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Le Web des Cheminots

moi mon colon celle que je prefere c'est celle de 14/18


Invité jackv

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Il n'y a pas eu que des matériels spécifiques pour les chemins de fer de campagne, des lignes a voies normales ont été créées ou modifiées en particulier sur l'est et le Nord, au fur et a mesure du déplacement du front.La nécessite d’amener rapidement des troupes ou du matériel en fonction des lieux d'attaque et de contre attaque a obliger a améliorer la technique et le rapidité de posse des voies.

exemple: la ligne paris/ Boulogne a été longtemps interrompue au niveau de longueau et même rétablie son débit était insuffisant pour ravitailler les troupes de la somme et du pas de calais.

une ligne a été construite en 100 jours des environs de noyelle sur mer à feuquiéres .

sur le terrain on retrouve les traces de cette ligne

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a st valery sur somme au passage de la somme il reste les traces de 2 remblais pour accéder au pont

à cerizy bulleux a coté de pont de lerizy

il reste les traces de la ligne des 100jours (en jaune) et les raccordements sur la défunte ligne gamache / doullens/ puis st paul ou arras ( en violet)

a hormoy la ligne des 100j (en rouge) croisait la ligne de chemin de fer départemental amiens (montieres) / aumale / envermeux (en violet)

a abancourt, romescamps , carroix la ligne des 100j (en rouge) croise la ligne amiens / rouen (en violet) et se raccorde aussi sur la ligne paris /le tréport (en bleu)

ou voit aussi sur les différentes cartes de 1947 de nombreux faisceaux des triangles de retournement , des quais militaires et des entrepôts.

photos du nord vers le sud

la vue actuelle

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Les travaux d'amélioration du réseau meusien

L'année 1915 sera donc consacrée à l'amélioration des lignes menant vers l'Argonne et Verdun par le 5ème Régiment du Génie. La 10ème section de Chemin de Fer de Campagne est chargée de son exploitation.

Un énorme chantier se développe alors qui permet de doubler les voies entre Rembercourt-aux-Pots et Beauzée-sur-Aire, de construire un embranchement depuis les Souhesmes jusqu'à Dugny, au sud de Verdun.

Il est procédé à de nombreuses modifications : allongement des quais, construction de voies de débord et d'évitement, de voies de transbordement à Revigny-sur-Ornain avec le réseau Est et à Bar-le-Duc avec le canal de la Marne au Rhin.

Toutes les gares sont équipées du téléphone.

Verdun

Au chemin de fer meusien revint la mission d'acheminer la nourriture des hommes et des chevaux. Les vivres (boules de pain, boîtes de « singe », « pinard », etc...) seront livrés dans des gares désignées préalablement, à flux tendu, par exemple celles de Dugny, Pierrefitte-sur-Aire, Clermont-en-Argonne, Froidos, Triaucourt...

Les régiments du secteur proche de chacune d'elles seront tenus de se ravitailler dans celles auxquelles ils sont abonnés et devront y trouver ce dont ils ont besoin... Cette mission sera accomplie sans coup férir à la satisfaction du commandement et des régiments. C'est le grand mérite du Varinot !

Au retour, les wagons à marchandises couverts seront aménagés pour le transport des blessés. On y tend des chaînes entre le plafond et le plancher dans lesquelles, de place en place, dans des anneaux adaptés, on glisse les brancards des civières. Parallèlement, des rames spéciales équipées en permanence transportaient chacune environ 250 blessés accompagnés d'un médecin et d'infirmiers, plus rarement d'infirmières.

Bar-le-Duc et Revigny-sur-Ornain, en particulier, étaient devenues des villes-hôpitaux. Tous les bâtiments de quelque importance, y compris les casernes, sont mobilisés pour assurer la guérison des blessés et des malades. A Bar-le-Duc, la caserne Exelmans, résidence habituelle en temps de paix du 94ème Régiment d'Infanterie, devient l'hôpital central...

Le matériel de renfort

Pour accomplir ces deux missions, le matériel du réseau meusien se révèle vite insuffisant : 15 locomotives auxquelles s'ajoutent 12 machines toutes neuves de la ligne de la Woëvre sauvée de l'occupation allemande. Le matériel manquant sera prélevé sur les réseaux semblables des départements éloignés du front.

Au final, ce sont au total 128 locomotives puissantes et 800 wagons qui connaîtront le réseau meusien tout au long du conflit. Le matériel rameuté en Meuse était disparate et, pour palier ces inconvénients (entre autres, hauteur de tampons, différence d'attelage, frein...), on avait créé des rames homogènes qu'on ne dissociait jamais. Une autre difficulté concernait l'harmonisation du trafic sur le tronçon allant de Souilly à Moulin-Brûlé où l'on comptait 4 passages à niveau.

Le régulateur du canton du secteur fut chargé de cette harmonisation, en alternant les trafics routier et ferroviaire. On put voir alors, sur la ligne Bar-le-Duc-Verdun, un trafic énorme jamais atteint jusqu'alors sur ce type de voie. Les convois à double traction, souvent composés de 20 wagons et plus, circulaient jour et nuit. 22 trains journaliers au début de 1916, 31 en mars, 35 en avril assurèrent le ravitaillement du secteur de Verdun où se trouvaient en permanence 300 000 hommes et 100 à 120 milles chevaux.

La 6.bis

A partir de fin juin 1916, une nouvelle ligne, à voie normale celle-là, vint soulager le travail de la route et du Meusien. Cette ligne courait de Nettancourt-Sommeilles, sur la ligne Saint-Dizier-Vouziers (n° 6), à Dugny et permettait d'acheminer les wagons des grands réseaux sans procéder à un transbordement du fret.

