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Le Web des Cheminots

Grève générale reconductible en Guadeloupe


DavidKorner

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Trois jours de grève générales et des barricades en Guadeloupe

LEMONDE.FR | 22.01.09 | 18h54 • Mis à jour le 22.01.09 | 19h01

La Guadeloupe était toujours paralysée par une grève générale, jeudi 22 janvier, trois jours après le déclenchement de ce conflit destiné à protester contre la vie chère. La grève affecte particulièrement l'éducation nationale et l'hôtellerie.

Aux premières heures du jour, des barricades constituées de détritus, de poubelles renversées, de pneus usagés, de gravats et de branchages ont été érigées. Dans la nuit de mercredi à jeudi, les pompiers ont été amenés à intervenir dans plusieurs communes de l'île et à quatorze reprises à Pointe-à-Pitre, pour des feux de poubelles ou de voitures. Selon leur état-major, ils ont été caillassés plusieurs fois et souhaitent dorénavant intervenir sous la protection des forces de l'ordre. Mercredi, un des deux ponts qui relient les deux îles de la Guadeloupe, Grande-Terre et Basse-Terre, a été bloqué pendant plus d'une heure. Dans la zone portuaire de Jarry, une opération-escargot a été menée et des groupes de manifestants ont contraint des entreprises à fermer.

BAISSE DES PRIX

Ces "opérations de mobilisation active", qui marquent une radicalisation du mouvement, visent, selon les organisateurs, à démontrer la résolution des manifestants. Ces différents organisateurs se sont associés pour la circonstance dans un "Komité kont pwofitasyon" (comité contre l'exploitation outrancière), composé de partis et d'organisations politiques – PC guadeloupéen, MoDem, Verts, etc. – et d'associations culturelles militant pour l'identité créole. Le Komité "exige", notamment, "la baisse des prix de tous les produits de première nécessité, des impôts et taxes", et la baisse "immédiate" de 50 centimes par litre du prix des carburants.

Le préfet de la Guadeloupe, Nicolas Desforges, a convié le collectif à une table ronde, jeudi après-midi. Mercredi, ses membres ne s'étaient pas rendus à la "réunion de travail" à laquelle les avaient conviés les présidents des conseils général et régional, Jacques Gillot et Victorin Lurel, et le président de l'Association des maires, Jean-Claude Malo. Evoquant, jeudi matin sur Radio Caraïbes internationale (RCI), les "blocages de routes" et l'occupation, la veille, de l'aérogare internationale de Pointe-à-Pitre par environ 500 manifestants, M. Lurel a affirmé que "ce n'est pas ça qu'il faut attendre d'un mouvement d'une telle ampleur ; ça devient quelque chose d'ingérable".

Parallèlement à la grève générale, les 115 stations-services de l'île sont fermées depuis lundi, leurs gérants exigeant l'arrêt de toute nouvelle implantation.

Guadeloupe - Grève générale reconductible depuis le 20 janvier : la population se mobilise

Une grève générale reconductible, à partir du mardi 20 janvier, et une mobilisation populaire de grande ampleur ont été déclenchées en Guadeloupe par un collectif d'une quarantaine d'organisations syndicales, politiques et de plusieurs associations.

Ce même jour, plus de 7 000 personnes, en grande majorité des travailleurs, ont manifesté à Pointe-à-Pitre. Dans les entreprises, la grève a été massive. Avec 100 % de grévistes, la mairie de Pointe-à-Pitre a dû fermer. Même pourcentage de grévistes à l'ONF, dans les transports, dans l'enseignement, à la Sécurité sociale, au grand hôtel Manganau (75 % dans le reste de l'hôtellerie), 100 % encore dans le BTP chez Colas, à la Sauri, 95 % à la Générale des Eaux, au Pôle Emploi, gros rassemblement au CHU de Pointe-à-Pitre, ces hospitaliers allant ensuite défiler en ville pour faire débrayer d'autres travailleurs...

Les organisations initiatrices de ce mouvement ont présenté une longue liste de revendications dont les principales sont :

• la baisse immédiate de 50 centimes du prix des carburants,

• la baisse des prix de tous les produits de première nécessité et de tous les impôts et taxes,

• une augmentation du salaire minimum de 200 euros net,

• la baisse du prix de l'eau et des transports de passagers,

• la titularisation de tous les précaires publics et privés.

