Bonjour
Je suis désolé que vous preniez l'article ainsi, il ne s'agit évidemment pas de relativiser cette tragédie, mais la conclusion de l'article est de me demander quels sont les effets du processus de privatisation et de démantèlement des entreprises publiques, qui est à mon avis une cause mécanique de dilution de responsabilité. Exemple dans le nucléaire (où les effets délétères sont forcément extrêmes) : il y a depuis quelques années un bras de fer entre EDF et Areva, deux sociétés capitalistes anciennement publiques, pour savoir qui doit récupérer certains déchets nucléaires dont le statut, en conséquence, est pour l'instant de n'appartenir à personne.
Si on parle de la SNCF, strictement, j'observe les changements de ma gare depuis des années et je dois dire que ce n'est pas glorieux : trois guichetiers ramenés à un (très fréquemment indisponible, du coup), remplacés par des machines souvent en panne, une gare automatisée qui fonctionne comme une prison (je raconte ça sur un autre blog), un affichage "temps réel" qui n'indique plus des horaires mais constate des passages de train, et avec tout ça, des usagers en colère de tout qui s'en prennent à la malheureuse employée sans pouvoir qui se trouve derrière son guichet et sur qui ils viennent se défouler verbalement. J'ai le souvenir d'une SNCF qui fonctionnait bien mieux que ça, même si je reconnais d'autres progrès (propreté et uniformes élégants des contrôleurs).
Bien sûr, le cœur de l'article est surtout de parler de la peur irrationnelle de la banlieue par les parisiens, qui se manifeste assez fortement dans le fait que tant de gens aient cru de bonne foi que les banlieusards vivaient dans Mad Max.