Nipou

Cette fois c'est cuit pour la LGV et il va falloir changer le titre du topic : ce sera une ligne nouvelle (comprendre nouvelle ligne au sens pas LGV). La suite : http://www.nicematin.com/derniere-minute/une-liaison-sncf-nice-marseille-en-1h30-dici-2030.2155786.html

Terminus, tout le monde ... ah ba il n'y aura personne en fait : http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/03/30/lignes-bordeaux-toulouse-et-toulouse-dax-la-commission-d-enquete-donne-un-avis-defavorable_4605942_3234.html

Je comprends mais je n'ai jamais entendu parler de désaccord sur ce point précis, et je trouve ça étonnant. (suis pas RH, je regarde ca de loin tant c'est un métier à part entière)

Je parlais de manière générale, en lien avec la question initiale mais je ne connais pas suffisamment le sujet concernant les enfants de moins de 16 ans. J'ai du mal à comprendre comment un texte RH qui est la déclinaison du code du travail viendrait en contradiction avec celui ci. Y'a un moment que ce texte aurait été dénoncé par les OS si c'était le cas, non ?

​Oui, il paraitrait logique qu'un arrêt du travail déclenche un avis automatique à l'employeur. C'est une obligation de l'employé et en ce sens, il se met à la faute s'il ne le fait pas. Aussi on a un système qui oblige légalement à faire quelque chose mais aucun système de contrôle ou de bouclage pour faire en sorte que ce soit bien appliqué. Comme si j'imposais une vitesse sur la route mais que jamais aucun gendarme, policier, radar ne contrôle l'application de cette limite par les conducteurs.

Oui, le congé parental, on est bien d'accord. Mais pour une demande pour convenance personnelles, là, bon courage.

Les arrêts X existent, dans le RCL. Chez nous, on a l'habitude de citer la Corse pour donner des exemples d'arrêt X. Je suppose qu'en Corse ils donnent l'exemple du Pas de Calais, et que dans le Pas de Calais, ils donnent l'exemple de Pau ... tout ça pour dire que tout le monde en parle mais bien peu l'ont vu (un peu comme le Dahu ^^)

En dehors du cas pour enfant de moins de 3 ans, une demande de temps partiel peut être refusée. Aujourd'hui on arrive dans certains ET à un taux de 20% de CRL en temps partiel. Et bien souvent, les contrats initiaux étaient des CDI, qu'il est socialement compliqué de rompre. Et le turn over imaginé au début se bloque. Rien que les naissances et les demandes de temps partiel qui vont avec couvre les temps partiels potentiellement acceptés. Alors sans enfants de moins de 3 ans, c'est pratiquement impossible (cas variables suivants ET).

​Je n'en suis pas plus certain que toi, c'est bien pour ça que je me pose des questions ... mais je n'apporte pas de réponses, tout juste des suppositions. Révélée ou en sommeil, on a peut être tous une parcelle au fond de nous qui peut, selon les circonstances, exploser. Je ne me dis pas qu'il est le seul responsable, Je ne me dis pas qu'il n'est pas coupable;

La question, à laquelle on aura sans doute jamais de réponse, est de savoir si c'est la vie qui l'a rendu malade ou s'il était malade et que cette maladie a creusé la tombe de sa dépression Comme souvent, doit y avoir un peu des deux. Mais il ne faut pas perdre de vue qu'il a tué 149 personnes en plus de lui. Se poserait on autant de questions sur un gars qui pète un plomb et flingue une famille avec enfants croisée par hasard dans la rue ? On irait dire quelques jours après, qu'en fait c'est la faute au libéralisme ? Là c'est 40 familles qu'il a tué.

​Tu peux nous expliquer ce qui a changé, sachant que les besoins sont toujours présents ?

Ne te meprends pas sur mes propos : je doute que les familles acceptent simplement l'explication donnée actuellement et ils auraient bien raison car quid de la veille des agents, du suivi dans cette entreprise. Comment peux t'on arriver a un tel extrême sans que le moindre systeme d'alerte fonctionne dans l'entreprise ? C'est en cela que je dis que l'enquête ira sans doute, tot ou tard vers l'entreprise. Mais que forcément, ça ne viendra qu'après car la cause directe et premiere est bien, d'après les premiers éléments, le comportement de ce copilote à l'instant "t". Et quand on aura fait le tour de ce qui le concerne, alors viendra l'étape d'après, à savoir son environnement perso et pro.

On se focalise sur ca car l'enquête ne donne que ca pour le moment. Toutes les hypothèses sont recevables mais quand tu n'as de preuves que pour l'une d'entres elles, forcément tu grattes plus de ce côté là. Les médias ont tenté de mettre en accusation le low cost et pour le moment ca ne donne rien. Mais une enquète demande des mois, donc peut être que tu auras ce que tu veux voir, à savoir c'est aussi la faute de l'entreprise.

​Là est sans doute ce qui cause et causera des débats sans fin : une passion, dans mon vocabulaire, c'est le genre fan absolu, qui n'existe que pour et par sa passion. Avoir plusieurs passions devient en ce sens impossible (il n'y a tout simplement techniquement pas de place pour d'autres). Avoir plusieurs passions comme tu dis, c'est à mon sens avoir plusieurs centre d’intérêt, et ca n'a, à mon sens, pas de rapport (en termes d'intensité) avec ce qui habitait ce copilote.

​Euh, ce n'est pas un peu la définition du passionné ça (le vrai, le pure et dure) ?

