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Intéressement : l'exemple Auchan


Dom Le Trappeur

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A lire ...

Chez Auchan, pour un salarié acheté, c’est un actionnaire offert

Participation. 97% des employés du groupe France possèdent des parts de l’entreprise.

Libération : samedi 9 août 2008

«A Auchan, on nous berce, non pas d’illusions, mais de résultats financiers», ironise Bruno Delaye, secrétaire CFTC, le syndicat majoritaire dans le groupe de grande distribution. «Nous sommes tous actionnaires. Ce qui est parfois contradictoire avec des revendications syndicales.» Selon la direction des ressources humaines, 97 % des 51 500 salariés d’Auchan France possèdent des parts dans l’entreprise : leur participation annuelle étant bloquée cinq ans, ils choisissent le plus souvent de l’investir dans l’action maison, Valauchan. Ce qui a été extrêmement rentable. Notamment dans les années 80, où Valauchan pouvait progresser de 40 à 50 % sur un an. Sa valeur est fixée par un comité d’experts indépendants, en fonction du cash-flow, du résultat net et de l’endettement. Totalement déconnectée de la Bourse.

C’est ainsi que Thérèse Godonou, hôtesse de caisse, est devenue une légende maison : elle est partie à la retraite avec un vrai pactole, 480 000 euros. «Cette histoire est vraie», confirme Jean-André Lafitte, directeur des ressources humaines d’Auchan France. «Elle est retournée dans son pays, le Sénégal, où elle s’est fait, je crois, construire une maison. C’était une personne qui véhiculait naturellement l’esprit de l’entreprise. Il fallait voir comment elle s’adressait à ses collègues quand elles ne souriaient pas aux clients», s’enthousiasme-t-il. Auchan a inventé le principe du SBAM (sourire, bonjour, au revoir, merci), sorte de formatage et de rationalisation de la politesse, à respecter pour chaque personne qui passe en caisse.

Ici, le salaire est complété par trois primes : la prime de progrès, un intéressement qui dépend des bénéfices de l’hyper où on travaille et qui tombe tous les trimestres ; une prime individuelle et annuelle, qui varie selon le nombre d’objectifs atteints par le salarié, fixés et évalués lors d’un entretien avec son responsable direct ; enfin, la participation annuelle. Au total, Auchan a reversé, en 2007, 41 % de ses bénéfices à ses employés. Et le fonds commun de placement Valauchan pèse 1,5 milliard d’euros. «Vous êtes quelqu’un de bon et de reconnu sur un site qui marche bien, vous pouvez gagner 16 ou 17 mois de salaire», note Guy Laplatine, délégué CFDT. «C’est un mode de rémunération redoutable pour la culture syndicale. Gérard, sur ce coup-là, a été un visionnaire», dit-il, avec une pointe de respect.

Gérard, c’est Gérard Mulliez, le fondateur, qui a dirigé le groupe jusqu’en 2006, et qui vient de dépasser Bernard Arnault au classement Challenges des plus grandes fortunes professionnelles. «Il souhaitait que les salariés jouissent du fruit de leur travail», raconte Jean-André Lafitte. «En 1967, le général de Gaulle a créé la participation et Gérard l’a instaurée dès 1968.» Gérard Mulliez reste dans la droite ligne du patronat chrétien du Nord, persuadé que «le jardinier est meilleur s’il est propriétaire de son petit bout de terre. Il se base sur l’encyclique de Jean XXIII, qui dit que la propriété privée est facteur d’épanouissement», explique Bertrand Gobin, auteur du livre Le Secret des Mulliez.

Chaque recrue passe par une formation sur l’économie d’entreprise. «Nous avons le devoir de former nos futurs actionnaires, insiste Jean-André Lafitte. Il faut voir la fête des actionnaires, une fois par an. C’est la fête à Gérard. Les contrôleurs de gestion présentent les chiffres, et ils arrivent à faire applaudir la baisse des frais de personnel par les salariés. Alors que c’est eux, les frais de personnel !», raconte Guy Laplatine.

