Salut à tous !
Il m'est arrivé un truc sympa ce matin et je tenais en faire part à la communauté du forum (ça me permet aussi de me vider un peu la tête en ces temps).
Alors voilà ,
Ce matin, j'ai pris mon TER (Centre) de 7h30. Comme vous vous en doutez, c'est la pleine heure de pointe, la TER2N arrive vite à sa limite de capacité et on se sent un peu "infiltré en milieu hostile" quand on est de la boîte en incognito parmi tout ces voyageurs forçat du rythme "métro boulot dodo" qui n'ont que rarement et malheureusement de réelle sympathie envers les agents SNCF...
Assis sur mon strapontin, le paysage défile dans la nuit matinale&humide avant d'arriver à Versailles, là, de charmantes personnes (féminines...) montent à la place des Rambolitains et autre Paris-Chartrains partis en courant de la rame pour avoir la correspondance avec leur train DEFI (ligne U) déjà à quai. Soudain, dans toute cette agitation apparaît une jeune femme d'à peu près mon âge qui emprunte ce train tout les matins, l'ayant déjà vue, je n'y prêta pas plus d'attention, préférant m'affairer sur les actualités et l'album de U2 que débitaient mon fidèle smartphone.
On passe Meudon et son traditionnel panorama sur Paris à toute allure lorsque mon attention fut portée à nouveau sur cette jeune femme debout devant moi, mais cette fois-ci, mon instinct aura bien fait les choses. Je n'eut le temps de détourner un oeil d'elle que je vis les yeux de cette jeune femme vaciller de la même façon qu'une 8500 lancée à pleine vitesse sur une aiguille et son visage tourner à une teinte quasi-cadavérique avant de la voir littéralement s'effondrer contre la porte de la TER2N !
Dans ce genre de moment, votre cerveau se fiche dorénavant bien de ce qui vous entoure, vous n'agissez plus que par réflexe et tout ce que votre formation secouriste vous aura inculqué ressortira comme si elle venait de se terminer à la seconde où cette jeune femme s'effondra contre cette porte.
J'arrachai mes écouteurs et me mit immédiatement accroupi face à cette personne. Je pris son bras, releva se tête avec précaution et commença à "prendre contact" avec elle.
Elle me répondit difficilement, j'étais soulagé tout en étant inquiet quand je pensais aux conséquences que les malaises voyageurs avaient parfois dans les transports à ces heures-là. Je continuais à lui parler et finit par lui demander si elle pouvait se tenir debout, elle se releva et je lui conseilla que les pompiers de Montparnasse soient appelés, elle refusa dans un premier temps, en effet, elle semblait aller mieux...Je ne put détacher mon regard d'elle à présent.
Alors que tout les autres voyageurs de la rame regardaient la scène avec des yeux ébahis tout en étant passif d'attitude, la jeune femme fut repris de malaise, elle se tenu d'abord la tête avec sa main avant de chanceler à nouveau, elle n'eut le temps de toucher le sol que je la rattrapais dans sa chute, nous étions en pleine arrivée à Montparnasse, nous étions aux premières loges pour sortir sur le quai qui défilait déjà, avec des gens pressés derrière nous, je ne pris aucun risque, aidée par une dame qui put tenir notre voyageuse malade, j'enfilai mon gilet orange SNCF afin d'être le plus voyant possible pour les pompiers et les personnels de la gare afin qu'ils puissent nous retrouver en cas de pépin parmi cette marée humaine qui allait se déverser sur le quai.
J'ouvris la porte, les voyageurs de mon wagon sortirent heureusement dans le calme, à présent, je me croyais devenu soldat aidant son camarade de section blessé sur le front, je tenais notre jeune malade par l'épaule en boitant sur le quai devant une foule de voyageurs. (Au risque de me répéter mais, celle-ci était ébahie lorsque son regard se posait sur nous tout en étant passive dans sa majorité face à ce qu'il se passait, un spectacle qui m'interloqua quelque peu...)
Je pris la décision d'aller voir le CRL du train, arrivés à sa cabine sans trop d'encombre, je tapai contre sa porte côté quai, il me vit habillé de mon EPI tout en supportant une passagère, il ouvrit la porte, je le salua très rapidement avant de lui dire : "Appelle les pompiers, le PRCI, ce que tu veux !"
Il décrocha immédiatement le combiné de la radio pendant que j'installai notre voyageuse assise sur le rebord du quai où était accostée la TER2N, les jambes détendues tout en lui soutenant le dos et la tête pour qu'elle soit dans une position la plus sécuritaire possible mais alors je la vis&sentis sursauter, cela me glaça le sang mais cela était "simplement" dû au bruit correspondant à la mise en marche des anti-enrayeurs de la rame...
2 voyageurs du train s'arrêtèrent pour nous aider, d'une gentillesse incroyable comparé à l'image qu'une majorité m'avaient renvoyé jusqu'à maintenant depuis que notre passagère étaient tombée, ils nous proposèrent de l'eau, d'aller chercher un café et d’appeler les pompiers, mais je dû refuser leurs aimables propositions car la sirène du petit camion électrique rouge des pompiers de Montparnasse retentissait déjà au loin et les PIVIF et autres vigiles de la gare étaient déjà sur place. Le conducteur ne partit que lorsque le pompier sortit de son petit camion, je le remercia très fortement et me répondit avec un grand sourire qu'il : "n'avait fait que son boulot !" avant de partir vers l'arrière du train, une coupe de la rame (qui était en UM) l'attendait déjà !
Le pompier quant à lui pris le relais de mon aventure, il déplaça la voyageuse avec mon aide vers le mur de milieu de quai et posa quelques questions à la jeune femme quelque peu perturbée, je l'aida à répondre et resta malgré tout, pour moi, je me devais de rester jusqu'à ce qu'elle soit en sécurité dans le camion des pompiers, un peu lorsque l'on vous enseigne de ne jamais raccrocher le premier lors d'un appel aux services d'urgence mais cette fois-ci en grandeur nature.
Le pompier me demanda une dernière fois de l'aider à porter notre passagère jusqu'à son petit camion qu'il avait manœuvré de façon à ce que tout se passe de la meilleure façon possible.
Une fois notre passagère en sécurité avec son sac à main dans le camion, je demandai au pompier si je pouvais partir, il acquiesça et me remercia au même titre que notre jeune voyageuse qui eut l'air de puiser dans ses ultimes ressources pour me remercier de loin avec un regard brillant et un sourire éclatant...
Que les quelques voyageurs du train venus à notre secours, les PIVIF et vigiles de la gare Montparnasse, le conducteur et les pompiers locaux soient très chaleureusement remerciés, dans l'espoir qu'ils verront ce récit et qu'ils gardent à l'esprit qu'ils ont tous fait un boulot formidable ce matin du 17 décembre 2014 !
Votre doudou est quant à lui reparti aider à secourir d'autres voyageuses sur rail d'un autre genre juste après cette aventure...