Cette ligne baptisée la « 6bis » construite entre le 23 février et fin juin 1916, pouvait assurer l'acheminement de 3 fois plus de fret que la « Voie Sacrée » et 10 fois plus que le Varinot. Elle permit au Général Joffre de récupérer les camions de son volant de commandement pour les employer lors de l'attaque franco-britannique du 1er juillet 1916 sur la Somme. On y adjoignit deux bretelles, l'une se dirigeant vers Clermont-en-Argonne, l'autre reliant Souilly-Osches à Rampont sur la ligne n° 5. Cette dernière permettait, en outre, d'amener à pied d'œuvre plus commodément l'artillerie lourde de l'A.L.V.F.

A partir du 13 juillet, l'allemand piétina et, petit à petit, l'Armée française regagna le terrain perdu. Le Meusien n'en continua pas moins son service durant toute la guerre, aidant même les américains au moment de leur offensive sur l'Argonne en septembre 1918.

http://traintouristique-lasuzanne.fr/index.php/fr/l-histoire-du-meusien/la-guerre

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Rappel de la situation

Une bataille est en cours à VERDUN depuis le 21 février

Une attaque allemande a lieu sur VIMY le 21 mai

Bataille de la somme 21 mai 18 septembre

En résumé, nous verrons plus en détail après.

Le front est stabilisé depuis décembre 1914, suite à "la course à la mer". Les combats de 1915 n'ont pas fait bouger les lignes.

9 mai 16: En raison de l'attaque allemande à Verdun, Joffre réduit la participation française dans la bataille de la Somme qui se prépare.

24 juin: Début de la préparation d'artillerie.

29 juin: A cause de la pluie et d'une préparation insuffisante, l'attaque est reportée.

1er juillet: Début de l'offensive. Échec total au Nord, plus de succès au Sud : les Britanniques

prennent Mametz et Montauban. Les Français progressent.

14 juillet: 2ème attaque d'envergure. Les Britanniques visent la 2ème ligne allemande sur un front plus restreint. Les Sud-Africains attaquent au Bois Delville. Bataille d'usure.

23 juillet: Attaque britannique de Guillemont à Pozières, pris par les Australiens le 25.

3 septembre: Attaque générale alliée depuis la rivière Ancre jusqu'à Chilly. Les Britanniques s'emparent de Guillemont, les Français de Soyécourt.

5 septembre: Les Canadiens relèvent les Australiens devant la ferme du Mouquet.

9 septembre: Ginchy est pris définitivement par la 16e division irlandaise.

15septembre: 3ème grande poussée avec la première apparition des chars dans la bataille entre Courcelette et Flers

26 septembre: Début d'une offensive générale franco-britannique, de Martinpuich à la rivière Somme. Thiepval et Combles sont aux mains des Alliés.

7 octobre: Offensive alliée de Courcelette à Bouchavesnes. Les Britanniques se rendent maîtres de Le Sars. La pluie ralentit la progression des troupes. Guerre d 'usure.

18 novembre: Fin de l'offensive de la Somme.

http://www.youtube.com/watch?v=57B79dmh-WE

La bataille de la Somme oppose les Royaume-Uni, France, Australie ,Canada Nouvelle-Zélande ,Afrique du Sud ,Terre-Neuve aux Allemands en 1916 ce fut l'une des batailles les plus sanglantes.

Les forces britanniques et françaises tentent de percer à travers les lignes allemandes fortifiées sur une ligne nord-sud de 45 km proche de la Somme, dans un triangle entre les villes d'Albert du côté britannique, Péronne et Bapaume.

Il s'agit de l'une des batailles les plus meurtrières de l'histoire humaine (hors victimes civiles), avec parmi les belligérants environ 1 060 000 victimes, dont environ 442 000 morts ou disparus.

La première journée de cette bataille, le 1er juillet 1916, détient le triste record de la journée la plus sanglante pour l'armée britannique, avec 58 000 victimes dont 19 240 morts.

La bataille prit fin le 18 novembre 1916

La bataille de la Somme est emblématique de l’industrialisation croissante du champ de bataille au cours du conflit.

Effectifs et matériels

le 30 juin 1916 :

Armée française :
- 14 divisions en ligne
- 1 550 pièces d'artillerie
- 115 avions

Armée britannique :
- 26 divisions en ligne
- 1 335 pièces d'artilleries
- 185 avions

Armée allemande

8 divisions en ligne
- 844 pièces d'artillerie
- 129 avions

On estime à 3 millions le nombre de soldats qui ont participé à un moment ou à un autre aux combats de la Somme.

Les matériels engagés sur le théâtre d’opération ont gagné eux aussi en nombre et en puissance. Le phénomène n’échappe pas aux contemporains comme le montrent les images de la pièce d’artillerie installée sur la voie ferrée installée près de Bray-sur-Somme, prises par les opérateurs du cinéma aux armées).

http://crdp.ac-amiens.fr/pensa/2_3_video1.php

Sur le champ de bataille, les dévastations témoignent quant à elles de l’extrême vulnérabilité des soldats soumis à l’épreuve du feu. Avec l’enlisement de l’offensive, la guerre d’usure devient une stratégie en soi et n’offre plus guère de temps mort aux combattants des deux camps. Les meilleures défenses ne résistent pas, à l’exemple de celles du village de Combles enlevées aux Allemands par les Franco-britanniques en septembre 1916

http://crdp.ac-amiens.fr/pensa/2_3_video2.php

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La première phase (25 juin-20 juillet)

La préparation d’artillerie 25 juin-30 juin

Plus de 4000 pièces de canon - anglaises et françaises - parmi lesquelles les monstres de « l'artillerie lourde sur voie ferrée », voilà ce qui fut rassemblé sur le front, face à l’ennemi.