«Epicier». Le revers de la médaille, c’est le stress, dans un secteur extrêmement concurrentiel, pour maintenir les bénéfices : «Moi, je me suis fait allumer par mes collègues parce que je ne plaçais pas assez de produits. Inconsciemment, il y a l’exigence d’une super efficacité, parce que cela va impacter le résultat individuel», explique un approvisionneur de rayons.

Sans compter que Vianney Mulliez a succédé à Gérard à la tête du groupe : «Vianney est un financier, Gérard avait un profil d’épicier. La pression a changé, elle est devenue beaucoup plus contemporaine», décode Bertrand Gobin. Bruno Delaye, de la CFTC, analyse : «Si Valauchan perd de sa valeur, ce serait un cataclysme. La politique de ressources humaines deviendrait difficile.» Jean-André Lafitte balaye ces doutes : «L’international prend le relais, la France ne fait plus que 52 % du chiffre d’affaires.» Quant au stress, il s’exclame : «Les gens se mettent seuls la pression pour que leur patrimoine se développe. Nous sommes dans un management participatif, où tout le monde est gagnant.»

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Chez Auchan, pour un salarié acheté, c'est un actionnaire offert

Participation. 97% des employés du groupe France possèdent des parts de l'entreprise.

Libération : samedi 9 août 2008

«A Auchan, on nous berce, non pas d'illusions, mais de résultats financiers», ironise Bruno Delaye, secrétaire CFTC, le syndicat majoritaire dans le groupe de grande distribution. «Nous sommes tous actionnaires. Ce qui est parfois contradictoire avec des revendications syndicales.» Selon la direction des ressources humaines, 97 % des 51 500 salariés d'Auchan France possèdent des parts dans l'entreprise : leur participation annuelle étant bloquée cinq ans, ils choisissent le plus souvent de l'investir dans l'action maison, Valauchan. Ce qui a été extrêmement rentable. Notamment dans les années 80, où Valauchan pouvait progresser de 40 à 50 % sur un an. Sa valeur est fixée par un comité d'experts indépendants, en fonction du cash-flow, du résultat net et de l'endettement. Totalement déconnectée de la Bourse.

C'est ainsi que Thérèse Godonou, hôtesse de caisse, est devenue une légende maison : elle est partie à la retraite avec un vrai pactole, 480 000 euros. «Cette histoire est vraie», confirme Jean-André Lafitte, directeur des ressources humaines d'Auchan France. «Elle est retournée dans son pays, le Sénégal, où elle s'est fait, je crois, construire une maison. C'était une personne qui véhiculait naturellement l'esprit de l'entreprise. Il fallait voir comment elle s'adressait à ses collègues quand elles ne souriaient pas aux clients», s'enthousiasme-t-il. Auchan a inventé le principe du SBAM (sourire, bonjour, au revoir, merci), sorte de formatage et de rationalisation de la politesse, à respecter pour chaque personne qui passe en caisse.

Ici, le salaire est complété par trois primes : la prime de progrès, un intéressement qui dépend des bénéfices de l'hyper où on travaille et qui tombe tous les trimestres ; une prime individuelle et annuelle, qui varie selon le nombre d'objectifs atteints par le salarié, fixés et évalués lors d'un entretien avec son responsable direct ; enfin, la participation annuelle. Au total, Auchan a reversé, en 2007, 41 % de ses bénéfices à ses employés. Et le fonds commun de placement Valauchan pèse 1,5 milliard d'euros. «Vous êtes quelqu'un de bon et de reconnu sur un site qui marche bien, vous pouvez gagner 16 ou 17 mois de salaire», note Guy Laplatine, délégué CFDT. «C'est un mode de rémunération redoutable pour la culture syndicale. Gérard, sur ce coup-là, a été un visionnaire», dit-il, avec une pointe de respect.

