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Le Web des Cheminots

Quelle orientation, quelle stratégie pour la CGT ?


Jojo35

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Le syndicalisme de classe, anti-capitaliste, se caractérise par une profonde crise d’orientation, c’est à dire par un manque de stratégie adaptée à la situation.

Première organisation syndicale en France, la CGT est au cœur de ce problème. Le 49ème congrès doit être l’occasion de mettre cette question au premier plan.

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Quelle orientation, quelle stratégie pour la CGT ? La première contribution du CSR au débat préparatoire de ce congrès avait porté sur les structures. Ce point ne doit pas être déconnecté de celui du débat d’orientation. C’est une et même question. Nous y reviendrons.

Une orientation syndicale anti-capitaliste se doit de répondre à la situation en cours et tracer des perspectives d’action concrète pour atteindre des objectifs clairement affichés. C’est à partir de là que se dessine la stratégie de la confédération. Les syndicats de la CGT ont donc une énorme responsabilité pour sortir de la situation actuelle d’échec. Inutile de s’attarder sur les caractères de la société capitaliste, que ce soit au niveau de la France comme au niveau mondial : exploitation, domination, discrimination, misère, guerres, destruction de l’environnement,… Voilà le lot quotidien des prolétaires, de leurs enfants et de leurs familles sur la planète toute entière.

Mais la situation actuelle est marquée par la crise économique mondiale dont les conséquences sont déjà terribles, et qui vont s’accentuer. Les grands groupes capitalistes utilisent d’ailleurs le prétexte de la crise pour accélérer la mise en œuvre de plans de rationalisation capitaliste pour augmenter encore plus l’exploitation. La sortie de crise ne sera pas un retour à la situation d’avant crise : ce sera encore pire si nous ne réussissons pas à battre le capitalisme. C’est à cela que la stratégie de la CGT doit répondre. La stratégie de la CGT se doit donc d’être non seulement adaptée au niveau de la France mais aussi au niveau international.

Le congrès de la CGT doit réaffirmer clairement que son objectif est double : combattre pied à pied les conséquences du capitalisme sur les conditions de vie et de travail des prolétaires ; viser, sur cette base de luttes de plus en plus larges, la suppression du capitalisme et la construction d’une autre société, débarrassée de l’exploitation comme le dit l’article 1 des statuts de la CGT.

Pour atteindre ce double objectif, il faut une stratégie adaptée. Ce n’est qu’en tenant ce langage clair, que les syndicats et les syndiqués de la CGT contribueront à que se reconstruise une haute conscience de classe parmi une très large partie des prolétaires. Il faut annoncer clairement une issue et une stratégie de lutte intransigeante comme ce système.

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controleursncf

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J'ai trouvé cela aussi, une marche vers la vérité des prix qui préfigurait sans doute le Congrès de 2009

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©Les Clés du social/mois social 2008/ syndicats /

LE CARTE SUR TABLE DE LA CGT

article mis en ligne le 15/06/08

La CGT annonce le vrai chiffre de ses adhérents et alerte ses militants

La direction de la CGT a décidé de mettre les cartes sur la table. Dans un rapport débattu à son Comité confédéral de mai, elle a annoncé ne recueillir que 640 000 adhérents et non les 710 000 revendiqués à son dernier congrès.

Par ce geste, la direction de la CGT espère sans doute créer un choc chez ses militants et les amener à redescendre sur terre pour prendre le problème de leur mutation à bras le corps.

Ce geste peut aussi entraîner les autres organisations syndicales à faire de même. On pense d’abord à la CFDT qui a publié avant tout le monde son budget. Mais le chiffre d’adhérents CFDT est sur évalué par le jeu d’un diviseur trop bas du nombre de timbres annuels. Ses effectifs doivent être proches de ceux de la CGT, plus élevés que ceux imposés par certains chercheurs et moins élevés que ceux affichés publiquement par la direction de la confédération.

Que les deux organisations qui ont signé l’accord sur la représentativité mettent ainsi cartes sur tables aurait du poids et du sens. Cela montrerait qu’elles ne craignent pas de dire la vérité. Cela montrerait qu’elles ont compris que l’heure est grave.

Car il faut aller au-delà des chiffres. Comme l’écrit le texte CGT « Ni dans l’industrie, ni dans les services, la CGT n’a les moyens de ses ambitions… La fonction publique n’est plus un bastion… » ; et de conclure que « les modes d’organisation actuels de la CGT sont trop en décalage avec le salariat à organiser et à représenter ». Question finale : « Une reconquête du salariat est-elle possible sans changements significatifs dans nos modes d’intervention et d’organisation ? » Ce texte ne concerne t’il que la CGT ?

Le recul syndical n’est pas qu’une question de nombre d’adhérents, accentuée par un changement de génération. Il est le produit d’une inadaptation des modes d’organisation, de communication et de fonctionnement. Il est aussi problème de gestuelle revendicative, car que veulent dire ces manifestations de quelques milliers de participants, ces rituels de journée de protestation ?