A leur service, une aviation puissante, pleine d'entrain, bien supérieure, cette fois, à l'aviation allemande, et qui allait, détruisant sans répit les drachen de l'adversaire, lui « crever les yeux. »

Et le bombardement commença à partir du 25 .

Il dura six jours pleins et tous ceux qui y ont assisté en ont gardé un souvenir inoubliable. Car on a pu voir, depuis, des canonnades aussi intenses, mais pas d'une telle étendue ni d'une telle durée.

Accompagnée de fréquentes émissions de gaz, celle-là fit, chez l'ennemi, de qui l'artillerie, privée d'observateurs, ne pouvait répondre, des ravages horribles. La nuit, quand on passait sur les routes situées en arrière du front, le firmament, à l'est, semblait illuminée comme par des séries ininterrompues d'éclairs de chaleur.

Le temps était gris et pluvieux ; néanmoins, sur les routes détrempées les troupes étaient en mouvement, et les grands convois de camions commençaient à porter les ravitaillements. Car le service automobile, lui aussi, se préparait depuis quelque temps : après l'expérience de Verdun, où il avait été obligé de tout improviser, après la rude épreuve de la « Voie Sacrée », après le succès de la « Commission régulatrice automobile » de Bar-le-Duc, il était prêt, sur la Somme, pour des transports intensifs.

Il avait organisé, pour le premier jour de l'attaque (1e juillet), une nouvelle Commission régulatrice automobile, située à Longueau, qui devait avoir la régulation des convois de toutes sortes pendant la bataille et qui, d'ailleurs, s'acquitta fort bien de sa tâche, en évitant, sur un écheveau de routes très embrouillé, les néfastes embouteillages.

Et, déjà, ses formations, assemblées de tous les points du front dans la région à l'est d'Amiens, se mettaient en route vers les lignes de bataille.

Le moral, dans toute l'Armée - dans les deux Armées alliées --était magnifique de confiance et d'entrain : c'était, enfin, le grand combat pour la délivrance et, comme disaient les Anglais - et on le croyait -- le « suprême effort » de la guerre !

Les canons tonnaient, tonnaient toujours sous le ciel gris et bas.

Dans la soirée du 30 juin, le temps ayant changé brusquement, les nuages tristes s'en allèrent vers l'ouest, en s'effilochant, et toute la campagne du Santerre,

fut baignée dans la lumière rose d'un beau couchant de plein été.

La nuit fut sereine et fraîche, la première journée de juillet s'annonça chaude et sans nuages.

Ici le début de l’attaque eut lieu à 7h28 marquant ainsi le déclenchement de la Bataille de la Somme par les Britanniques.

THE LOCHNAGAR CRATER

Cet impressionnant trou de mine, de 100 mètres de diamètre et de 30 mètres de profondeur, est un vestige de la série d'explosions qui se déroula le 1er juillet 1916

http://www.somme-tourisme.com/cdt80/somme_tourisme/organisez/offre/%28node%29/8065/%28id%29/PCU/%28offre%29/PCUPIC0800011144

7h30 très précises, de toutes les tranchées, sur une ligne de 45 kilomètres, l'infanterie bondit.

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Pour continuer avec le rail!

ce ne sont pas des vrais cheminots de l'équipement , ils n'ont pas commencé par allumer un petit feu de traverses pour se réchauffer ! :Smiley_39: :Smiley_39: :Smiley_17:

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7h30 très précises, de toutes les tranchées, sur une ligne de 45 kilomètres, l'infanterie bondit.

Du côté français

A l'extrême sud,

C’était le 1e Corps d'Armée colonial appuyé par une division du 35e Corps d'Armée, qui montait à l'assaut en chantant La Marseillaise : en quelques heures, il s'empara de Fay, Dompierre, Becquincourt, et prit pied sur le plateau de Flaucourt.

Toute la première position allemande est à nous et la deuxième position, marquée par Assevillers, Herbécourt, Feuillères, était abordée sans qu'on eût même dû engager les réserves.

On a fait 5000 prisonniers.

L'attaque fut une surprise absolue pour l’ennemi ; car, peu d'instants avant qu'elle commençât, on avait justement distribué aux troupes allemandes de première ligne un ordre du jour annonçant la « prise imminente » de Verdun et affirmant qu'en conséquence, en dépit des apparences toute offensive française sur un autre point était impossible !

Des officiers furent faits prisonniers au moment où ils commençaient leur toilette du matin dans les abris ; des bataillons entiers furent pris, d'un coup, avec un minimum de pertes pour nous 200 hommes pour toute une division !

Sur le champ de bataille il y avait, par contre, une grande quantité de cadavres allemands à

Dompierre et Becquincourt particulièrement, ou du moins les emplacements de ces villages, étaient effarants de dévastation.

Des batteries de 75, déjà installées tant bien que mal dans le chaos, tiraient vers les lignes allemandes, qui renvoyaient des 77 dont personne ne semblait se préoccuper.

Au nord

Le 20e Corps d'Armée ne devait, en principe, que soutenir l'attaque anglaise.

En fait, entraînant avec eux la droite alliée, les splendides soldats, parmi lesquels les jeunes recrues de la classe 16 se montrèrent particulièrement ardents -- s'emparèrent, en quelques bonds, de Curlu et de toute la première position ennemie.

Là encore, peu ou pas de pertes pour nous.

voici la carte avec les villages cités ils sont situés de part et d'autre de la ligne TGV NORD

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Du coté anglais

Malheureusement, dans le secteur anglais, les résultats n'étaient pas aussi brillants.

L'objectif des troupes britanniques était le même que le nôtre : enlever la première position allemande.

A gauche elles avaient en face d'elles Gommécourt (au nord d'Hébuterne), Serre, Beaumont-Hamel, Thiepval.