Terrain risqué veut juste dire que quand tu as la vie de centaines de personnes dans les mains (train ou avion), la conjugaison de passion et maladie peut faire un cocktail grave. Et ca, que tu sois agent de conduite ou pilote, aiguilleur ... c'est tout pareil. C'est vrai dans les métiers de sécuritè, beaucoup moins chez les comptables par exemple. Et en cela, la passion est un terrain risqué. L'aérien fait le choix de laisser ouvert ses métiers aux passionnés, le ferroviaire non, ou beaucoup moins. Moi ce que je me demande, c'est comment, passionné ou pas, on a une personne gravement malade dans le cockpit.

​Oui, j'y pensais aussi. Forcément c'est sans doute un raccourci très, voir trop rapide mais en effet, la passion est un terrain dangereux en matière de sécurité.

On reproche souvent à l'état de faire sans mesurer les effets. Là on moins, on revient mesurer. Reste à passer l'étape d'après : rectifier en fonction des bilans, modifier les projets actuels en fonction de "l'historique" qu'on tire des projets déjà effectifs ... mais ça, c'est pour le siècle prochain ^^

Plus les heures passent et plus les détails macabres se font jour et oui, ca doit être à chaque fois un nouveau coup de poignard pour les familles et les proches. J'imagine que certains ne doivent pas pensé qu'un mec a entraîné 149 personne avec lui dans la mort mais qu'un mec a assassiné leurs proches. L'histoire, terrible, donne de plus en plus le sentiment d'un mec passionné mais gravement malade, presque d'une maladie chronique, et qui, de peur de perdre sa passion (car incompatible avec sa maladie), cache, et contourne autant que possible les symptômes ... jusqu’à ce qu'ils prennent le dessus sur lui.

En france il n'y a qu'une norme, pour tous les chefs comme pour tous les CRL : arrêt non prévu, c'est un accidentel donc on repart en accidentel. Il arrive que des gars s'arrêtent en trop, que des clients descendent, que d'autres montent et que le train reparte comme si de rien n'était ... c'est quelques km plus loin, que le gars se rend compte qu'un truc a du clocher quelque part ...

​La crainte c'est que le jour où tout fonctionnera à nouveau normalement, tu ne saches plus faire simplement lol

A mon avis, dans les bureaux de la FNAUT c'est tout rose avec plein de gros nounours tout doux ... ou alors ils fument des trucs pas catholiques. Si le privé se lance un jour dans le TET, ce sera pour faire concurrence direct au TGV en faisant du train moins rapide mais moins cher (dans l'idée du projet SNCF qui n'en finit plus de ne pas aboutir), et pas pour faire les relations qui rapportent rien comme on fait nous.

Le GM ne rentre pas en ligne de compte car il n'a pas à savoir ce qui se passe, c'est de l'ordre privé. Non, pour les cas que j'ai eu à suivre, c'est moi qui ais décidé de l'organisation du retour en tête, après validation médicale. Là aussi c'est très variable d'un cas à l'autre mais on sait qu'un état de fatigue important n'aide pas à se stabiliser donc on fait des retours par petites gouttes, genre une JS, puis deux JS par semaine, et en journée simple, puis suivant les réactions, on monte en gamme jusqu'a retrouver un rythme normal. Souvent il faut freiner les agents pour les protéger car dès la première semaine passée, ils veulent retrouver une vie normale et donc faire comme les collègues, enchaîner les JS. C'est un besoin de retrouver sa place dans un collectif, mais on sait par expérience qu'une reprise en fragile et que l'agent se pense souvent trop fort trop vite (le fameux up&down), donc on limite. Après plusieurs mois de travail sédentaire, la reprise peut prendre plusieurs semaines, ou plusieurs mois, toujours suivant les réactions et les retours médicaux. Après tout ça, parfois l'agent veut reprendre son roulement d'origine, parfois il n'en a plus la force et préfère un roulement qui va moins loin, moins vite, donc on adapte. Il y a quelques cas d'agents qui ne remonteront jamais mais fort heureusement ils sont très rare. Tout ça nécessite des moyens, moyens qui ne sont pas mis en oeuvre partout je m'en doute. Pourtant se donner les moyens pendant cette période, c'est se donner toutes les chances qu'a la fin le conducteur retrouve son métier, donc c'est de la dépense "utile" pour l'entreprise.

Des conducteurs de trains sont dépressifs. Selon l'état de gravité de la maladie, conjointement avec l'équipe médicale, ils sont écartés ou pas temporairement de la conduite. Ils sont accompagnés tout au long du parcours et reviennent (souvent encore sous traitement) en tete de train. Et quand on sait par quoi ils sont passés, quand on sait la profondeur de leur troubles et les propos qu'ils tenaient à cett période, les revoies là est une grande réussite. Mais ils n'en ressortent jamais indemne. Ils ont un autre regard sur eux, sur leur vie, sur leur métier et se savent fragiles. J'ai eu plusieurs cas à suivre, plusieurs parcours à comprendre, et chacun était très différent de l'autre pourtant tous avaient un point commun : la place que se donnent ces gens dans leur famille, dans leur métier, et la faculté qu'ils ont a en parler. Des gens très ouverts cachent souvent une part sombre qui elle, reste bien fermée, y compris pour leurs proches. Le métier, ses contraintes, ses responsabilités, ne sont souvent que la partie visible de l'iceberg, la partie qui vient témoigner que ça part en sucette. Et quand on creuse, on découvre autant d'histoires qu'il y a d'agents avec pourtant toujours ce point commun : quelque soit leur âge, ils cherchent encore leur place dans l'entité, dans la société, dans leur famille ...

Ca fait combien de fois qu'on annonce son départ ou sa volonté de départ ou la volonté d'un autre pour son départ .... ? C'est redif sur redif cette histoire.