Parmi ces organisations, on trouve quasiment toutes les grandes centrales syndicales : CGTG, UGTG, FO, CTU, CFDT, le syndicat enseignant SPEG, des organisations politiques dont le Parti Communiste Guadeloupéen, Combat Ouvrier, l'UPLG, Les Verts et une kyrielle d'associations professionnelles, d'agriculteurs, de pêcheurs, associations de locataires. Les associations et groupes de carnaval très populaires et rassemblant de nombreux jeunes se sont associés au collectif comme AKIYO , Voukoum, Kamodjaka et d'autres.

Au matin du 20 janvier, plusieurs barrages routiers avaient été érigés par les manifestants, bloquant la circulation en de nombreux points de l'île. Les forces de police intervenaient pour les enlever, mais selon leurs propres propos sur les ondes, ces barrages se reformaient tout de suite après leur passage et elles avouaient elles-mêmes leur impuissance.

Dans un grand nombre d'entreprises, les travailleurs ont voté la grève en assemblée générale. Partout, le mouvement a rencontré adhésion et sympathie parmi les travailleurs et la population. Dans la zone dite industrielle de Jarry, très tôt, le 20 janvier, de nombreux piquets de grève ont fait leur apparition devant les entreprises.

Les raisons du mécontentement sont multiples, mais les plus importantes sont la hausse du prix des carburants, la hausse vertigineuse des prix en général, les bas salaires, les licenciements, le chômage. Les travailleurs de l'hôtellerie particulièrement expriment une grande colère après la fermeture de deux grands hôtels dont Anchorage et Kalenda ayant provoqué près de 160 licenciements.

Le mouvement de protestation du collectif avait commencé dès les 16 et 17 décembre derniers. Plus de 5000 manifestants avaient défilé dans les rues de Pointe-à-Pitre et ensuite de Basse-Terre.

Le préfet, Nicolas Desforges, qui avait donné rendez-vous au collectif, le 17 décembre à la préfecture, avait alors refusé de recevoir une délégation composée d'un représentant par organisation, c'est-à-dire 31, à l'époque. Il n'en acceptait que 15. Ce qu'avait refusé le collectif, d'autant que les grilles de la préfecture étaient fermées et gardées par une cohorte de CRS en tenue de combat.

Ce même préfet a fait, le 19 janvier, une déclaration menaçante en annonçant qu'il avait donné de « fermes instructions aux forces de l'ordre », avant de dire que sa « porte était ouverte ». En un mot : on réprime d'abord, on discute ensuite. Ses propos et son ton ne sont pas sans rappeler les préfets de l'époque coloniale

Au cours des dernières semaines, avant et après les fêtes de fin d'année, le collectif a tenu une longue série de meetings dans toute l'île, rassemblant partout des centaines de personnes, de Bouillante à Saint-François, en passant par Basse-Terre et Pointe-à-Pitre.

Lundi 19 janvier, un meeting s'est tenu devant plus de 400 personnes devant le palais de la mutualité à Pointe-à-Pitre qui apparaît comme le quartier général du mouvement. Mardi 20 janvier, tous les militants devaient se rendre à 9 heures en ce lieu. Samedi 24, une grande manifestation de rue est prévue à Pointe-à-Pitre. Et, dimanche 25, le défilé carnavalesque prévu comme d'habitude en cette période se transformera en défilé de protestation sous la forme de scènes de dérision du pouvoir et des patrons.

Les stations-service sont toutes fermées, en raison d'un double mouvement : à savoir la grève des employés, mais aussi la décision de fermeture des gérants qui protestent contre la création de nouvelles stations. Ces gérants qui de toute façon auraient vu leurs stations fermées par les travailleurs ont donc aussi cherché à profiter de la situation.

En tout cas, depuis vendredi 16 janvier, on a vu se former des files interminables devant les stations afin que les chauffeurs fassent leur plein le plus vite possible.

Plus les informations parviennent, plus il apparaît qu'une paralysie progressive est en train de gagner toute l'île. Si, comme l'ont dit les représentants syndicaux et autres représentants politiques, le mouvement ne s'arrêtera pas tant que les revendications ne seront pas satisfaites, on peut penser qu'il va se poursuivre. Mais tout dépendra en dernier ressort de la mobilisation et de la détermination des travailleurs ainsi que de l'ensemble de la population, au-delà même de celles du collectif d'organisations. Pour l'heure en tout cas, cette détermination est forte !

Mercredi 21, alors que centralement les syndicats appelaient à reconduire la grève, dans beaucoup d'entreprises se tenaient des assemblées générales qui décidaient de la poursuivre. Et maintenant, tout le monde a à cœur de préparer la grande manifestation du samedi 24 janvier.