Leurs assauts se brisèrent sur les positions -- fort solides, il est vrai, -- de l'ennemi : pas un pouce de terrain ne fut conquis.

à droite, le thème de l'attaque était de faire tomber le saillant de Fricourt, en le contournant par le nord et par l'ouest :

par le nord en prenant Ovillers et La Boisselle,

par l'ouest en prenant Mametz.

La manœuvre réussit à l'ouest, où l'extrême droite anglaise, s'empara très brillamment de Mametz et de Montauban.

Mais sur Ovillers et sur La Boisselle, en dépit de quelques avances momentanées, ce fut l'impuissance complète ; et au centre, Fricourt lui-même, entouré, ne devait être pris que le lendemain.

Dans un passage d'une brochure, John Buchan écrivait, en 1916 :

« Avant que nos hommes eussent pu sortir de leurs tranchées, les Allemands avaient couvert notre front de puissants explosifs et, dans bien des cas, entièrement démoli la première ligne de tranchées. Sur toute la ligne, à 50 mètres en avant et en arrière de la première tranchée, ils firent pleuvoir des obus de 6 et de 8 pouces (150 et 210 millimètres). Cela fit que nos troupes, au lieu de se former en avant de la tranchée, furent obligées de se former sur le terrain découvert en arrière, car la première tranchée n'existait plus.

En outre, l'ennemi maintenait un feu de barrage intense qui devait être dirigé par des observateurs, car il suivait nos troupes à mesure qu'elles avançaient. »

La gauche anglaise n'avait pas avancé, voilà le fait : elle devenait, provisoirement, pivot : la manœuvre générale d'avance en lignes parallèles était donc enrayée.

Les jours suivants, l'Armée française, en dépit de ses débuts si brillants, dut s'arrêter à son tour pour attendre les retardataires, ce fut une malédiction générale contre les Anglais.

Nous avions tous pensé que Péronne allait être pris dans la première semaine : or, Péronne n'était pas encore pris six mois après !

Quoi qu'il en soit, les Britanniques, en partie, avaient échoué. Et ils avaient eu des pertes énormes : leurs officiers, en tête, s'étaient fait massacrer, la badine à la main.

Mais ils s'étaient battus individuellement comme des lions ; et l'effet moral, il faut le proclamer, avait été formidable sur l'ennemi : car c'était la première fois que l'Armée anglaise, devenue une grande Armée, se montrait dans sa force.

la carte avec les villages cités et le point rouge a qq Km à l'Est d’Albert le cratère LOCHNAGAR et aussi la ligne Paris / Lille de Albert à Achiet

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plan des tranchées a Tiepval. Au milieu (entre les bleus et les rouges) dans la vallée la ligne paris / Lille

Le dimanche 2 juillet, à 14 heures, les Anglais achevaient la prise de Fricourt, où ils trouvaient des abris profonds de 40 pieds.

Le 3, ils se consolidèrent en s'emparant des bois de Mametz, au sud de Contalmaison : c'est là que plus de 1000 prisonniers furent cueillis dans un seul fourré.

Un officier d'un régiment de Highlanders, dans une lettre, a décrit avec pittoresque ce qu'il a vu, lui blessé, de ce joli coup de filet :

« C'était le plus beau spectacle que j'eusse vu de ma vie. Il y avait 600 boches de tout rang, s'avançant en colonne à travers la campagne, dans la direction de l'arrière ; il va sans dire qu'ils étaient désarmés.

Et de quoi croyez vous que se composait leur escorte ? De trois gaillards en loques, de notre bataillon, couverts de sang, de poussière et de haillons, l'arme sur l'épaule, et ayant l'air de défiler à la parade... Cela me parut admirable ; aussi j'emboîtai le pas, pour fermer la marche ; et c'est ainsi que j'arrivai au poste de secours. Mais j'avais beau marcher derrière six cents boches, il me fut impossible d'égaler l'air fanfaron des trois gaillards de tête ! »

Le 4 les Anglais parvinrent, sous une pluie battante, à s'emparer de La Boisselle; puis, dans une série de combats, toujours sous la pluie, entre le 7 et le 15, ils prirent Contalmaison (défendu par la 3e division de la Garde prussienne), Bazentin, Bazentin-le-Grand, la plus grande partie d'Ovillers, le bois des Trônes, Longueval et le bois Delville.

Le 18, une contre-attaque allemande, qui donna lieu à des corps à corps sauvages, reprenait le bois Delville et Longueval.

Mais il restait aux mains des troupes de Rawlinson et de Gough, depuis le 1e juillet, plus de 10000 prisonniers.

L’avance française

Dans ce même temps, les Français, avaient continué leur avance rapide.

Le 2 juillet, les coloniaux s'emparaient de Frise, du bois de Méréaucourt et d'Herbécourt

Le 3, de Buscourt, du bois du Chapitre, de Flaucourt et d'Assevillers.

Le 4, de Belloy-en-Santerre et d'Estrées.

Hem tomba le 5

la fameuse Ferme de Monacu, Hardecourt-aux-Bois le 8,

Biaches le 9

Les succès se suivaient au nord et au sud du fleuve ;

le 10, ce fut la Maisonnette, puis le fortin de Biaches, où pénétra un officier qui, avec huit hommes, fit prisonnière toute la compagnie allemande.

Nous étions aux abords de Barleux, et Péronne était menacé de près ; la ville était là, en face : il n'y avait plus que le canal et le fleuve à franchir.

Les Allemands le comprirent si bien qu'à cette date ils reculèrent leur tête de ligne du chemin de fer de Péronne à Chaulnes.

En dix jours, la 6e Armée française, sur un front de près de vingt kilomètres, avait progressé sur une profondeur qui atteignait en certains points, dix kilomètres.

Elle était maîtresse, entièrement, du plateau de Flaucourt qui lui avait été assigné comme objectif et qui constituait la principale défense de Péronne.