La présentation du rapport de la CGT est-elle le premier temps de la bataille pour la survie ? Les militants de toute organisation sont persuadés avoir l’éternité devant eux. Reconnaître publiquement sa faiblesse est le moyen de faire comprendre aux militants qu’ils imaginent leur organisation autrement qu’elle n’est dans la réalité. La mise à nu de cette réalité, puis son acceptation sont des conditions pour guérir le monde syndical de ses illusions.

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" Par ce geste, la direction de la CGT espère sans doute créer un choc chez ses militants et les amener à redescendre sur terre pour prendre le problème de leur mutation à bras le corps."

Salut, juste cette phrase me fou déja les boules, et me donne encore plus envie de zapper le congrès, voir + si plus d'affinité.

Va finir à SUD si le syndicalisme français continu à glisser vers l'accompagnement du merdier.

Faut qu'ils arrêtent le " c'est la faute de la base si cela ne se mobilise pas ", faudrait qu'ils l'écoute un minimum la base au lieu de vouloir lui imposer les choix des apparatchiks de Montreuil.

Mine de rien, la plaie ouverte lors de la dernière grande lutte des cheminots n'est pas près de cicatriser.

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" Par ce geste, la direction de la CGT espère sans doute créer un choc chez ses militants et les amener à redescendre sur terre pour prendre le problème de leur mutation à bras le corps."

Salut, juste cette phrase me fou déja les boules, et me donne encore plus envie de zapper le congrès,

Tu as tort , les congrès sont 'occasion de manger du coq au vin ...... !

Vas-y au moins pour cela ....

voir + si plus d'affinité.

Va finir à SUD si le syndicalisme français continu à glisser vers l'accompagnement du merdier.

oh grossier personnage .Attention tu bascule dans la chienlit ...re !

Faut qu'ils arrêtent le " c'est la faute de la base si cela ne se mobilise pas ", faudrait qu'ils l'écoute un minimum la base au lieu de vouloir lui imposer les choix des apparatchiks de Montreuil.

Montreuil ne serait - elle pas qu'une tour d' ivoire y voir et re !

Mine de rien, la plaie ouverte lors de la dernière grande lutte des cheminots n'est pas près de cicatriser.

quelle lutte pour que l'on puisse partir à 50 ou 55 ans normalement ......re re !

A noter qu'en 2009 , beaucoup pourraient partir normalement et ne le font pas et visiblement le nombre est très conséquent donc le terme "Vieux cons " est approprié...re re re

:blush: te ronge pas le sang....Bernard gère la situation

Modifié par MarcM
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Tu as tort , les congrès sont 'occasion de manger du coq au vin ...... !

Vas-y au moins pour cela ....

oh grossier personnage .Attention tu bascule dans la chienlit ...re !

Montreuil ne serait - elle pas qu'une tour d' ivoire y voir et re !

quelle lutte pour que l'on puisse partir à 50 ou 55 ans normalement ......re re !

A noter qu'en 2009 , beaucoup pourraient partir normalement et ne le font pas et visiblement le nombre est très conséquent donc le terme "Vieux cons " est approprié...re re re

bigbisous te ronge pas le sang....Bernard gère la situation

Salut Marc, je voyais bien la chose comme cela. :blush:

J'veux bien être constructif sur le sujet, mais ai de plus en plus de mal! pascontent

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  • 1 mois plus tard...

L'opposition interne s'exprime sur le site Le Grand Soir :

De l’interview de Bernard Thibault donnée au journal Le Monde

Roger SYLVAIN

Malgré une pique bien inoffensive à destination de la CFDT accusée de remettre le changement social à un peu trop loin (comme si l’état-major CFDT n’était pas missionné pour trahir chaque lutte et chaque revendication), tout dans cette interview confirme l’ancrage dans le syndicalisme rassemblé du principal dirigeant de la CGT.

S’accrochant à une lecture superficielle des résultats aux prud’homales (marquée avant tout par une abstention massive faisant figure de désaveu et par l’engagement massif des militants de terrain et de lutte CGT reconnus à la base permettant à la CGT de limiter les dégâts [1]), B. Thibault débute son interview en balayant la candidature de JP Delannoy : « C’est une candidature individuelle, elle n’a pas été présentée suivant les règles statutaires, elle ne sera donc pas prise en compte. Jean-Pierre Delannoy veut incarner une autre orientation pour la CGT. Ce débat sera réglé au congrès. »

Alors le congrès de la CGT n’est normalement nullement à la botte de l’équipe sortante mais bien le congrès des syndicats, souverains durant son déroulement, B. Thibault refuse de reconnaître le courant important que représente Delannoy, en particulier dans les bases syndicales. Outre les prises de position de plus en plus nombreuses de militants et organisations de base, l’ampleur de la rupture entre les bases syndicales et l’appareil confédéral est pourtant confirmée par l’enquête diligentée par la Confédération elle-même en juillet auprès des UD et des Fédés et dont les remontées sont très claires : si la ligne est approuvée par l’appareil permanent, elle ne passe pas dans les syndicats : « nous avons du mal à être écoutés », déploraient les cadres intermédiaires.