Pierre JEAN-CHRISTOPHE

Un point d'appui encourageant pour les luttes sur le continent. Osons espérer que la journée du 29 janvier sera l'occasion de lancer le point de départ d'un tel mouvement de ce côté ci de l'Atlantique! lotrela

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  • 1 mois plus tard...

Le surprenant succès du LKP,

objet politique non identifié

Outre-mer. Comment le collectif guadeloupéen est devenu un acteur incoutournable.

Libération

ÉRIC FAVEREAU et ANTOINE GUIRAL

Trois lettres qui ont changé la Guadeloupe et donné des sueurs froides à Paris depuis six semaines. LKP pour Liyannaj kont pwofitasyon («union contre l’exploitation outrancière») est un collectif qui regroupe 49 partis, syndicats, associations… Il puise sa force dans ce lien (liyannaj) établi entre les milieux culturels, politiques, syndicaux, associatifs (défense de l’environnement, aide aux plus défavorisés…). Nombre de petits chefs d’entreprise ont aussi soutenu ouvertement le LKP. «C’est cela qui a tout changé. Quand on voit les gens du LKP, c’est la Guadeloupe, toute la Guadeloupe. Il y a des professeurs, des gens du bâtiment, des agriculteurs, des employés municipaux, des syndicalistes. On a l’impression de se voir», explique Servais Vilovar, directeur d’un centre de formation à la retraite.

Le LKP est-il indépendantiste ?

A aucun moment la thématique de l’indépendance n’a été soulevée par le collectif. Elle ne figure pas dans la plateforme en 120 points rédigée par le LKP et remise au préfet de la Guadeloupe. La question de l’indépendance reste un véritable chiffon rouge pour une majorité de Guadeloupéens favorables au maintien du lien avec la métropole et ses subsides. Il n’était donc pas question de se couper d’une partie de la population en évoquant l’indépendance ou même une autonomie élargie de l’archipel. Le LKP compte pourtant en son sein nombre de formations ouvertement indépendantistes ou autonomistes. A commencer par l’UGTG - le premier syndicat de l’île, indépendantiste et considéré comme «dur et radical» par l’Etat. Son secrétaire général, Elie Domota, est directeur général adjoint de l’ANPE et porte-parole du LKP. Pour Rozan Mounien, ex-secrétaire général de l’UGTG et figure du LKP, «il ne faut pas prendre la place des gens. Le LKP est un mouvement démocratique dont la préoccupation du moment n’est pas l’indépendance. Cette question sera peut-être la prochaine. Le cadre juridique et institutionnel, le peuple sait à quel moment le choisir pour assumer son destin».

Le LKP veut-il se transformer en parti politique ?

C’est la grande crainte des responsables politiques locaux de tous bords. Très discrédités dans la population, ils soupçonnent le LKP de vouloir chercher des débouchés politiques dans les urnes à l’occasion des élections régionales de 2010. Une hypothèse exclue, pour l’heure, par Elie Domota : «Moi, je n’ai aucune intention de faire de la politique, je le dis et je le répète, cela ne m’intéresse pas du tout.» Et ne voit pas comment le LKP pourrait être «récupéré puisqu’il y a toutes les représentations politiques en son sein». Mais il reconnaît que «le LKP a vocation à durer» : «Peut-être d’une autre façon, moins visible, avec des groupes de travail, on verra…»

Comment fonctionne le LKP ?

«A l’automne, on s’est vus, comme on se voit tous les ans, raconte Elie Domota. Et d’ordinaire, on n’est jamais d’accord. Là, cette fois-là, il y a eu comme un déclic. En trois heures, on est tous tombés d’accord sur la plateforme. C’est que cela devait être le bon matin.» Le visage du LKP est incarné par Elie Domota. Cet homme calme et déterminé a acquis au fil des semaines une aura qui ne lui monte guère à la tête. Le collectif dispose d’un imposant service d’ordre et de militants de choc qui durant six semaines ont contraint les magasins à baisser rideau. Rompus aux conflits longs, les syndicats dominent au sein du LKP. Mais la voix des associatifs est aussi écoutée. Notamment celle de l’ensemble musical Akiyo, très populaire dans l’archipel. Dans les négociations, «Elie Domota a un rôle essentiel, c’est lui qui parle et répond presque tout le temps», assure le préfet. Un des deux médiateurs envoyés par Paris raconte : «En arrivant, on nous disait qu’il fallait contacter des gens qui étaient les conseillers de l’ombre du LKP. C’était bidon. Face à nous, on avait vraiment les vrais négociateurs.»