Elle avait fait, enfin, presque sans pertes, 12000 prisonniers, pris 85 canons, 26 minenwerfer, 100 mitrailleuses, un matériel considérable : c'était le plus beau succès obtenu depuis la Marne.

Le moment est venu de dire quelques mots d'Amiens

Amiens était à environ 35 kilomètres du front. Pendant le printemps et le début de l'été, tandis que se préparait la bataille et que, par précaution, pour le cas de bombardement ennemi, on déposait les vitraux de la cathédrale et de quelques autres églises, on emmaillotait les portails, on enlevait toiles précieuses et objets d'art, la ville offrit le spectacle d'une joyeuse ripaille, de jour et de nuit.

Chaque soir, quand il faisait beau - et mai et juin 1916 furent très beaux -on se serait cru, à partir de cinq heures, un jour de fête nationale.

Les bouges abondaient ; les prix, à cause des Anglais, étaient partout exorbitants ; le commerce local faisait fortune. Fin juin, quelques jours avant l'attaque, on « révacua » pas mal de gens qui n'étaient là que pour leur plaisir - ou pour le plaisir des autres ; et beaucoup aussi plièrent bagage, d'eux mêmes, en entendant les grondements lointains des canons : la gare, pendant une semaine, fut toute grouillante de cet exode …

Puis, l'alerte passée, dans le début de juillet, tout le monde revint ; et la fête recommença, avec, peut-être, quelque chose de moins nerveux et de plus solidement gai.

La ville n'avait subi, par obus ennemis, aucun dommage sérieux. »

Les Allemands se ressaisissent.

Les Allemands avaient été surpris : ils se ressaisirent vite ; et, retirant alors de la Meuse divisions sur divisions - et renonçant, par conséquent, à Verdun - ils commencèrent à opposer, sur toute la ligne, une résistance acharnée

fin de la première phase

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La deuxième phase (20 juillet à fin août)

La dernière semaine de juillet, très chaude, d'une chaleur lourde et poussiéreuse, fut encore féconde en brillants faits d'armes.

Le 20, une grande attaque générale avait été décidée, entre la région de Pozières et celle de Vermandovillers.

Dans le secteur français, nos troupes s'emparèrent, au nord de la Somme, de toute la première ligne entre Hardecourt et Hem; tandis qu'au sud, Barleux, véritable nid de mitrailleuses résistant encore aux assauts de nos coloniaux.

Il faut pourtant parler de la prise des bois de Hem, et du caporal de chasseurs à pied Goutandier.

Le bataillon venait de s'élancer à l’assaut : déjà une première vague avait bousculé l'ennemi, puis une deuxième passait à son tour... Soudain, vers la droite, d'un repli de terrain, une fusillade nourrie partit sur les assaillants.

Le caporal Goutandier, qui se trouvait à l'aile droite de cette deuxième vague, appela un de ses hommes :

- Guillot, viens avec moi ! Et tous deux se dirigèrent vers l'endroit d'où partait la fusillade.

- Guillot, prépare tes grenades, dit le caporal à son compagnon.

Impassibles sous le feu, insouciants du danger, se glissant d'arbre en arbre, ils arrivent à hauteur d'un abri, d'où une compagnie allemande, qui s'y était réfugiée, continuait de tirer. Une pluie de grenades s'abattit sur l'abri boche ; la fusillade s'arrêta aussitôt.

- Rendez-vous ! Cria alors une voix de stentor.

C'était Goutandier qui, toujours dissimulé derrière un tronc d'arbre, clamait cette sommation. Alors, de l'abri, les bras levés, cent hommes sortirent, cent Allemands ayant à leur tête deux officiers.

- Approchez par ici, cria de sa cachette le caporal. Sortez du bois tout de suite, et en route pour l'arrière !

Deux minutes plus tard, les cent Allemands, conduits par Goutandier et par Guillot, arrivaient dans nos lignes. Mais ils avouèrent que plusieurs de leurs camarades étaient restés dans l'abri.

- Viens, Guillot, dit Goutandier ; viens, allons les chercher.

Les deux hommes repartirent... Mais Guillot bientôt tombait, atteint d'une balle à la poitrine. Le caporal, cette fois, dut renoncer à son entreprise

Quelques jours après, le général attachait sur la poitrine de ce brave la croix de la Légion d'Honneur.

Le temps était toujours splendide, mais d'une chaleur accablante.

Les 24, 25, 26 et 27, dans le secteur anglais cependant, l’armée reprend pied dans la forte position de Pozières et reprenait aux Allemands, une deuxième fois, le bois Delville et Longueval.

Elle échouait, par contre, au cours de combats féroces qui durèrent pendant plus d'une semaine, sur Guillemont.

Chez nous, le 1e Corps d'Armée s'immortalisait par la prise de Maurepas, emporté en deux rudes combats, l'un du 12 août (enlèvement de la moitié sud du village), l'autre du 24 août, au cours duquel le 2 bataillon du 1e régiment d'infanterie, arrache à la Garde prussienne la moitié nord de cet amas de ruines.

L'un de nos camarades, qui fut « de Maurepas », Paul Dubrulle, a peint l'effroyable spectacle de ces débris informes, tout sanglants de l'héroïque combat :

« Au sortir du village, un tableau plus sinistre s'offre à moi.

Dans le village, les ruines avaient voilé les horreurs les plus poignantes, la vue des cadavres ; sur ce terrain, elles s'étalent. Le combat a été atroce; partout des Allemands sont étendus. J'arrive au fameux chemin creux... Mettant à profit cette défense naturelle, l'ennemi y avait organisé une résistance farouche : nos soldats ont dû le déloger, un à un, de ses niches par un combat à la grenade. Le terrain n'avait pas encore été nettoyé.