C’est donc dire le peu de cas fait ici à la démocratie syndicale, déjà sérieusement mise à mal par la préparation du congrès (sans même parler des mises à l’écart, mesures administratives ou même exclusion pure et simple de syndicats ou d’UL) : la désignation des délégués a principalement eu lieu avant même la parution des documents officiels et très peu de syndicats ont été réunis pour désigner les délégués et candidats à la future commission exécutive.

Mais elle sera encore bien plus en danger si passent les projets confédéraux au cours d’un congrès qui paraît donc joué d’avance.

Derrière les discours sur la nécessité de syndiquer davantage, ce que nul syndicaliste ne conteste, le document d’orientation propose en effet la remise en cause des syndicats d’entreprise et du fédéralisme et programme leur remplacement par de nouvelles structures « à la carte » validées par une commission confédérale d’affiliation en fonction de leur adaptation à la ligne confédérale. Adieu donc à ce qui a fait la richesse de la CGT : la conf’ n’est plus la coordinatrice mandatée par la base mais, depuis Montreuil et les bureaux de la CES à Bruxelles, elle dirige, valide ou exclut : la démocratie syndicale est supplantée par le centralisme bureaucratique.

Ainsi serait définitivement verrouillé le recentrage confédéral et, après la mise en place du Cogetise au congrès précédent, l’état-major confédéral disposerait de tous les moyens pour mettre au pas les organisations de base encore largement imprégnées de lutte de classes – avant de les exclure.

L’enjeu est de taille pour les syndiqués CGT et, au-delà, pour l’ensemble des travailleurs.

Il recouvre la bataille sur le bilan et l’orientation de la direction confédérale alors que Bernard Thibault fait, toujours dans cette interview, un plaidoyer pour le « compromis » (en cette période, on aurait pu espérer qu’il parle de lutte voire de lutte de classe) et, dans le droit fil des documents préparatoires au congrès, évacue l’enlisement par les directions syndicales de la mobilisation du premier semestre 2009 et le bilan pour les travailleurs de ces 20 dernières années de syndicalisme rassemblé.

Or chaque militant syndical sait ce que signifie « compromis » et qu’il n’est en même temps de compromis utile aux travailleurs qu’appuyé sur un rapport de force : alors que la confédé a renoncé à construire ce rapport de force, de quel compromis utile aux travailleurs B. Thibault peut-il se réclamer sur les 20 dernières années ?

- Sur les salaires ? Depuis 20 ans, la masse salariale nationale est amputée annuellement de 180 milliards d’euros : où est le compromis ?

- Sur les retraites, où est le compromis ?

- Concernant la sécu et l’accès au soins, où est le compromis ?

- La casse du service public et de l’éducation ?

- L’emploi, les délocalisations et la casse industrielle ?

- Les droits et les libertés syndicales ?

C’est du 120% de satisfaction pour le capital aux affaires.

Depuis 20 ans, les travailleurs encaissent coups sur coups et subissent reculs sur reculs de la part d’un pouvoir patronal décidé à mener et à gagner la lutte de classe. Pendant ce temps, la direction confédérale a passé son temps à liquider l’héritage de classe qui fit la force de la CGT et des travailleurs, et à construire le syndicalisme rassemblé au sommet dans l’accompagnement du patronat et dans la défaite pour les travailleurs, en France et au niveau international (CES-CSI).

En dépit de ce qu’affirme B.Thibault, elle flirte désormais en permanence avec la compromission, à l’Elysée, dans les salons feutrés du Medef ou de l’UE, dans des associations comme Confrontations-Europe ou Dialogues, dans le refus de construire le tous ensemble en même temps seul capable de battre le grand capital et ses institutions.

C’et pourquoi il est vital pour la CGT et pour l’ensemble des travailleurs que soit clairement posée la question de l’orientation syndicale et des directions qui la portent : poursuivre avec le syndicalisme perdant de ces 20 dernières années ou redéfinir l’orientation de la grande CGT par la renaissance du syndicalisme de classe et de masse qui lutte au quotidien pour la satisfaction des revendications et à long terme pour la fin de l’exploitation de l’homme par l’homme et la socialisation des moyens d’échange et de production ?

C’est pourquoi le FSC soutient la candidature de JP Delannoy comme secrétaire général de la CGT contre B. Thibault, susceptible de favoriser le débat et le rassemblement entre syndiqués de lutte afin de sauver la grande CGT et la replacer sur ses fondamentaux. Le mécontentement populaire face à la casse sociale et la colère militante face aux directions syndicales est important. La direction CGT le sait bien et mise sur le verrouillage, l’exclusion pour accélérer et rendre définitive la dérive.

Mais la CGT, notre CGT, c’est celle des camarades et des militants du terrain. On ne veut pas la perdre et la laisser aux mains de ceux qui n’ont que des défaites comme bilan et la poursuite du naufrage comme proposition.

Roger SILVAIN, ex-secrétaire général CGT Renault Billancourt,

ex-coordinateur CGT groupe Renault, président du Front Syndical de Classe.

source : http://www.frontsyndical-classe.org...

adresse de l’interview de Bernard THIBAULT

http://www.lemonde.fr/societe/artic...

