Sur l'affaire Ranucci, je n'ai lu aucun des bouquins, j'ai seulement lu les interviews de Gilles Perrault et Gérard Bouladou accessibles avec le lien donné par Michael, et les explications de l'ex-commissaire Bouladou (qui n'a jamais été chargé de cette enquête), notamment sur les erreurs commises par Perrault, m'avaient paru convaincantes.

Il est aisé de corriger les fautes des autres, surtout plusieurs décennies après. Il est plus difficile d'éviter d'en commettre de nouvelles ; M.Bouladou a écrit un second livre pour reprendre certaines de ses affirmations parues dans le premier.

Illustration :

Dans son premier bouquin, il y a cette phrase inénarrable, qui évoque un moment de l'enquête où l'on présente à un témoin de l'enlèvement, C.Ranucci qui vient de passer sa première nuit en garde à vue :

"Lorsque C.Ranucci fut interpellé et qu'il fut établi qu'il avait enlevé la fillette avec son coupé Peugeot 304 gris métallisé, E.Spinelli revient au commissariat central de Marseille. Il ne reconnut pas l'auteur des faits qui lui fut présenté au milieu d'autres inspecteurs" (L'affaire du POR - Ranucci coupable !, G.Bouladou, France Europe Editions,2005)

Dans son second livre, de 2006, G.Bouladou tempère :

"Lorsque C.Ranucci fut interpellé et qu'il devenait plus que probable qu'il avait enlevé la fillette avec son coupé Peugeot 304 gris métallisé; E.Spinelli revint au commissariat central de Marseille. Il ne reconnut pas l'auteur des faits qui lui fut présenté au milieu d'autres inspecteurs."

Quoi qu'il en soit, la présomption d'innocence ne pèse pas lourd au commissariat central, non plus que le témoin Spinelli, garagiste de profession, qui avait lors de sa première audtion indiqué que le ravisseur était en Simca 1100.

Notez que dans les 2 versions, établi à coup sûr, ou fortement suspecté d'être le ravisseur, Ranucci, qui n'a encore rien avoué à cette heure, est bien de toutes façons, l'auteur des faits que le témoin rechigne à reconnaitre.... Noter aussi qu'on le présente au témoin au milieu d'autres inspecteurs ... ce qui laisse entendre que "l'auteur des faits" serait un inspecteur

De ce jour, M.Spinelli disparaitra de l'enquête et ne sera pas convoqué pour la reconstitution qui s'est déroulée au lieu de l'enlèvement sans que personne ne sorte du fourgon...

Modifié 8 décembre 201113 ans par michael02

Quoi qu'il en soit, la présomption d'innocence ne pèse pas lourd au commissariat central

Il y avait eu plusieurs enlèvements d'enfants à Marseille dans les années qui précédaient et l'ambiance dans la ville était alors à peu près celle décrite dans le film M le Maudit.