Gérard, c'est Gérard Mulliez, le fondateur, qui a dirigé le groupe jusqu'en 2006, et qui vient de dépasser Bernard Arnault au classement Challenges des plus grandes fortunes professionnelles. «Il souhaitait que les salariés jouissent du fruit de leur travail», raconte Jean-André Lafitte. «En 1967, le général de Gaulle a créé la participation et Gérard l'a instaurée dès 1968.» Gérard Mulliez reste dans la droite ligne du patronat chrétien du Nord, persuadé que «le jardinier est meilleur s'il est propriétaire de son petit bout de terre. Il se base sur l'encyclique de Jean XXIII, qui dit que la propriété privée est facteur d'épanouissement», explique Bertrand Gobin, auteur du livre Le Secret des Mulliez.

Chaque recrue passe par une formation sur l'économie d'entreprise. «Nous avons le devoir de former nos futurs actionnaires, insiste Jean-André Lafitte. Il faut voir la fête des actionnaires, une fois par an. C'est la fête à Gérard. Les contrôleurs de gestion présentent les chiffres, et ils arrivent à faire applaudir la baisse des frais de personnel par les salariés. Alors que c'est eux, les frais de personnel !», raconte Guy Laplatine.

«Epicier». Le revers de la médaille, c'est le stress, dans un secteur extrêmement concurrentiel, pour maintenir les bénéfices : «Moi, je me suis fait allumer par mes collègues parce que je ne plaçais pas assez de produits. Inconsciemment, il y a l'exigence d'une super efficacité, parce que cela va impacter le résultat individuel», explique un approvisionneur de rayons.

Sans compter que Vianney Mulliez a succédé à Gérard à la tête du groupe : «Vianney est un financier, Gérard avait un profil d'épicier. La pression a changé, elle est devenue beaucoup plus contemporaine», décode Bertrand Gobin. Bruno Delaye, de la CFTC, analyse : «Si Valauchan perd de sa valeur, ce serait un cataclysme. La politique de ressources humaines deviendrait difficile.» Jean-André Lafitte balaye ces doutes : «L'international prend le relais, la France ne fait plus que 52 % du chiffre d'affaires.» Quant au stress, il s'exclame : «Les gens se mettent seuls la pression pour que leur patrimoine se développe. Nous sommes dans un management participatif, où tout le monde est gagnant.»

salut j'ai bossé 10 ans pour Leroy Merlin et c'est le même topo!

c'est vrai qu'à une époque on a pu gagner beaucoup d'argent avec ce système, mais revers de la médaille, plus tu as de l'ancienneté plus t'as placé, plus tes revenus placés risque de te rapporter plus que ton salaire.

c'est ainsi que l'on retrouve des cas comme la fameuse caissière citée dans l'article!

mais aujourd'hui cela a bien changé : on gère ta carrière et ton patrimoine....!

et sauf à être un excellent on s'arrange pour te mettre dehors avant que tu n'accumules trop!

sachant qu'une fois sorti de la boite tu as un an pour débloquer ton argent, qui au dela ne te raportera que 2 /3% l'an bien loin des perforformances de valauchan ou valaction pour Leroy merlin!

la recette c'est de rentrer à un bon niveau de salaire, placer le max possible et gerer sa sortie!

pour mon compte à 44 ans ce fut dur de se reclasser......et le pactole fond quand tu es au chômage.

donc attention à ce systéme pervers...à faire quand on est jeune et que l'on peut se barrer à un age où l'on est encore reclassable !(dans ce métier ou à 44 balais t'es trop cher, plus maléable, donc bon pour la sortie sans billet de retour ailleurs, puisqu'on préfére les trentenaires aux dents longues rayant le parquet pour acheter la barraque et élever les gosses!!!)

ainsi va la vie de la grande distribution : on prend on presse et on jette!

kenavo

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Invité necroshine

J'ai tafé 7 ans chez Auchan avant la SNCF,

vu le bas salaire que je touchai, je ne pouvais pas trop placer, mais, en 6 ans, et demi, je suis parti avec 160000Frs en 2001.

c'est comme ca qu'ils pouvaient garder leurs employés uniquement, car pour le reste :Smiley_55:

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J'ai tafé 7 ans chez Auchan avant la SNCF,

vu le bas salaire que je touchai, je ne pouvais pas trop placer, mais, en 6 ans, et demi, je suis parti avec 160000Frs en 2001.

c'est comme ca qu'ils pouvaient garder leurs employés uniquement, car pour le reste :Smiley_55:

Quel était ton salaire de base net mensuel ? Les primes ? La prime d'intéressement ?

quelle est la part salaire qui sera pris en compte pour le calcul de ta retraite future (part sécurité sociale à 60 ans) ?