URL de cet article

http://www.legrandsoir.info/De-l-interview...l-Le-Monde.html

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Je met l'article du monde pour la lecture parallèle :

Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT

"Compromis ne veut pas dire compromission"

LE MONDE | 09.11.09 | 14h41 • Mis à jour le 10.11.09 | 08h44

A un mois de l'ouverture du 49e congrès de la CGT, le 7 décembre à Nantes, Bernard Thibault expose les grandes lignes de sa stratégie. Candidat à sa propre succession au poste de secrétaire général, il doit faire face, en pleine crise économique, à une CGT qui doute. Certes, la confédération n'est pas menacée par la réforme de la représentativité qui est en train de rebattre les cartes au sein du monde syndical. Mais l'évolution "réformiste" de la CGT, sa stratégie unitaire qui a permis un rapprochement avec la CFDT, la stagnation des effectifs à 650 000 adhérents vont alimenter les débats à Nantes. Certain d'être réélu pour un quatrième mandat, M. Thibault va devoir construire une nouvelle direction, après les départs de ses "numéros deux", Maryse Dumas et Jean-Christophe Le Duigou, qui veulent laisser place à la relève.

Un candidat d'opposition - Jean-Paul Delannoy, métallurgiste du Nord - va se présenter contre le secrétaire général sortant. N'est-ce pas le signe que le mécontentement grandit ?

C'est une candidature individuelle, elle n'a pas été présentée suivant les règles statutaires, elle ne sera donc pas prise en compte. Jean-Paul Delannoy veut incarner une autre orientation pour la CGT. Ce débat sera réglé au congrès. Contrairement à lui, je suis persuadé que les salariés n'ont aucun doute sur la CGT, sa démarche, ses analyses et ses revendications. Sinon, on ne comprendrait pas pourquoi nous avons été les seuls à progresser aux dernières élections prud'homales (décembre 2008).

Les mots durs à votre égard du leader CGT de Continental, Xavier Mathieu, cet été, ont montré qu'il existait des impatiences, des doutes ...

Si les travailleurs doutaient de la CGT, il n'y aurait pas ce niveau d'attentes et d'exigences à notre égard. Il n'y a pas de divergence d'appréciation entre nous sur les impasses que génère le capitalisme. La question n'est pas de savoir si la CGT est ou n'est pas anticapitaliste : la CGT "combat l'exploitation capitaliste ". C'est dans l'article 1 de nos statuts et ils n'ont pas changé. Ce que veulent les salariés, c'est un syndicat utile pour améliorer leur sort ici et maintenant. Un syndicat composé d'une avant-garde éclairée serait marginalisé par la grande majorité des salariés et donc inefficace.

On vous reproche d'avoir transformé la CGT en un syndicat réformiste. Revendiquez-vous cette évolution ?

La puissance de la CGT doit être mise à profit pour accrocher des avancées sociales, même partielles. C'est cela que les salariés attendent de nous. A la création de la CGT, l'objectif était bien de modifier le rapport de forces entre salariés et employeurs, en forçant à la négociation. Parmi les critiques, nous entendons que la négociation avec le chef de l'Etat et le gouvernement serait par principe impossible. Cela signifie-t-il qu'il faut attendre un changement politique ou de société pour que les négociations soient envisageables ?

Notre objectif est d'être utile en toutes circonstances, sans ignorer que le contexte politique influe évidemment sur la possibilité d'être entendu. Parmi ceux qui critiquent les orientations actuelles de la CGT, certains sont en fait en mal de perspectives politiques et demandent au syndicat de combler ce manque. Quant au réformisme, c'est un débat philosophique vieux comme le syndicalisme. Classer les syndicats, les militants de la CGT est d'abord source de division. Ceux qui font signer une pétition ou qui occupent une entreprise ne se posent pas la question de savoir s'ils sont réformistes ou révolutionnaire : ils travaillent à la mobilisation.

Le "compromis" n'est plus un gros mot à la CGT ?

Compromis ne veut pas dire compromission. Il reflète un rapport de forces à un moment donné. Tout syndicaliste doit être à même d'apprécier, à l'issue d'une négociation, si le résultat améliore ou non la situation des salariés. Xavier Mathieu a signé un compromis dans son entreprise.

Certains de vos opposants craignent que la CGT ne devienne une CFDT bis...

Où serait l'intérêt pour la CGT à copier les méthodes, les objectifs de la CFDT qui, elle, a reculé aux élections prud'homales ? Je remarque aussi qu'un discours très vindicatif, comme celui de Force ouvrière, lorsqu'il n'est pas conforme aux actes, fait perdre en influence. La différence principale avec la CFDT tient au degré de critiques à l'encontre du système capitaliste. La CFDT, au fil des ans, a remisé au second plan son ambition de transformation de la société .Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y ait pas des choses à faire ensemble comme avec l'ensemble des syndicats.

Vous aviez critiqué le NPA et Olivier Besancenot pour leur ingérence dans le débat sur la stratégie syndicale. D'autres partis, comme le PCF, se permettent aussi des commentaires. Comment réagissez-vous ?