Modifié par Dom-trappeur
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merci Dom pour cette page.

La photo permet de réaliser que le LKP, c'est vraiment du sérieux, pas des rigolos. Une organisation populaire avec cette fois, une vraie force tranquille !

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merci Dom pour cette page.

La photo permet de réaliser que le LKP, c'est vraiment du sérieux, pas des rigolos. Une organisation populaire avec cette fois, une vraie force tranquille !

J'ai la même impression à la lecture de cet article et on comprend mieux les articulations internes.

En revanche je suis déçu mdrmdr ... j'ai cliqué sur ta vraie force tranquille, pensant que c'était un lien vers la Vérité... mais bernique, ce n'était qu'un soulignement ... :blush: mdrmdr

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J'ai la même impression à la lecture de cet article et on comprend mieux les articulations internes.

En revanche je suis déçu mdrmdr ... j'ai cliqué sur ta vraie force tranquille, pensant que c'était un lien vers la Vérité... mais bernique, ce n'était qu'un soulignement ... :blush::blink:

mes excuses, j'utiliserai le gras les prochaines fois ... mdrmdr

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merci Dom pour cette page.

La photo permet de réaliser que le LKP, c'est vraiment du sérieux, pas des rigolos. Une organisation populaire avec cette fois, une vraie force tranquille !

Une vrai force tranquille, cela dépend des sons de cloche.

Voici un passage plutôt tempéré de l'article de Libé cité par Dom :

"Le collectif dispose d’un imposant service d’ordre et de militants de choc qui durant six semaines ont contraint les magasins à baisser rideau."

De ce qu'on a pu entendre ci et là, la contrainte s'accompagnait de menaces "si tu fermes pas ta boutique, on la crame" et beaucoup de gens le soir venu se barricadent chez eux terrorisés par ces "militants de choc".

Quelques extraits de presse :

http://guadeloupe.rfo.fr/article928.html

Revue de presse : LKP, le masque tombe

Très populaire au début du mouvement de grève, le Collectif LKP est désormais ouvertement critiqué pour ses méthodes brutales, voire totalitaires. Menaces, intimidations, violences, nombre de Guadeloupéens sont exaspérés. Revue de presse hexagonale.

En Guadeloupe, la révolte contre la vie chère est soutenue par quasiment toute la population, mais les nervis du LKP, qui font pression sur les commerçants et les employés pour faire grève, ne sont pas appréciés. « Difficile de ne pas suivre le mouvement si on ne veut pas être accusé de traître acquis à la cause des profiteurs, c’est-à-dire des Blancs colonialistes », me souffle une jeune Guadeloupéenne.

(...)

Du simple avertissement aux menaces physiques. Quand ce ne sont pas des insultes racistes lorsque le commerçant n’est pas « pays ». Ce lundi, donc, après que notre homme à la casquette a harangué la foule, des petits groupes se sont ainsi dispersés dans la ville. « On a dit fermé, pas ouvert », répétaient-ils, en tapant du poing contre les rideaux métalliques des magasins. Cette fois, pas de blessé. Juste le bruit des coups donnés sur les rideaux. Les commerçants se sont exécutés. Résignés, un nœud à l’estomac.

(...)

Pourtant, sur l’île, la situation n’est pas simple et certains vivent de plus en plus difficilement une grève qui leur apparaît imposée par le syndicat unitaire. Mais ceux là, on les entend peu, les médias étant "gentiment" tenus à l’écart des discours discordants. Lorsqu’un des envoyés spéciaux de France Info tente de réaliser l’interview, en place publique, d’une mère de quatre enfants excédée par la grève, il est aussitôt interrompu par un militant du LKP qui lui demande d’arrêter "gentiment". Peu après un autre membre du collectif interviendra, plus menaçant, pour prévenir : " Tu n’as pas enregistré ? Sinon, fais attention à toi ".

(...)

Certains ont rouvert. Comme ce vendeur de cartes postales, Michel. Les « commandos du LKP », dit-il, qui sillonnent la ville pour intimer l’ordre aux commerçants de baisser le rideau ne lui font « plus peur ».

Pourtant ceux qui ont dédaigné le blocus les premières semaines l’ont payé cher. « Six chefs d’entreprise ont été tabassés. L’un parce qu’il a refusé de fermer sa boutique, un autre parce qu’il s’est exprimé contre la grève dans les médias. Ceux qui ne se couchent pas devant le LKP sont frappés », assène Patrick Vial-Collet, antillais, directeur d’un groupe hôtelier. « Vous pouvez me citer, je n’ai pas peur des représailles ».

