Cyril83

Par contre je ne trouve vraiment pas normal de transporter encore des voyageurs dans des wagons en 2025.

C'est bizarre de répondre en faisant allusion au projet de réouverture (coûteux et incertain) à un message dans lequel je plaidais simplement (comme Assouan avant moi) pour conserver l'infrastructure (démarche quasiment gratuite et simple à mettre en œuvre), contre les voix qui, ici même, pensent que revendre le ballast d'occasion permettrait de combler en partie la dette publique (j'exagère à peine). Pour le reste, si je comprends bien, ce fil est le rendez-vous des porte-parole des boomers qui se définissent comme tels et ont un message à faire passer aux trentenaires. Je laisse donc les trentenaires répondre directement.

Cela devrait relever du simple bon sens, à plus forte raison dans une zone peu exposée à la pression foncière et s'agissant d'une ligne qui est (je suppose) peu dotée (compte tenu du relief local) d'ouvrages d'art imposant à tout le moins une surveillance régulière. Mais quand on voit, ici même, les réactions d'un échantillon (certes réduit et peu représentatif, mais théoriquement plus sensible que la moyenne à la question ferroviaire) de l'électorat, on peut comprendre que les élus ne se soucient guère de ce principe.

Heureusement que face aux trentenaires, tous fainéants, tous bobos et tous écolos qui veulent "déconstruire les autoroutes", il y a des courageux comme toi, qui ne rechignent pas à utiliser longuement leur clavier (leur "rapport au travail" ayant totalement disparu au plus tard le jour de leur 60e anniversaire) pour proposer, au terme d'une analyse aussi pertinente que nuancée, de déconstruire des voies ferrées. Et qui ne sont pas du tout individualistes, si l'on excepte l'importance extrême que revêt pour eux le montant de leur feuille d'impôts. (J'ai cliqué sur le titre du fil car j'espérais avoir des infos et commentaires sérieux sur le sujet initial. Je n'ai pas été déçu !)

Profite-bien de ton séjour chez nos amis helvétiques et pense (sans vouloir te commander) à prendre des photos pour alimenter la rubrique "où que c'est ?".

De toute façon les habitués emportent leur casse-croûte car ils savent que le voyage peut être très long. Quand à la restauration "ambulante" qui ne bouge pas du local de service, cela reste un progrès par rapport à l'époque maintenant ancienne où il y avait deux voitures-bar portant le même numéro (!) et dont une seule était ouverte. Le voyageur, surtout quand il n'était vraiment pas aidé (je parle par expérience personnelle), pouvait facilement se retrouver perdu au moment d'aller chercher un sandwich.

Soit, je te laisse corriger si besoin (le délai pour que je le fasse moi-même est expiré). Mais il y a tout de même de quoi être exaspéré face à des gens qui ne connaissent pas grand chose au ferroviaire (c'est Jean-Pierre Farandou qui le dit et je crois que beaucoup ici l'ont dit avant lui), ont lamentablement planté leur affaire après avoir dilapidé beaucoup d'argent public et aujourd'hui, alors qu'ils devraient sinon disparaître sous terre, au moins ne plus s'exprimer sur le sujet, continuent d'apparaître devant les caméras pour ressasser leurs éléments de langage et présenter la carte de leur réseau fantaisiste (rappelez-vous : Bâle - Le Croisic, Thionville - Saint-Étienne, etc.), la larme à l’œil (je cite : "oh, ça fait longtemps que je n'avais pas sortie cette carte..."). Tout ça pour taper sur une boîte (la SNCF) qui a sûrement beaucoup de défauts mais qui elle, sait au moins faire rouler des trains et gagner de l'argent. Bref, tant va la cruche à l'eau qu'à la fin...

J’ai des raisons de penser que tu ne fais pas partie des vieux qui sont « contre la grève pendant les ponts ».

Ce documentaire toujours disponible en rattrapage (replay en anglais) me semble en effet bien construit, instructif et sans sensationnalisme inutile.