Que des responsables politiques s'intéressent à la stratégie des syndicats, pourquoi pas. La CGT est un objet public qui fait partie de l'identité nationale. Peut-être parce que c'est elle qui donne le la au syndicalisme français. Autre chose est que des partis prétendent dicter ce qui doit être notre ligne de conduite syndicale. Depuis que l'on a eu une rencontre avec le NPA, il y a moins de déclarations de sa part sur ce sujet. Le PCF respecte l'indépendance syndicale dans le dialogue nécessaire entre syndicats et partis politiques.

Avec un peu plus de 650 000 adhérents, vous êtes loin du million, objectif fixé voici deux congrès. N'est-ce pas un échec ?

C'est un échec. On atteindra peut-être les 45 000 adhésions pour cette année lors du congrès. Mais ce rythme n'est pas à la hauteur de nos ambitions. Pour améliorer leurs conditions, les salariés doivent être organisés, il n'y a pas d'alternative. La question des libertés syndicales reste récurrente : le patronat ne veut pas que le syndicalisme se développe dans les entreprises. La CGT a aussi une responsabilité. Nous sommes implantés dans les secteurs où l'emploi recule et absents des secteurs où l'emploi se développe. J'espère que ce constat occupera une place centrale au congrès pour faire évoluer nos structures.

Les suicides sur le lieu de travail se sont multipliés. N'est-ce pas un constat d'échec pour le syndicalisme ?

On ne peut pas tout mettre sur le dos du syndicalisme. La longue dégradation des conditions au travail est d'abord la conséquence d'une course à la productivité et d'une dévalorisation du travail et des travailleurs. Mais il faut probablement mieux articuler revendications collectives et prise en charge des situations individuelles.

Pourquoi refusez vous de participer au débat sur l'emprunt ?

On va faire payer aux contribuables le fait que les entreprises ont accumulé un retard d'investissement parce qu'elles ont privilégié leurs actionnaires . Il faut savoir ne pas perdre son temps . En plus, Nicolas Sarkozy a déjà tout décidé.

Propos recueillis par Rémi Barroux

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Ca en parle aussi ici :

http://bellaciao.org/fr/spip.php?article93778

http://bellaciao.org/fr/spip.php?article93777

Modifié par Bandaa Bono
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  • 3 semaines plus tard...

ARTICLE DU NOUVEL OBSERVATEUR DU 26 NOVEMBRE 2009

Thibault, le réformiste

Le leader de la CGT sera réélu, début décembre, pour un dernier mandat Paradoxalement, il a installé une relation de confiance avec l'Elysée de Nicolas Sarkozy. Il a aussi profondément changé la culture de la première centrale syndicale française

Sarkozy, au moins, il a des c... Il défend l'industrie française !» Cri du coeur d'un parlementaire sarkozyste pur sucre ? Pas du tout ! Cet éloge émane d'un très proche de... Bernard Thibault, le leader de la CGT, qui, le 7 décembre à Nantes, va ouvrir le 49e Congrès de la centrale syndicale. Thibault va bien sûr être réélu pour trois ans à la tête du premier syndicat français. Mais ce devrait être son dernier mandat : il compte ensuite «faire monter» Frédéric Imbrecht, le leader de la Fédération de l'Energie. Ca tombe bien : ce serait Imbrecht qui - en 2004 - aurait donné à un Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Economie, le «goût» de la CGT, au moment de l'ouverture du capitald'EDF...

Hé oui. Il semblerait que l'arrivée de Sarkozy à l'Elysée ait installé une version moderne des «gaullo-coco», le mythique attelage gaullistes- communistes d'après la Seconde Guerre mondiale. Bernard Thibault, le héros des grèves des transports de 1995, qui a 50 ans aujourd'hui, ne nie pas le réchauffement : «Pour Sarko, tous les sujets passent par des relations personnelles. Mais il y a longtemps que j'ai épuisé mes capacités d'influencer ses décisions !» Pour Raymond Soubie, le conseiller social du chef de l'Etat, «ils ont, certes, tous les deux un penchant pour l'industrie. Mais au plus le président tient tout simplement compte du principe de réalité qui fut sous-estimé dans le passé : la CGT est la première organisation syndicale française. L'équilibre est rétabli». Si François Mitterrand n'avait pas de syndicaliste préféré, de fait, le chouchou de Jacques Chirac, c'était Marc Blondel, à l'époque secrétaire général de FO. Blondel, la bonne chère, les bonnes bières. Et le préféré de son Premier ministre Jean-Pierre Raffarin ? François Chérèque, le numéro un de la CFDT, le réformiste. Longtemps après la chute du mur de Berlin, ces deux hommes politiques de droite continuaient à se méfier de la CGT, historiquement trop proche des communistes.