(...)

D’autres expriment leur ras-le-bol sur un ton plus expéditif : "Les soutiens du LKP sont, pour la plupart, des fonctionnaires, comme 40 % de la population active guadeloupéenne. Ils ne risquent rien, mais n’hésiteront pas à sacrifier courageusement les emplois des autres", s’emporte un commerçant qui se dit "sur la corde raide".

La reveu de presse complète se trouve sur le lien cité au début.

Modifié par krisamv
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j'ai entendu ce reportage. Il est cohérent. En donnant la parole à un directeur de complexe hôtelier, un marchand de cartes postales ...

Il y a pourtant 450000 Guadeloupéens. Vue l'attitude plutôt conciliante du préfet , nul doute que les RG l'ont renseignés sur le soutien massif accordé au LKP, y compris par la plupart des petites entreprises de l'ile, sauf bien entendu celles des békés qui forment le MEDEF local.

Et on revoit un homme à la casquette avatar contemporain de Lénine et des salopards en casquette d'il y a un siècle. Hasard, ou nécessité d'une "information" dite objective ?

Je n'ai aucune peine à comprendre l'attitude hostile des gens vis à vis de journalistes qui pratiquent au mieux la recette du pâté d'alouette, au pire , ignorent l'opinion largement majoritaire au profit de quelques exemples bien triés dans le bon sens.

Au fait, ça ne vous rappelle rien ce genre d'article ??

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Invité RailWayS

merci Dom pour cette page. La photo permet de réaliser que le LKP, c'est vraiment du sérieux, pas des rigolos. Une organisation populaire avec cette fois, une vraie force tranquille !

Une force tranquille du genre "coercitive", les magasins ont été OBLIGES de fermer sous leur pression, ça manque deja un peu de tranquillité là.

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"Le LKP est un collectif qui regroupe 49 partis, syndicats, associations… Il puise sa force dans ce lien (liyannaj) établi entre les milieux culturels, politiques, syndicaux, associatifs (défense de l’environnement, aide aux plus défavorisés…). Nombre de petits chefs d’entreprise ont aussi soutenu ouvertement le LKP."

Manifestement , les 49 organisations ci-dessus ont réussir à s'unir et à mener un mouvement populaire et rassembleur soutenus par une large majorité des Guadeloupéens.

Normal qu'il y ait des opposants virulents à ce mouvement (le medef, les békés, l'Ump...)...

Maintenant sera-t-on capable en métropole de créer les conditions d'un large rassemblement et de faire vivre cette union pour faire avancer les revendications ?

Le 19 mars peut être ?

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Dom-Trappeur, Tu parles d'opposants "virulents" et tu cites le medef et l'UMP ? Et l'obligation faite par le LKP de fermer les magasins tu en fait quoi ? un principe de fonctionnement normal ?

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Invité devil

Sauf qu'Elie Domota est secrétaire de l'UGTG et aussi porte parole du LKP...

Le mélange des genres n'avantage pas l'intégrité des personnes... l'amalgame sert une fois encore l'intérêt personnel au détriment des individus. C'est très humain comme comportement... Mais quand tu le sais tu relativises...

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Victoire historique en Guadeloupe pour l'ensemble du monde du Travail. Dans le port autonome du Point à Pitre, en grève et occupé par les dockers, le LKP a signé ce matin un accord de 165 points auxquels étaient annexés l'accord Jacques Bino qui acte des augmentations d'environ 200 € pour l'ensemble des salariés percevant de 0 à 1,4 fois le SMIC, et des négociations par branches pour ceux qui gagnent plus, avec des seuils d'augmentation minimum allant de 3 à 6 %. Le MEDEF, minoritaire sur l'île, refuse toujours de signer l'accord Jacques Bino. En revanche, les militants du LKP ont encouragés la population à passer entreprise par entreprise pour imposer aux patrons rapaces qui refusent de cracher au bassinet des augmentations de salaires. Cela porte ces fruits puisque le MEDEF local annonce que ses entreprises verseront des primes allant de 50 à 100 € sur les fiches de paye.

Cet accord scelle une victoire historique au bout d'un mois et demi de grève. La population mobilisée est restée unie et déterminée à aller jusqu'au bout, ne s'est pas laissée impressionné par les médias, les gendarmes mobiles ou les patrons.

Tous celles et tous ceux qui luttent en métropole pour ce même type de revendications ne peuvent que se réjouir de cette victoire, qui est un véritable camouflet pour le patronat et le gouvernement, une victoire pour l'ensemble de notre camp social.