A chaque pas, sur le bord du chemin, dans les trous, des cadavres gisaient, horribles, noircis, gonflés, mutilés par d'affreuses blessures ; çà et là des membres détachés, des têtes, ajoutaient encore au tragique du tableau.

Le sol était couvert de matériel de guerre en quantité énorme : fusils, mitrailleuses, caisses et bandes de cartouches, grenades, outils, havresacs, capotes, casques, bérets, gisaient éparpillés dans un désordre navrant ... »

Texte tiré de « La grande guerre vécue, racontée, illustrée par les Combattants, en 2 tomes Aristide Quillet, 1922 »

longeval et les tranchées allemandes le 5/5/16

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Longeval

suite a ces attaques le front (tranchées allemandes en rouge ) c'est déplacé vers l'Est , carte en janvier 1917

nous verrons plus tard les contre-attaques allemandes mais voici la carte au 23 /7/ 1918 les installations allemandes(voies ferrées et autres) sont en rouge le front est maintenant bien à l'ouest de longeval

sur les photos actuelles on voit toujours les traces du sol qui a été creusé ,retourné ...

le cimetière anglais de chaque coté de la route dans le bois le longeval (visible sur la photo google)

vue plus large avec TGV nord

à suivre la 3 eme phase de l'attaque

Modifié par jackv
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petit retour sur Poziére

Les 24, 25, 26 et 27, dans le secteur anglais cependant, l’armée reprenait pied dans la forte position de Pozières et reprenait aux Allemands, une deuxième fois, le bois Delville et Longueval.

Au cœur du Mémorial australien de la guerre, à Canberra, se trouve une petite poignée de sol français. Elle repose sur le cercueil du Soldat inconnu australien, dans sa tombe située au centre du « Hall du souvenir ».

Cette poignée de terre fut déposée là le 11 novembre 1993 par un ancien combattant de la Première Guerre mondiale sur le Front occidental, Robert Comb, pendant la cérémonie funéraire pour le Soldat Inconnu, dont le corps était inhumé dans un cimetière militaire en France depuis 75 ans.

Comme Robert Comb jetait ce symbolique morceau de France dans la tombe, on l’entendit dire : « Ça y est, mon gars, tu es chez toi ».

Cette terre provenait du site du moulin situé à l’extérieur de Pozières, sur la D929, et à gauche peu après la sortie du village en direction de Bapaume. Gravés dans la pierre sur ce site sont ces mots :

« Les ruines du moulin de Pozières qui reposent ici étaient au centre des combats dans cette partie du champ de bataille de la Somme en juillet-août 1916. Ce moulin fut pris le 4 août par les troupes australiennes, qui tombèrent en plus grand nombre sur cette crête que n’importe quelle autre troupe. »

monument sur les ruines du moulin de Poziére

Les combats de Pozières, autour du moulin et plus au nord le long de la crête vers la ferme du Mouquet, firent plus de 23 000 victimes au sein de l’AIF en à peine plus de six semaines, entre le 23 juillet et le 5 septembre 1916. Parmi elles, près de 7 000 hommes furent tués, moururent de leurs blessures ou furent portés disparus.

cimetière provisoire en 1917

http://www.ww1westernfront.gov.au/french/pozieres-windmill/visiting-pozieres-windmill.php

Modifié par jackv
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la carte d'état major anglaise du 5 5 1916 avec en rouge les tranchées allemandes et vers Poziére et la ferme mouquet les rectifications en bleu (tranchées anglaises ) après les combats et l'avance britannique ( australienne)

vue actuelle

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petite parenthèse artistique avec ces superbes portraits

L’exposition Tirailleurs dans la Grande Guerre rend hommage, à travers dix des plus beaux portraits réalisés pendant la première guerre mondiale par les opérateurs de la Section photographique de l’armée, au Corps des tirailleurs sénégalais.

C’est en 1857 que le gouverneur général de l’Afrique occidentale française, Louis Faidherbe, crée le corps des tirailleurs dits « sénégalais », recrutés non seulement dans toute l’Afrique noire mais également en Afrique de l’est et en Afrique centrale et occidentale.

Au cours de la première guerre mondiale, les tirailleurs sénégalais démontrent leur valeur, notamment à Ypres et Dixmude ou lors de la prise du fort de Douaumont.

Durant la bataille du Chemin des Dames, en avril 1917, 7 000 d’entre eux sont tués (sur 16 500 engagés).

http://www.ecpad.fr/tirailleurs-dans-la-grande-guerre

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La troisième phase (3 septembre à fin octobre)

L'artillerie lourde s'étant avancée sur le terrain conquis, un effroyable bombardement recommença et se remit à broyer les lignes ennemies : obus de 400, de 380, de 270, s'abattirent pendant plusieurs jours, en vue d'une nouvelle grande attaque : celle-ci était fixée au 3 septembre.

Le temps s'était mis à la pluie ; et la boue, cette fameuse boue de la Somme, qui devait rester légendaire, commençait à faire parler d'elle.

Au nord, les Anglais avaient, depuis près d'un mois, fait des travaux d'approche autour de Guillemont « l'inexpugnable ».

Le 3 septembre, dès les premières heures de l'attaque, Guillemont fut pris. Ginchy, enlevé parles régiments irlandais, fut reperdu.

En liaison avec les Anglais, les Français, le même jour, voyaient tomber entre leurs mains Le Forest et Cléry sur Somme (au nord de la Somme), avec 2000 prisonniers.

Au sud, la 10e Armée se mettait en branle à son tour :

le 4 septembre 16, elle enlevait toute la première position entre Deniécourt et Vermandovillers: Soyécourt et Chilly et faisait 2.700 prisonniers; Chaulnes était directement menacé par Lihons.