Les signes de cette entente paradoxale abondent. Souvenez-vous de la grève des cheminots, à l'automne 2007. Le président Sarkozy décide de réformer les régimes spéciaux de retraite de la SNCF, de la RATP et des électriciens-gaziers. Il veut, en 2012, faire passer de 40 à 41 le nombre d'années de cotisation. La grève éclate à la mi-octobre. Prévue pour 24 heures, elle dure. Le secrétaire général de la CGT ne sait comment arrêter ses troupes. Didier Le Reste, un «dur», responsable de la Fédération CGT des Cheminots, est embêté : il a peur de la concurrence de SUD-Rail. Thibault se rend à l'Elysée, où Sarkozy lui répète qu'il ne cédera pas. Thibault lui dit en substance : «Donnez- moi quatre jours, je vous promets la reprise du travail.» Son entourage doute, mais Sarkozy croit à cet engagement. Thibault propose alors un deal à Xavier Bertrand, ministre du Travail : si les négociations ont lieu entreprise par entreprise, en présence d'un représentant de l'Etat, le mouvement cessera. Marché conclu. Et, après quelques hoquets... le travail reprend effectivement. Le numéro un de la CGT vient d'entrer définitivement dans le clan des réformistes !

Recherche de compromis Autre épisode : à la rentrée 2008, Nicolas Sarkozy reçoit à l'Elysée l'ensemble des syndicats. Il serre longuement la main de Bernard Thibault, lui demande s'il a passé de bonnes vacances. Mais il passe devant François Chérèque comme s'il ne l'avait pas vu. Sarkozy n'a pas du tout apprécié le livre que le leader de la CFDT vient de publier (1). Dans cet ouvrage, Chérèque révèle que le président de la République lui a proposé une amnistie, quelques semaines après le scandale de l'UIMM, Il faudra toute l'habileté de Raymonde Soubie pour ramener son patron à de meilleures intentions. Plus récemment, le choix d'Henri Proglio, le président de Veolia, pour remplacer Pierre Gadonneix à la tête d'EDF s'est fait avec l'appui de Bernard Thibault. La CGT émettait des critiques sur les acquisitions internationales de l'électricien.

· Cette propension à réformer la centrale, à chercher des compromis sur les grands sujets, faisait bien partie du mandat de Bernard Thibault quand son prédécesseur Louis Viannet lui passe le relais, en 1999. Mais la stratégie n'allait pas de soi pour cet homme au parcours étonnant. Enfant, le jeune Bernard ne lit pas les journaux. Son père est bûcheron à la Ville de Paris, sa mère élève ses trois enfants. Le week-end, il bricole son Solex. A 16 ans, il entre dans un centre d'apprentissage de la SNCF. Pas rebelle pour un sou. Ce n'est qu'en 1977 qu'il s'encarte à la CGT : un vieux syndicaliste est harcelé par un petit chef, ce qu'il ne supporte pas. Moins de vingt ans plus tard, il portera pendant trois semaines la grève lancée par les cheminots (sauf les cédétistes) contre la... réforme des régimes spéciaux de retraite voulue par Alain Juppé. C'est la grève historique de décembre 1995 qui finit par faire reculer le Premier ministre.

·

Ce pragmatisme est davantage dans les gènes de l'autre grande centrale. «Thibault fait ce que la CFDT a décidé avant lui, et il s'y tient. Et je pense qu'il s'y tiendra, estime Marcel Grignard, secrétaire national de la CFDT. Le problème, c'est l'évolution nécessaire des structures de la CGT. Et ça, je ne sais pas comment il s'y prendra.» Bernard Thibault, lui, est serein. «Aujourd'hui, affirme-t-il, nous sommes dans le vrai. Nous n'avons plus de crise identitaire.» Pourtant, la contestation interne a été bruyante ces derniers temps. Il y a eu Xavier Mathieu, responsable cégétiste de Continental, qui - déçu du faible soutien de la centrale - a traité son secrétaire général de «racaille»... Et aussi Jean-Pierre Delannoy responsable de la CGT Métallurgie du Nord-Pas-de-Calais, opposant de toujours à la ligne réformistes, qui, pour la première fois, se présente à Nantes contre Thibault.

·

Pas de quoi affoler le numéro un. «Le syndicalisme à la «Conti» n'est pas le nôtre, explique le secrétaire général. Dans une négociation, notre premier objectif n'est pas d'obtenir la prime de départ la plus importante.» Il reste cependant beaucoup à faire, concède Thibault : «Nous n'avons toujours pas atteint le million d'adhérents E nous faut conquérir les jeunes, leur parler vrai» Autre objectif majeur : favoriser l'unité d'action pour parvenir au «syndicalisme rassemblé». Depuis quelque temps, on voit souvent Thibault et Chérèque bras dessus, bras dessous. Finies les fâcheries de 2003, quand le numéro un de la CFDT signait seul l'accord sur les retraites de François Fillon, alors ministre du Travail. Les retrouvailles ont été scellées en août 2008, avec l'accord sur la représentativité des organisations syndicales.

Le congrès de Nantes doit, enfin, s'attaquer à la question des structures de la CGT. Le nombre des dirigeants va être considérablement réduit. Ce qui signera le départ de piliers historiques comme Jean-Christophe Le Duigou, le monsieur «retraites», et Maryse Dumas, la madame «emploi». Thibault installe la relève avant de passer la main.

Longtemps Force ouvrière et son secrétaire général André Bergeron ont été les interlocuteurs privilégiés des présidents de la République comme de Gaulle, Pompidou ou Giscard d'Estaing.

Le chouchou de Jacques Chirac, c'était Marc Blondel, le patron de FO, avant qu'il ne lui préfère Nicole Notât à la suite des grèves de 1995.

