bien qu'il n'y ait plus de triages,j'ai vu 2 jeunes coupés en deux,j'ai pris une plaque sur la tronche au milieu d'un attelage en préparant une rame voyageur ,bref je ne sais pas si c'est de la nostalgie,c'était un autre temps,ce n'est pas pour rien que l'on nous surnommait en terme barbare "agent d'exploitation" ,pour moi personnellement la sncf n'a jamais été ma famille ,j'en suis parti ,190 euros de pension pour 12 ans de 3x8 ,alors si ,gwen ,partage ton vécu,au plaisir de te lire,Luc.

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Bonsoir tout le monde, tè bé , le meilleur souvenir que je garde en positif ,ça date de 82-83 par là ,un matin aux alentours de 4h15 ,nous finissions de déjeuner en vitesse avant d'attaquer une journée d'enfer, un monsieur est rentré dans les vestiaires ,un gars simple bien habillé,moi je ne le connaissais,mais j'ai vite compris que c'était le chef de gare,il s'est assis avec nous,il a mangé,blagué avec tout le monde, un petit canon de rouge ,très gentil, il s’appelait Mr Roucoules,il venait de la base,comme nous, il est venu tout simplement  nous dire qu'il y aurait beaucoup de travail et que si nous acceptions de mettre"un coup de cul" ,il penserait à nous à la fin du mois ,nous l'avons fait,nous avons gagné 150 francs de plus ,c'était beaucoup à l' époque ,un vrai chef de gare qui respectait son personnel ,ce n'est pas lui qui nous payait mais la compagnie , ça démontre quand même la mutation qu'il y a eu dans ces boites ,ça n'existe plus aujourd'hui ,j'espère que ce monsieur aura bien profité de sa retraite,nous avons pris du plaisir à le lui faire, on en était fier avec les anciens d'alors et moi , le tout jeunot sorti de l'usine , les mentalités ont bien changées avec le temps.

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