Le 5, des contre-attaques allemandes furent vigoureusement repoussées et, le 6, la 1e Armée s'emparait d'une grande partie de Berny en Santerre.

Dans ces trois jours, les deux Armées, française et anglaise, avaient capturé plus de 6000 prisonniers et pris 36 canons

Le 9, les Anglais achevèrent de conquérir Ginchy et poussèrent leur marche, en oblique, sur Combles.

Le 12, grande attaque des Français entre Morval et la Somme toute la première ligne ennemie est emportée, les objectifs sont dépassés par une troupe admirable d'ardeur, et Bouchavesnes succombe ; on menace maintenant Péronne par le nord.

Enfin, le 15, les Anglais, à leur tour, s'élancent sur un front de 10 kilomètres.

Là, pour la première fois, font leur apparition, sur le champ de bataille,

« d'énormes, de terrifiantes machines qui, vomissant le feu par toutes leurs ouvertures, gravissent en courant les pentes les plus abruptes, renversent tous les obstacles, traversent en se jouant les plus solides défenses, les réseaux de fil de fer les plus inextricables, les nids de mitrailleuses les plus meurtriers, broyant tout, écrasant tout, semant partout l'émerveillement, l'épouvante et la mort: ce sont les tanks, ou chars d'assaut, qui, perfectionnés et multipliés, couronneront un jour la totale défaite allemande. »

Le combat dura trois jours, et le « tableau en fut magnifique : avec 4000 prisonniers, Courcelette, Martinpuich, le bois des Fourcaux, le village de Flers.

Le 17, la 1e Armée française prenait Vermandovillers et Berny.

Les combats devenaient de plus en plus difficiles.

Le temps était franchement mauvais : pluie, pluie, pluie, et, de plus en plus, des flots de boue : la bataille « s'enlisait »

L'ennemi réagissait avec un courage et un entêtement auxquels on est bien obligé de rendre éloge, surtout pendant ces batailles de septembre.

le 25 septembre ils emportaient Rancourt (au nord de Bouchavesnes) et Frégicourt, tandis que les troupes de Douglas Haig, en liaison avec eux et électrisées par leur exemple, faisaient tomber Morval.

Combles était positivement encerclé

Et, le 26 enfin, journée glorieuse : les deux Armées se donnaient la main dans Combles, le principal pilier de la défense allemande, la « clef » entre Bapaume et Péronne; et, d'autre part, tout à fait au nord, les Britanniques enlevaient Thiepval.

cimetiére de thiepval

Les troupes anglaises étaient très fatiguées.

Joffre et Foch auraient continué la lutte : ils savaient ce qu'ils pouvaient demander aux soldats de Verdun, même en dépit des souffrances de l'hiver commençant.

Nous étions maîtres de toutes les hauteurs en face de Bapaume et de Péronne il semble bien que les deux Armées n'avaient plus qu'à donner l'assaut décisif, qui les conduirait rapidement au cœur des deux villes.

D'autant plus que la résistance allemande, après ce sursaut dont j'ai parlé, paraissait faiblir... Mais le général Douglas Haig ne se crut pas le pouvoir d'imposer à sa jeune Armée, qui aspirait au repos et que les intempéries éprouvaient, un nouvel effort.

Ajoutons que, dans le même temps, tout à fait au sud, nous prenions Ablaincourt et Le Pressoir (7 novembre), tandis que les Anglais, au nord, enlevaient Beaumont-Hamel et Beaucourt le 13 novembre.

D'autre part, à l'arrière, on commençait à trouver cette bataille interminable. La «décision» semblait lointaine.

A Paris, Joffre lui-même et Foch, par surcroît, devenaient impopulaires auprès de certains politiciens.

S’en était donc fait : il était impossible, dans ces conditions, de poursuivre l'offensive : la bataille s'arrêta.

Rappelons que l'offensive française sur Verdun (pour la reprise de Vaux) commença aux derniers jours d'octobre.

Conséquences de la bataille

Pour ceux qui ont vu la bataille de la Somme, ce qui reste caractéristique - en dehors des horribles traits communs à toutes les batailles - c'est la dévastation par les marmites et la boue.

On avait déjà vu, au cours de cette guerre, bien des « patelins » démolis ; mais, cette fois, dans ces champs du Santerre, il semblait que toute la région eût été retournée sens dessus dessous, ou comme labourée par quelque soc gigantesque : il ne restait plus trace de vie !... Et d'autant moins trace de vie que, sur tout cela, à partir de septembre, était arrivée, implacable, l'inondation par la boue.

« De toutes les boues, écrit le colonel Lorieux, qui ont été, pour le poilu, l'une des plus cruelles souffrances de la guerre, celle de la Somme occupe, dans ses souvenirs, la première place. Boue lourde, gluante, dans laquelle on ne risque pas de disparaître comme en Woëvre, mais d'où l'on ne sort pas ! »

Pierre Loti, qui visita « l'enfer de la Somme », a écrit, sur ces paysages sinistres, quelques pages saisissantes qu'on voudrait pouvoir citer toutes :

« ... Par degrés, nous pénétrons dans ces zones inimaginables à force de tristesse et de hideur, que l'on a récemment qualifiées de lunaires.

La route, réparée en hâte depuis notre récente avance française, est encore à peu près possible, mais n'a, pour ainsi dire, plus d'arbres de l'allée d'autrefois restent seulement quelques troncs, pour la plupart fracassés, déchiquetés à hauteur d'homme ; et, quand au pays à l'entour, il ne ressemble plus à rien de terrestre : on croirait plutôt, c'est vrai, traverser une carte de la Lune, avec ces milliers de trous arrondis, imitant des boursouflures crevées.