Martine Gilson

Le Nouvel Observateur

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Cric crac croc crac ( es ce le bruit de ma carte qui se déchire ). la suite après nante. lapleunicheuse

De toute manière , suite à ceci , il faut que la CGT revoit tout de fond en comble car un smic à 1500 euros net donne naissance à un sur-consommateur !

Si vous pouviez y glisser cela ...et abandonner le smic à 1500 euros net

A mon avis , il faut en parler à Copenhague ...car l'érosion doit être dû à un micro (ou macro) climat dans la sphère de Montreuil.Pourtant , il pourrait faire appel à Voynet , elle en est maire .

Modifié par MarcM
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De toute manière , suite à ceci , il faut que la CGT revoit tout de fond en comble car un smic à 1500 euros net donne naissance à un sur-consommateur !

J'ai dû louper des épisodes ...La cgt doit impérativement les intégrer et d'autres OS aussi et vite

Se contenter de faire augmenter les salaire est juste un levier, et tant que les leviers de l'augmentation du coût de la vie ne seront pas en position neutre , rien ne fonctionnera. Déjà se cacher derrière ces termes est un imbécilité de politiquement correct. faut parler vrai en affirmant la redistribution des richesses et autres batailles des idées et luttes des classes ( c'est si vrai ). La base quoi. Et ces dernières années, ces mots on les entend de moins en moins au seins de la cégette.

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Se contenter de faire augmenter les salaire est juste un levier, et tant que les leviers de l'augmentation du coût de la vie ne seront pas en position neutre , rien ne fonctionnera. Déjà se cacher derrière ces termes est un imbécilité de politiquement correct. faut parler vrai en affirmant la redistribution des richesses et autres batailles des idées et luttes des classes ( c'est si vrai ). La base quoi. Et ces dernières années, ces mots on les entend de moins en moins au seins de la cégette.

Arrête tu te fais du mal ..Pas bon , les coups de sang.....;

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De toute manière , suite à ceci , il faut que la CGT revoit tout de fond en comble car un smic à 1500 euros net donne naissance à un sur-consommateur !

Il y a des extrémistes de la décroissance et des extrémistes de la croissance...

Entre les deux il doit bien y avoir une place pour la raison...

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Il y a des extrémistes de la décroissance et des extrémistes de la croissance...

Entre les deux il doit bien y avoir une place pour la raison...

Et la banquise qui fond ?

J'vais de ce pas en parler à B.T

:laugh:

Modifié par MarcM
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Bernard Thibault juge son bilan « équilibré »

Ouest France

samedi 05 décembre 2009

À la tête de la CGT depuis dix ans, Bernard Thibault, 50 ans, entamera, à l'issue du congrès à Nantes, un quatrième mandat au poste de secrétaire général.

Quel bilan faites-vous de votre action à la tête de la CGT, à l'entame d'un nouveau mandat ?

Ce bilan, évidemment collectif, me semble équilibré. Je crois que notre influence dans le débat public et la vie sociale ont conforté la CGT comme première organisation syndicale. Cela s'est même plutôt amplifié depuis dix ans. Mais je ne veux pas enjoliver les choses, nous n'avons pas atteint nos objectifs en matière de développement. Nous avons simplement stabilisé nos effectifs dans la durée. Malgré notre implantation dans des entreprises et des métiers où nous étions absents, il demeure un décalage entre nos zones d'implantation et l'évolution du salariat.

Il y a quinze ans, vous aviez l'image d'un syndicaliste radical. Aujourd'hui, on vous colle celle du réformiste. Vous avez changé ?

Je refuse ce genre de classement. On est tantôt réformiste, tantôt radical, en fonction du rapport de force, de la période... Classer les syndicats entre réformistes d'un côté et protestataires de l'autre, ça n'a pas de sens. Ce ne sont d'ailleurs pas les syndicats réputés les plus réformistes qui sont les moins radicaux dans la conduite des mouvements. On a vu des militants CFTC brûler les effigies de leur PDG dans la chimie, et des prises d'otages qui ne venaient pas de la CGT.

Gardons-nous des étiquettes simplistes. Pour nous, il faut être sur une démarche qui articule protestation (la marque de l'indépendance), mobilisation (pour avoir gain de cause), négociation (parce qu'il faut prendre acte d'un rapport de force) et proposition.

Comment surmonter aujourd'hui la crise du syndicalisme ?

Relativisons. Les syndicats sont l'un des seuls contre-pouvoirs qui conservent une certaine crédibilité. Et qui ont une capacité de mobiliser sans égale, on l'a vu tout au long de 2009, malgré le faible niveau de syndicalisation.

Mais c'est vrai qu'on a un handicap pour développer le syndicalisme en période de crise, notamment en direction des jeunes, dans des secteurs marqués par l'instabilité et la précarité. Dans ce contexte, nos préoccupations restent l'emploi, le pouvoir d'achat et la protection sociale. On n'est pas sorti de la crise, loin s'en faut, malgré les grands discours du G20. On continuera de s'y enferrer tant qu'on n'aura pas changé les mécanismes en vigueur de l'économie.

La priorité jeunes est donc cruciale ?