Sur les 160.000 frs placés soit environ 25.000 euros quelles sont lrespectivement les parts salaires et intéressement sur 6 ans ?

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salut j'ai bossé 10 ans pour Leroy Merlin et c'est le même topo!

c'est vrai qu'à une époque on a pu gagner beaucoup d'argent avec ce système, mais revers de la médaille, plus tu as de l'ancienneté plus t'as placé, plus tes revenus placés risque de te rapporter plus que ton salaire.

c'est ainsi que l'on retrouve des cas comme la fameuse caissière citée dans l'article!

mais aujourd'hui cela a bien changé : on gère ta carrière et ton patrimoine....!

et sauf à être un excellent on s'arrange pour te mettre dehors avant que tu n'accumules trop!

sachant qu'une fois sorti de la boite tu as un an pour débloquer ton argent, qui au dela ne te raportera que 2 /3% l'an bien loin des perforformances de valauchan ou valaction pour Leroy merlin!

la recette c'est de rentrer à un bon niveau de salaire, placer le max possible et gerer sa sortie!

pour mon compte à 44 ans ce fut dur de se reclasser......et le pactole fond quand tu es au chômage.

donc attention à ce systéme pervers...à faire quand on est jeune et que l'on peut se barrer à un age où l'on est encore reclassable !(dans ce métier ou à 44 balais t'es trop cher, plus maléable, donc bon pour la sortie sans billet de retour ailleurs, puisqu'on préfére les trentenaires aux dents longues rayant le parquet pour acheter la barraque et élever les gosses!!!)

ainsi va la vie de la grande distribution : on prend on presse et on jette!

kenavo

Merci pour le témoignage - le but du post étant bien d'éclairer sur les enjeux et conséquences...

Si j'ai bien compris l'intéressement est systématiquement et obligatoirement placé par Auchan soit sur un fond commun de placement soit sur des "actions" auchan...

Les intérêts de l'interessement sont-ils imposables fiscalement ou non ?

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Invité necroshine

Merci pour le témoignage - le but du post étant bien d'éclairer sur les enjeux et conséquences...

Si j'ai bien compris l'intéressement est systématiquement et obligatoirement placé par Auchan soit sur un fond commun de placement soit sur des "actions" auchan...

Les intérêts de l'interessement sont-ils imposables fiscalement ou non ?

Non, les interets ne sont pas imposables, tu es seulement prelevé CSG et RDS lors du deblocage de tes fonds.

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Non, les interets ne sont pas imposables, tu es seulement prelevé CSG et RDS lors du deblocage de tes fonds.

complètement exact!

et précisons que le montant pouvant être investi ne devait pas dépasser, un certains pourcentage de ton salaire (je ne l'ai plus en tête)

au début en 1987 quand auchan a racheté leroy merlin, et que leroy merlin à mis en route le m^me système, le montant pouvant être investi n'était pas limité!

on a vu des gens emprunter à la banque pour placer.......super bon plan car en deux ans les sommes investies ont fait la culbute......c'est seulement en 1989 qu'un pourcentage maxi a été instauré.....on comprend pourquoi.

moi je suis rentré la dedans un an trop tard!

:lol:

bref un bon moyen de garder ses salariés, mais en contre partie pressage du citron assuré, culture d'entreprise omniprésente...!

après chacun son crédo et ses choix...comme je l'ai dit, lorsque tu démarres dans la vie active et que l'avenir est devant toi tu gobes tout et tu empoches!

quand t'es cadre comme c'était mon cas ça n'est pas négligeable, mais a bien gérer dans le temps car le siège éjectable, est en permanence armé, pour le clic de départ direction la sortie...

kenavo

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