Mais, dans la Lune, au moins, il ne pleut pas ; tandis qu'ici tout cela est plein d'eau à l'infini, ce sont des séries de cuvettes trop remplies, que l'averse inexorable fait déborder les unes sur les autres ; la terre des champs, la terre féconde, avait été faite pour être maintenue parle feutrage des herbes et des plantes; mais, ici, un déluge de fer l'a tellement criblée, brassée, retournée, qu'elle ne représente plus qu'une immonde bouillie brune, où tout s'enfonce.

Çà et là, des tas informes de décombres, d'où pointent encore des poutres calcinées ou des ferrailles tordues, marquent la place où furent les villages »

Le Santerre, nom mystérieux..

La légende prétend qu'il signifie : Terre de sang ...

Telle quelle, on peut et on doit dire que la bataille de la Somme reste une des grandes batailles de la guerre.

Sans doute, nous n'avions pris ni Bapaume ni Péronne. Mais le vrai but, qui était, ne l'oublions pas, de dégager Verdun, avait été impeccablement atteint.

L'ennemi avait bien vu lui-même, d'ailleurs, dès les premiers jours, sa surprise passée, l'importance d'une telle offensive et ce qu'elle dénotait de véritable force chez nous.

Après trois mois de lutte à peine, Joffre avait pu dicter son ordre du jour célèbre du 29 septembre :

« Verdun dégagé, 25 villages reconquis, etc... » ;

et, la bataille terminée, Douglas-Haig, à son tour, concluait son rapport officiel par cette phrase qui résume bien toute l'offensive de Picardie, en 1916

« Ainsi, les trois principaux objectifs pour lesquels nous avions entrepris cette offensive étaient atteints Verdun a été dégagé, de gros effectifs allemands ont été retenus sur le front occidental et une usure considérable a été infligée aux troupes ennemies ».

L'ennemi avait eu, en effet, 700000 hommes hors de combat, dont 105000 prisonniers ; il avait perdu 350 canons et plus de 1500 mitrailleuses. »

Mais au point de vue stratégique, le grand résultat de notre victoire de la Somme ne devait apparaître que quatre mois plus tard, lorsque, fin mars, les Allemands, se sentant impuissants à défendre le saillant Noyon-Roye, l'abandonnèrent sans bruit, et se replièrent sur la fameuse ligne Hindenburg : ils se refusaient eux-mêmes à subir une seconde bataille

« Te me rappelle, un soir d'octobre 1916, écrit M. Victor Giraud, avoir rencontré un petit chasseur qui, le matin même, avait quitté Sailly Saillisel.

Fourragère, croix de guerre, deux blessures, le casque bosselé, la capote déteinte, encore toute maculée de la glorieuse boue des tranchées tous les signes extérieurs de l'héroïsme.

Rien pourtant, dans sa vie antérieure, ne semblait l'avoir prédestiné à être un héros : simple petit employé dans un magasin de nouveautés, il arrivait en permission, et il allait embrasser sa femme et son enfant. A le voir, à l'entendre parler, tout vibrant encore de la bataille d'où il sortait, on respirait littéralement l'air du front.

Ses propos étaient magnifiques. Avec une modestie parfaite, sans la moindre emphase, sans se plaindre, il décrivait les misères et les dangers de leur dure vie quotidienne, misères et dangers plus terribles que ceux qu'il avait connu à Verdun, les bombardements effroyables, les ravitaillements inexistants, les abris dans les trous d'obus remplis d'une boue glacée, et la pluie qui tombe sans cesse, qui détrempe les corps et les âmes.

Oui, certes, disait-il, la vie que nous menons est infernale. Mais c'est le devoir. Et nous lutterons jusqu'au bout, car nous sommes sûrs de vaincre. Et nous ne voulons pas que nos enfants voient ce que nous avons vu »Il n'était peut-être pas un seul soldat français qui n'eût souscrit à ces viriles paroles.

Oui, Verdun, la Somme : deux atteintes irréparables portées au prestige de l'Armée allemande.

Texte tiré de « La grande guerre vécue, racontée, illustrée par les Combattants, en 2 tomes Aristide Quillet, 1922 »

Deux combats pendant la bataille de la Somme :

L’attaque de Estrées et Deniécourt

La bataille de Combles

Au 20 juillet, ils y avaient en renfort plus de 300000 hommes.

L'offensive va se poursuivre envers et contre tout jusqu'en novembre 1916. Les alliés en obtiendront un gain de 10 km.

Le prix en est exorbitant : 400.000 Britanniques tués et blessés ainsi que 200.000 Français et 450.000 Allemands... À comparer aux 750.000 victimes de Verdun.

Filmographie

La tranchée, un film de William Boyd, produit par Jacques Perrin montre avec une rare justesse de ton les préparatifs de cette folle offensive. Un film méconnu, l'un des plus émouvants et des plus beaux qui soient sur la Grande Guerre. Pour tous publics.

Les pertes

419 654 Britanniques
dont 206 000 morts ou disparus
202 567 Français
dont 66 000 morts ou disparus

437 322 Allemands (au minimum)
dont 170 000 tués

Circuit du souvenir

Dans la Somme, le circuit du souvenir est un itinéraire reliant Albert et Péronne. Découvrez les principaux sites des Champs de Bataille de la Somme.

http://www.historial.org/Champs-de-bataille-de-la-Somme/Circuit-du-souvenir

http://www.somme14-18.com/projet-unesco-preservation-sites-memoire

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petite pose quelques semaines (trêve de noël) cependant j'ai oublié de faire mention des combats plus a l'Est vers l'Alsace ,Meuse , Meurthe et Moselle ou le front a tenu mais ou les pertes sont aussi élevées..

l'alsace

pont a mousson ,les enfants essaient des masques a gaz février 16

ravitaillement dans les Ardennes

autre type de transport

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