En Réunion, à l'appel d'un collectif similaire, un nouveau front social s'est maintenant ouvert et reprend le flambeau. Une grève générale y est appelée pour aujourd'hui, jeudi 5 mars.

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Elie Domota sur RTL (radio) à 8h15 ce matin jeudi 5 mars

elie domota 5 mars 2009

Quelques chiffres donnés par Eric Woerth ce matin sur la même source :

eric woerth 5 mars 2008

- coût public en 2009 des mesures relatives à l'ensemble de l'outre mer 200 à 250 millions d'euros

Au regard des autres chiffres, cela parait modeste :

Collectif budgétaire actualisé :

- déficit budgétaire 104 milliards d'euros (62 imputables à la crise - 42 de déficit structurel)

- déficit sécurité sociale : 18 milliards d'euros (stagnation de la masse salariale)

Modifié par michael02
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Sans aller trop loin dans les méandres de ce site, on voit très bien que l'indépendance y est une demande forte...

le mépris dans lequel ont été tenus jusqu'alors les Guadeloupéens n'a pas vraiment aidé à combattre les rêves d'indépendance. On ne comprend pas en haut lieu que les gens ont autant besoin de dignité que d'argent.

Normal, tu me diras, ceux qui nous gouvernent montrent assez qu'ils ont l'un et guère l'autre ....

et ce n'est pas la revanche d'ores et déjà annoncée par le MEDEF local de 10000 suppressions d'emploi, avant même de voir évoluer les choses, qui ira dans le bon sens. :Smiley_33:

Modifié par 5121
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le mépris dans lequel ont été tenus jusqu'alors les Guadeloupéens n'a pas vraiment aidé à combattre les rêves d'indépendance. On ne comprend pas en haut lieu que les gens ont autant besoin de dignité que d'argent.

Normal, tu me diras, ceux qui nous gouvernent montrent assez qu'ils ont l'un et guère l'autre ....

et ce n'est pas la revanche d'ores et déjà annoncée par le MEDEF local de 10000 suppressions d'emploi, avant même de voir évoluer les choses, qui ira dans le bon sens. :Smiley_33:

L'interview d'Elie Domota sur RTL ce matin n'est pas neutre ... dans sa déclaration il n'est pas question d'indépendance, mais de régime de colonisation, et de pays Guadeloupéen ; quand le journaliste le confronte au terme "département", Elie Domota esquive... Il s'agit donc plus de reconnaissance que d'autre chose ...

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Victoire historique en Guadeloupe pour l'ensemble du monde du Travail. Dans le port autonome du Point à Pitre, en grève et occupé par les dockers, le LKP a signé ce matin un accord de 165 points auxquels étaient annexés l'accord Jacques Bino qui acte des augmentations d'environ 200 € pour l'ensemble des salariés percevant de 0 à 1,4 fois le SMIC, et des négociations par branches pour ceux qui gagnent plus, avec des seuils d'augmentation minimum allant de 3 à 6 %. Le MEDEF, minoritaire sur l'île, refuse toujours de signer l'accord Jacques Bino. En revanche, les militants du LKP ont encouragés la population à passer entreprise par entreprise pour imposer aux patrons rapaces qui refusent de cracher au bassinet des augmentations de salaires. Cela porte ces fruits puisque le MEDEF local annonce que ses entreprises verseront des primes allant de 50 à 100 € sur les fiches de paye.

Cet accord scelle une victoire historique au bout d'un mois et demi de grève. La population mobilisée est restée unie et déterminée à aller jusqu'au bout, ne s'est pas laissée impressionné par les médias, les gendarmes mobiles ou les patrons.

Tous celles et tous ceux qui luttent en métropole pour ce même type de revendications ne peuvent que se réjouir de cette victoire, qui est un véritable camouflet pour le patronat et le gouvernement, une victoire pour l'ensemble de notre camp social.

En Réunion, à l'appel d'un collectif similaire, un nouveau front social s'est maintenant ouvert et reprend le flambeau. Une grève générale y est appelée pour aujourd'hui, jeudi 5 mars.

Question "bête" : celui qui gagnait le smic, environ 1300 eur brut, va maintenant gagner 1500 euros brut.........et celui qui gagnait 1700 brut, d'un écart de 400 euros il y a maintenant 200 euros, ces 400 euros d'écart étaient peut-être justifiés par ses diplômes par exemple, donc celui-là se fait léser, et même si on ne touche pas sa solde, il va avoir l'impression de régresser en terme de salaire, non ?