Cruciale effectivement. Parce que chaque nouvelle génération qui entre sur le marché du travail est prise en otage par une nouvelle déréglementation. Parce que les employeurs s'efforcent d'éduquer à la précarité dès la première embauche. Et puis ce sont les jeunes qui vont devoir faire le syndicalisme de demain.

http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-B...180098_actu.Htm

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Invité JLChauvin

Bernard Thibault juge son bilan « équilibré »

Ouest France

samedi 05 décembre 2009

À la tête de la CGT depuis dix ans, Bernard Thibault, 50 ans, entamera, à l'issue du congrès à Nantes, un quatrième mandat au poste de secrétaire général.

Quel bilan faites-vous de votre action à la tête de la CGT, à l'entame d'un nouveau mandat ?

Ce bilan, évidemment collectif, me semble équilibré. Je crois que notre influence dans le débat public et la vie sociale ont conforté la CGT comme première organisation syndicale. Cela s'est même plutôt amplifié depuis dix ans. Mais je ne veux pas enjoliver les choses, nous n'avons pas atteint nos objectifs en matière de développement. Nous avons simplement stabilisé nos effectifs dans la durée. Malgré notre implantation dans des entreprises et des métiers où nous étions absents, il demeure un décalage entre nos zones d'implantation et l'évolution du salariat.

Il y a quinze ans, vous aviez l'image d'un syndicaliste radical. Aujourd'hui, on vous colle celle du réformiste. Vous avez changé ?

Je refuse ce genre de classement. On est tantôt réformiste, tantôt radical, en fonction du rapport de force, de la période... Classer les syndicats entre réformistes d'un côté et protestataires de l'autre, ça n'a pas de sens. Ce ne sont d'ailleurs pas les syndicats réputés les plus réformistes qui sont les moins radicaux dans la conduite des mouvements. On a vu des militants CFTC brûler les effigies de leur PDG dans la chimie, et des prises d'otages qui ne venaient pas de la CGT.

Gardons-nous des étiquettes simplistes. Pour nous, il faut être sur une démarche qui articule protestation (la marque de l'indépendance), mobilisation (pour avoir gain de cause), négociation (parce qu'il faut prendre acte d'un rapport de force) et proposition.

Comment surmonter aujourd'hui la crise du syndicalisme ?

Relativisons. Les syndicats sont l'un des seuls contre-pouvoirs qui conservent une certaine crédibilité. Et qui ont une capacité de mobiliser sans égale, on l'a vu tout au long de 2009, malgré le faible niveau de syndicalisation.

Mais c'est vrai qu'on a un handicap pour développer le syndicalisme en période de crise, notamment en direction des jeunes, dans des secteurs marqués par l'instabilité et la précarité. Dans ce contexte, nos préoccupations restent l'emploi, le pouvoir d'achat et la protection sociale. On n'est pas sorti de la crise, loin s'en faut, malgré les grands discours du G20. On continuera de s'y enferrer tant qu'on n'aura pas changé les mécanismes en vigueur de l'économie.

La priorité jeunes est donc cruciale ?

Cruciale effectivement. Parce que chaque nouvelle génération qui entre sur le marché du travail est prise en otage par une nouvelle déréglementation. Parce que les employeurs s'efforcent d'éduquer à la précarité dès la première embauche. Et puis ce sont les jeunes qui vont devoir faire le syndicalisme de demain.

http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-B...180098_actu.Htm

Finalement, il y en a au moins qui est satisfait du fastueux bilan de BT... BT lui-même, en personne, le seul, l'unique*! zzz

*sans rival puisque que toute opposition est par définition "non statutaire"...

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Finalement, il y en a au moins qui est satisfait du fastueux bilan de BT... BT lui-même, en personne, le seul, l'unique*! zzz

*sans rival puisque que toute opposition est par définition "non statutaire"...

Si Thibault déraille , qu'en penses Roger Pierre zzz ( Roger Pierre et bernard Thibault)

Certe , pour une fois , je vais me faire l'avocat de Nanard .Sans négliger sa part de responsabilité ....

En effet , si ça a continuer à fonctionner comme c'est le cas depuis pas mal de temps , en est-il totalement responsable ?

Je pense que non car depuis sa dernière élection de secrétaire général de la CGT , il y a eu des congrès de syndicat , d'union locale , d'union départementale , de fédérations professionnelles etc....

Or , sauf erreur tous les rapports (à qlq coup de gueule près !) ont été voté très majoritairement .

Pourtant , dans ces congrès , réunions etc ...qui y assistent ?

Non pas le staff de Montreuil mais les militants , les adhérents...qui ont voté des rapports qu'ils ont lu en diagonal.

Or si tu vas siéger dans une instance , ce n'est pas juste pour mangér le coq au vin et le gratin dauphinois .

Mais tous ceux qui ont participé de près ou de loin à des réunions préparatoires ,congrés ou autres en portent tout autant la responsabilité .

Ce constat est désolant car quoiqu'on pense de cette OS , ce futun formidable ouitl pour le monde ouvrier.Même pour ceux qui n'ont jamais pu la piffrer!

Certe le monde change .

Modifié par MarcM
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