Autant "Complément d'enquête" semble souvent de bon niveau, autant les productions d’Élise Lucet sont complètement creuses ("Envoyé spécial") ou, au mieux, enveloppées d'un storytelling assez lourdingue ("Cash investigation").

Le pompon est quand même le passage avec l'interview de la cruche de Railcoop. "Elle n'accuse pas directement SNCF d'être à l'origine de la faillite de son entreprise" : il ne manquerait plus que ça ! J'ai trouvé la réponse de Farandou bien molle, à sa place j'aurais réitéré les propos qu'il avait tenus au Sénat. Mais on peut comprendre sa mollesse, car finalement la SNCF endosse un agrégat de rôles à peu près aussi nombreux et hétéroclites que les sujets traités de manière plus ou moins pertinente par ce reportage : propriété et dépendance de l'État à qui elle verse impôt et dividendes, vente de billets TGV au grand public (et billets gratuits pour les cheminots et anciens cheminots), réponse aux appels d'offres des AOT pour les TER et Intercités, gestionnaire d'infrastructure, maison mère d'un groupe qui réalise un chiffre d'affaires important dans le transport routier... Tout cela est un peu plus compliqué à endosser que le rôle de client mécontent (à tort ou à raison) ou de sœur du patron d'une coopérative qui a fait faillite faute de business plan valide.

C'est très fréquent. Parfois c'est en voiture 5.

Réponse à la première question : Fabrice je ne sais plus comment (le nom est imprononçable). Mais il a un "conseiller spécial" beaucoup plus connu.

Les vieux contre la grève pendant les ponts ? Alors qu’ils peuvent partir en villégiature quand ils veulent et de préférence quand les trains, les autoroutes, les hôtels et les locations de vacances sont moins remplis et moins chers ? C’est un gag. Et dans vos réactions vous oubliez de parler des nombreux Français qui n’ont pas les moyens de partir, ou alors seulement une fois par an. Ou qui ne peuvent pas facilement « faire le pont », parce qu’ils ont un vrai travail (conducteurs d’autobus, personnel médical, personnel de la grande distribution…) et ne se contentent pas, contrairement à moi, d’occuper une chaise dans un bureau (ou chez soi en télétravail) en étant seulement préoccupé par le souci d’« apurer » son stock de congés et de RTT.

La région Auvergne-Rhône-Alpes a, d'ores et déjà, fait le choix de subventionner des projets d'infrastructures routières relevant de l'État, mais de ne pas investir dans des lignes ferroviaires peu empruntées et au profil difficile, donc sans intérêt par rapport à la route, comme Laqueuille - Ussel et Thiers - Boën (où les circulations sont suspendues depuis près de 10 ans). J'ai été deux ou trois fois (en 2012 puis en 2021) de Clermont-Ferrand au Puy en TER, il me semble que cela a toujours été en car depuis Brioude ou Saint-Georges-d'Aurac. Puisque tu évoques l'A69 (qui nous éloigne un peu de la région, mais le débat est le même), la présidente de la région Occitanie (dont tu n'ignores pas qu'elle n'a pas exactement la même appartenance politique que la majorité en Auvergne-Rhône-Alpes) a très bien expliqué que la voie ferrée ne pouvait pas être une alternative puisqu'elle est à voie unique. On peut bien sûr débattre des projets de nouvelles infrastructures routières (quoique la logique élémentaire serait tout de même de terminer ceux qui ont été commencés avant de se retrouver bloqués par des décisions de justice absurdes), mais il me semble que la situation financière du pays ne nous permet pas d'esquiver la question d'étudier, desserte par desserte et de manière objective, le coût (péages, masse salariale beaucoup plus élevée que pour le transport routier) et les bénéfices du maintien d'une desserte ferroviaire ouverte aux seuls voyageurs (je laisse ici de côté la question du fret, qui subsiste sur les lignes des Causses et des Cévennes). En comparant évidemment avec les possibilités offertes par la route. Si quelques personnes ont envie de conserver le train, elles n'ont qu'à se cotiser. Il paraîtrait que certains ont déjà essayé mais que les banques n'ont pas suivi.