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Question "bête" : celui qui gagnait le smic, environ 1300 eur brut, va maintenant gagner 1500 euros brut.........et celui qui gagnait 1700 brut, d'un écart de 400 euros il y a maintenant 200 euros, ces 400 euros d'écart étaient peut-être justifiés par ses diplômes par exemple, donc celui-là se fait léser, et même si on ne touche pas sa solde, il va avoir l'impression de régresser en terme de salaire, non ?

Ça c'est l'argument de ceux qui veulent supprimer le SMIC...

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Ça c'est l'argument de ceux qui veulent supprimer le SMIC...

Je pense qu'il faut un salaire minimum quelque soit le boulot et le niveau d'études permettant décemment de vivre, il est anormal que quelqu'un qui travaille (= qui fait tourner le pays quoi) galère financièrement parlant. Qu'il s'appelle SMIC ou autrement ça je m'en moque.

Par contre je reste persuadé que l'augmentation des salaires n'est pas la solution miracle, ça soulagera pendant quelques temps..........et on reverra le coût de la vie s'envoler, les gens gagnent plus, pourquoi ne pas augmenter les prix se diront certains ?

Je serai bien plus favorable à un contrôle total des prix par l'Etat imposant une marge bénéficiaire à ne pas dépasser, et ce du totu début de production jusqu'au consommateur ...

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Dom-Trappeur, Tu parles d'opposants "virulents" et tu cites le medef et l'UMP ? Et l'obligation faite par le LKP de fermer les magasins tu en fait quoi ? un principe de fonctionnement normal ?

Nous sommes dans le cas de la Guadeloupe (mais idem en Martinique) dans le cadre d'un mouvement social ( et je dirai mêmé à caractère révolutionnaire au sens des mouvements des sans-culottes de la révolution française) de grande ampleur où les pressions et manipulation sont réelles de part et d'autres :

côté salariés et population avec le LKP où l'exaspération est latente

côté patronat et Béké

côté pouvoir avec l'utilisation de la force légale .

sans parler des actes de délinquances menés par une minorité ...

faut-il aussi rappeler qu'un syndicaliste du LKP a été assassiné ?

des militants et de policiers blessés ?

des magasins pillés par des délinquants

etc...

Nous avons souvent le même phénomène en France lors des mouvements sociaux et manifestations de grande ampleur

(sans parler des provococations et des manipulations de tous ordres et toutes origines)

C'est aussi le résultat des politiques libérales en cours, le manque de dialogue social (combien aura-t-il fallu de temps à Sarkozy pour recevoir les OS -et pas toutes d'ailleurs- depuis le début de la crise financière...

Sans parler de l'exaspération et des mécontentements des populations par rapport à la vie chère, aux manques de salaires, au chômage, à la misère, aux ghettos culturels etc...

Le tout résulte à l'évidence d'un climat social, économique, politique, culturel fortement dégradé qui touche TOUS les pays du monde (il suffit de regarder un tant soit peu les informations émanant de tous les pays du monde en ce moment).

Dans le cas de la Guadeloupe ce qui est aussi significatif c'est la force et l'unité du mouvement populaire et social autour du LKP qui regroupe 49 organisations différentes : à quand la même chose en France ?

Si tu relis mes posts depuis que je suis sur ce forum tu constateras que l'une de mes positions favorites réside justement dans la nécessité de l'unité des organisations syndicales et associatives face au pouvoir politique et économique (qu'il soit de droite ou de gauche) pour peser sur les décisions. Ce que nous avons besoin non seulement en France mais aussi en Europe et sur la planète c'est d'une véritable politique sociale et humaine (emploi, développement économique et culturel durable et écologique, paix) pour une planète de 7 milliards d'habitants (1 milliards en 1900 certainement 10/12 milliards en 2025...).

Le problème c'est que pour se faire il faut en finir avec les dogmes libéraux-capitalistes tout en garantissant des idées de démocraties et de libertés.

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Chronologie du conflit social aux Antilles et à La Réunion

AP

Après un mois et demi de grève générale en Guadeloupe, le collectif LKP et les représentants de l'Etat ont signé le 4 mars à Pointe-à-Pitre un protocole d'accord appelant "à la reprise de l'activité normale". La grève générale "contre la vie chère et pour le pouvoir d'achat" entamée le 5 février se poursuit cependant en Martinique, tandis que 15.000 personnes ont manifesté jeudi à la Réunion pour les mêmes revendications.

