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Le Web des Cheminots

Un Paris Rouen en 6 heures. Un "raté" de commande


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La chronologie de l'épopée cauchemardesque d'un Paris Rouen relatée dans le Paris Normandie de ce matin

http://www.paris-normandie.fr/article/faits-divers/un-paris-rouen-en%E2%80%A6-six-heures

Un Paris-Rouen en… six heures

Une nuit de folie attendait les voyageurs qui ont pris le dernier train pour Rouen samedi soir.

23 h 58, samedi soir, le dernier Paris-Rouen de la journée quitte la gare Saint-Lazare… Huit minutes de retard, des peccadilles comparées aux six heures qui vont suivre. Peu avant le départ, la plupart des passagers du 13131 apprennent dans le train que sa destination finale est tout compte fait Mantes-la-Jolie. Pas d’annonce sur le panneau lumineux, seuls les habitués et quelques voyageurs plus attentifs ont remarqués quelques affichettes signalant des travaux sur la ligne Paris-Rouen, entre Oissel et Val-de-Reuil sous le tunnel Beauvoisine, des travaux qui imposent un trajet en car entre Mantes et Rouen. Qu’importe, même si l’arrivée prévue à 1 h 10 est repoussée à 1 h 50, on prend son mal en patience.

0 h 20, Mantes-la-Jolie, tout le monde descend. Une bonne centaine de voyageurs et leurs bagages montent les quarante marches qui les mènent à la passerelle – les escaliers mécaniques ne fonctionnent pas – traversent les voies en toute sécurité, redescendent quarante marches pour atteindre les quais de la gare routière. Là, ô surprise, pas un car pour mener les Hauts-Normands chez eux. Certains grognent déjà : « Ils auraient pu prévoir quand même ! »

0 h 30, le troupeau a atteint son maximum et patiente en bayant. Un bébé pleure dans les bras de sa mère, une femme en jupe se serre contre son compagnon… Toujours pas de car en vue.

0 h 45, des employés de la Sncf s’avancent. C’est sûr, il y a un problème. « Il y a peut-être eu un quiproquo avance calmement l’un d’eux. Le trajet était prévu pour samedi, mais à 0 h 20 on est déjà dimanche ». On apprendra par la suite que, effectivement, des cars étaient venus la veille… pour rien. Il aurait alors peut-être été judicieux de leur recommander de revenir 24 heures plus tard !!!

1 h, toujours pas de bus. Les talkies-Walkies crépitent, on apprend que les travaux ont commencé par question de reprendre le train. La patience a des limites. Des limites d’autant plus réduites qu’il fait froid et qu’un crachin fait une intervention heureusement timide. « Vous pourriez peut-être nous installer quelque part, il y a des enfants dehors réclame Elodie avant d’ajouter, je sais que les employés n’y sont pour rien mais que la direction se déplace alors. »

1 h 10, le talkie-walkie d’un employé gargouille un « Peux-tu te mettre à l’écart s’il-te-plaît ». Aïe, aïe, aïe, les nouvelles ne sont pas bonnes. Des curieux entendent parler d’un retour sur Paris avec une nuit à l’hôtel… Pour plus de cents personnes, c’est inconcevable ! Et tout le monde veut rentrer chez soi « Vous savez, on est en droit de demander un taxi » ose Marie-Claude, sans trop y croire.

1 h 15, finalement, Mohamed, le sourire désarmant, recommande aux passagers de rejoindre le train qui les a amenés pour s’y mettre à l’abri en attendant LA solution. Et les voilà tous qui remontent bon gré mal gré les quarante marches, traversent la passerelle, redescendent sur le quai H où un train vient de débarquer d’autres passagers arrivés eux à leur destination. Jessica, compréhensive mais plus nerveuse, distribue des enveloppes pour un éventuel remboursement : « Je vous comprends, mais vous savez, tant que vous êtes là, moi non plus je ne peux pas rentrer chez moi… » Malheureusement l’objectif d’apaisement n’atteint son but et c’est finalement la police ferroviaire qui vient calmement apaiser les indomptables.

1 h 30, ô rage, ô désespoir, ce n’est pas le bon train, il faut de nouveau remonter puis redescendre pour rejoindre le quai D où les voyageurs de plus en plus exaspérés trouvent enfin un peu de chaleur et de réconfort dans leur train définitivement immobile. Le conducteur, jovial, n’a pas quitté le navire et, en attendant d’en savoir plus sur son propre sort, tient compagnie aux passagers en détresse. On parle, devinez quoi ? De grèves, de service minimum, de salaires, de retraites d’effectifs (beaucoup de retraités n’ont pas été remplacés)… et même de remaniement ministériel !

1 h 45, les employés s’activent à distribuer des plateaux repas. Ça fait passer le temps. Encore une façon d’occuper les passagers faute de solution à leur proposer.

2 h, ça y est, un contrôleur qui lui aussi attend son retour sur Rouen, annonce que des cars vont quitter Paris pour venir chercher tout le monde. Départ prévu pour 3 h. Certains somnolent, d’autres discutent. Le calme est revenu.

3 h, les cars sont là. Mais pas question de distinction entre les voyageurs. C’est pour tout le monde pareil. Du coup, les véhicules prennent le chemin des écoliers pour déposer une poignée de Hauts-Normands à Vernon, puis à Gaillon, Val-de-Reuil et Oissel.

5 h 53, près de cent personnes atteignent enfin la gare de Rouen. Avant de rentrer chez eux – à pied, en voiture ou en métro – ils reçoivent les coupons qui leur donneront droit à un dédommagement. « C’est quand même pas normal, bougonne César. Faut faire quelque chose. Moi je dois repartir pour Paris tout à l’heure, par le train de 8 h 59. J’ai juste le temps de rentrer chez moi et prendre un café ! »

Lui au moins va rentrer chez lui. Ce jour-là le train qui quittait Souillac à 13 h 10 pour rejoindre Paris à 17 h 40, a dû s’arrêter plus de deux heures entre Vierzon et Orléans afin de faire monter pompiers et Samu : un voyageur avait fait un malaise. Malgré tous leurs efforts, la personne âgée est décédée. Les autres passagers ont pris un autre train et sont arrivés gare d’Austerlitz avec 3 heures de retard. Mais pour tous ceux-là, en tout cas, ce n’était pas le dernier voyage !

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Invité Gnafron 1er

La chronologie de l'épopée cauchemardesque d'un Paris Rouen relatée dans le Paris Normandie de ce matin

http://www.paris-normandie.fr/article/faits-divers/un-paris-rouen-en%E2%80%A6-six-heures

On connait un DUO Traction qui va pouvoir nous en dire plus ... !

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Je ne suis pas plus surpris que ça, c'est déjà arrivé ce genre de raté sur la région de PSL.

Par contre finir l'article avec un retard du à un voyageur qui avait un malaise et qui a fini par décéder, je trouve ça franchement déplacé.

J'ai appelé les pompiers l'été dernier à Gourdon car une femme était en train d'accoucher, au final quasiment 2H de retard. Sauf qu'ensuite les controleurs ont clairement expliqué la situation aux voyageurs, et tout s'est bien passé, ils ont été très compréhensifs. Par contre 2 jours plus tards ces trous du cul de journalistes ont bien insisté sur le retard et ont trouvé les 2 ou 3 voyageurs qui ont raté leur correspondance...

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On aura une pensée émue pour les collègues qui ont assuré la prise en charge des voyageurs : faute d'avoir un bus et de savoir comment ça allait finir, ils étaient là n'est ce pas ? Avec leurs enveloppes régularité et leurs coffrets "prêt à croquer"...

Pas décisionnaires, sans solution à leur niveau, confrontés à la légitime fureur des clients : bravo !!!

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On aura une pensée émue pour les collègues qui ont assuré la prise en charge des voyageurs : faute d'avoir un bus et de savoir comment ça allait finir, ils étaient là n'est ce pas ? Avec leurs enveloppes régularité et leurs coffrets "prêt à croquer"...

Pas décisionnaires, sans solution à leur niveau, confrontés à la légitime fureur des clients : bravo !!!

Qui c'est le gogol qui ne sait pas qu'à 2 heures du matin, c'est déjà demain?

L'a jamais travaillé à la SNCF, celui-là, enfin, la vraie.

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ça arrivait souvent les erreurs de compréhension avant quand tu vendais un billet de train pour un train de nuit qui s'arretait dans une gare après minuit, le client te disait je pars samedi soir... mais sur le ticket de réservation c'était écrit dimanche à 00h30 par exemple... (pas d'erreur du vendeur mais du client) maintenant il n'y a pratiquement plus d'arrêt en pleine nuit. et de moins en moins de trains de nuit !!! sauf celui de Chevallier et Laspallès pour Pau lotrela

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ça arrivait souvent les erreurs de compréhension avant quand tu vendais un billet de train pour un train de nuit qui s'arretait dans une gare après minuit, le client te disait je pars samedi soir... mais sur le ticket de réservation c'était écrit dimanche à 00h30 par exemple... (pas d'erreur du vendeur mais du client) maintenant il n'y a pratiquement plus d'arrêt en pleine nuit. et de moins en moins de trains de nuit !!! sauf celui de Chevallier et Laspallès pour Pau lotrela

d'ailleurs assuré en avion en raison des travaux ... helpsoso

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La chronologie de l'épopée cauchemardesque d'un Paris Rouen relatée dans le Paris Normandie de ce matin

Ce genre de loupé s'est produit il y a une douzaine d'années lors des travaux de remplacement des aiguilles de la bif de Grigny, entre Juvisy et Corbeil, pendant un des week-end prolongés du mois de mai.

La SNCF avait commandé des bus de substitution pour samedi à minuit, le transporteur a compris "samedi SOIR" (à 23h59) alors que c'était pour samedi MATIN (à 0h01).

Après que des agents de la gare de Juvisy aient été un peu malmenés par des voyageurs furieux, et alors que le commissariat refusait de se déplacer, la préfecture avait fait venir en urgence les CRS normalement affectés à la sécurisation de la cité des Tarterets à Corbeil.

Dans la foulée, la préfecture avait réussi à réquisitionner deux bus chez un transporteur du secteur.

Le calme était revenu vers 4h00.

Pour être complet, les conducteurs n'étaient pas au courant non plus qu'ils étaient terminus à Juvisy, le CUP de l'époque rangeant les ART/AGT dans son bureau fermé à clef.

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