- 20 janvier 2009: une grève générale est lancée en Guadeloupe par le collectif LKP (Lyannaj kont pwofitasyon, Ensemble contre la surexploitation, composé de 49 organisations, partis et syndicats). Principale cible du mouvement: la vie chère. Le LKP demande, entre autres, une augmentation de 200 euros pour les bas salaires

- 1er février: plus de dix jours après le début du mouvement, le secrétaire d'Etat à l'Outre-mer Yves Jégo se rend en Guadeloupe et note des signes "d'apaisement"

- 4 février: Yves Jégo annonce une baisse de 10% sur 100 produits de base dans les supermarchés guadeloupéens

- 5 février: lancement d'une grève générale en Martinique, avec des manifestations quotidiennes

- 9 février: un pré-accord est trouvé en Guadeloupe, prévoyant notamment une augmentation de 200 euros pour les bas salaires, principale revendication du LKP. Mais le départ précipité, sur demande de Matignon, d'Yves Jégo qui retournera sur place deux jours plus tard suscite incompréhension et colère

- 10 février: François Fillon annonce le refus de l'Etat de prendre en charge les hausses des salaires. Deux médiateurs sont nommés pour tenter de trouver un accord

- 12 février: les négociations entre le LKP et les médiateurs de l'Etat sont rompues. A la Réunion, un appel à la grève est lancé pour le 5 mars

- 13 février: Nicolas Sarkozy annonce la création d'un conseil interministériel de l'Outre-mer, chargé de la "rénovation de la politique menée par l'Etat" dans les DOM-TOM

- 16 février: une cinquantaine de manifestants sont arrêtés sur un barrage routier en Guadeloupe

- 18 février: nuits de violences en Guadeloupe. Jacques Bino, un syndicaliste de la CGTG, membre du LKP, est tué par balle près d'un barrage à Pointe-à-Pitre dans la nuit du 17 au 18, alors qu'il revenait d'un meeting. Des commerces sont pillés et incendiés, ainsi que des véhicules. Trois policiers et trois gendarmes sont légèrement blessés. Le lendemain matin, la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie annonce l'envoi de quatre escadrons de gendarmes mobiles, soit 300 hommes

- 19 février: Nicolas Sarkozy reçoit à l'Elysée les élus d'outre-mer. Il promet de se rendre "dès le calme revenu" en Guadeloupe à l'occasion d'états généraux qui se dérouleront dans tous les départements d'outre-mer. Outre un "effort supplémentaire" de 580 millions d'euros pour les DOM, il annonce également que l'Etat est prêt à exonérer de charges sociales une prime mensuelle que les entreprises voudraient bien verser aux plus bas salaires

- 22 février: plusieurs milliers de personnes assistent aux obsèques en Guadeloupe du syndicaliste Jacques Bino, en présence de Ségolène Royal, Olivier Besancenot et José Bové

- 24 au 26 février: nuits de violences à Fort-de-France, en Martinique: magasins pillés, véhicules incendiés, automobilistes agressés. Les forces de l'ordre, qui déplorent plusieurs blessés, procèdent à plusieurs dizaines d'interpellations

- 27 février: en Guadeloupe, signature entre le LKP et des organisations patronales minoritaires d'un accord sur les 200 euros d'augmentation pour les bas salaires. Le MEDEF rejette l'accord

- 28 février: un homme de 35 ans, suspecté d'avoir tué Jacques Bino, est mis en examen pour "meurtre et tentative de meurtre" et écroué

- 2 mars: le LKP examine un projet d'accord transmis par la préfecture

- 3 mars: en Martinique, un "accord cadre" prévoyant une augmentation de 200 euros sur les plus bas salaires est trouvé entre le patronat, l'Etat, les collectivités locales et le "Collectif du 5-Février" à l'origine du mouvement. Tous les syndicats du collectif n'ont cependant pas signé l'accord et la population est invitée à "continuer la mobilisation"

- 4 mars: après 44 jours de conflit en Guadeloupe, le LKP et les représentants de l'Etat signent un protocole d'accord appelant "à la reprise de l'activité normale". L'accord dit "Jacques Bino" sur les bas salaires lui est annexé

- 5 mars: forte mobilisation à La Réunion contre la vie chère, à l'appel du Collectif des organisations syndicales, politiques et associatives de l'île (COSPAR). Au moins 10.000 personnes manifestent à Saint-Denis, et 5.000 à Saint-Pierre (sud)

- 10 mars: nouvelle journée de grève à l'appel du COSPAR à La Réunion. AP

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