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Heurts Entre Jeunes Et Policiers à La Gare Du Nord


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Gare du Nord : le témoignage

de Mohamed, 30 ans

Mohamed, 30 ans, d'Argenteuil, était à la Gare du Nord mardi soir 27 mars. Il raconte les émeutes, son interpellation, et les conditions de sa garde à vue. Ni avocat ni médecin. Diabétique, Mohamed a été privé de son insuline pendant 36 heures. Il a fini à l’hôpital, avant d’être condamné jeudi en comparution immédiate à quatre mois de prison avec sursis pour jet de projectile sur les forces de l’ordre.

Le témoignage :

"J’étais pas loin, un copain m’a appelé pour me dire que c’était chaud, qu’il se passait des trucs dans la gare du Nord. Il était aux environs de 17 heures, quand je suis allé voir avec deux amis. On a vu un cordon de CRS et de policiers en civil dans le grand hall faisant face à une bonne centaine de jeunes soutenus par des passagers, des hommes, des femmes de tous âges. Ils se sont tenus en joue comme ça pendant près de trois heures. Les gens étaient de plus en plus nombreux, le bruit avait vite couru qu’un type avait été malmené, humilié pendant un contrôle, mais on ne savait rien de plus, il se disait même que c’était un mineur. Je suis resté pour tenter de calmer les jeunes, et parce que je trouvais la situation très dangereuse: les jeunes et les policiers étaient vraiment tendus, et les passagers, vieux et moins vieux, femmes et enfants continuaient de circuler.

Il y avait un type très grand, très costaud, que j’ai reconnu, un membre de la Tribu K, qui haranguait la foule, chauffait les gamins : "On est des victimes !". J’ai aussi vu une petite dame âgée, venue me demander ce qui se passait, je lui ai parlé du jeune contrôlé de façon violente, elle a aussitôt levé son poing, elle s’est dirigée vers les forces de l’ordre, et elle leur a dit "li-bé-rez le jeune, li-bé-rez le jeune !". Les jeunes, eux, criaient : "Sarkozy, fils de …" Et puis, les CRS ont chargé, et gazé. Tout le monde a pris.

Une autre charge nous a poussés vers les portiques qui conduisent au RER D. Là, les jeunes ont tout cassé. Moi, j’étais contre les pillages, je leur disais, "arrêtez, arrêtez ! Ca sert à rien, et en plus vous voyez pas qu’ils vous filment, les flics ! Arrêtez !" Rien à faire… Le magasin Footlocker a été détruit par un seul gamin, tout seul, avec sa barre de fer. Il a cogné, il est rentré et je l’ai vu ressortir avec des survêtements plein les bras.

Mais le plus impressionnant, c’était les filles: elles avaient la rage, et elles étaient nombreuses, j’en ai vu une détruire toute seule le photomaton, une autre la machine à distribuer des boissons et des barres de chocolat toute seule aussi. Les charges étaient de plus en plus nombreuses, de plus en plus violentes. C’est là que j’ai pris un coup de colère. J’ai ramassé une pompe par terre devant Footlocker et je l’ai jeté sur les flics. Ils m’ont vu et je suis devenu leur cible. J’ai fait cinquante mètres en courant, mais ils m’ont rattrapé. Il était 20h15. Je me suis débattu, j’ai même arraché la matraque d’un flic. Et puis trois autres sont arrivés, je me suis retrouvé face contre terre, écrasé au sol, j’entendais un chien qui hurlait en me bouffant le crâne. Et puis ils m’ont traîné jusqu’au poste de la Gare du Nord, où je suis resté à peine cinq minutes avant qu’ils me transfèrent à rue Riquet, à la porte de la Chapelle, à l’USIT.

Pendant le voyage, dans la voiture, le policier assis avec moi à l’arrière me tapait dans les côtes avec le bout de sa matraque. A 20h40, j’étais rue Riquet, attaché à un banc. Après, ils m’ont mis à poil, m’ont demandé de m’accroupir pour un toucher rectal. Et puis, je leur ai signalé que j’étais diabétique, qu’il me fallait de l’insuline, parce qu’en période de stress, les risques de tomber dans le coma redoublent, et je les ai prévenus que je pouvais avoir des propos incohérents. Je leur ai expliqué que normalement, avant 21 heures, j’aurais du me piquer. Ils ne m’ont pas écouté, ils s’en foutaient. Ils m’ont jeté en cellule avec les autres, j’étais KO, j’avais besoin de manger au moins.

J’ai demandé mon repas. On ne me l’a jamais servi. Je suis resté 36 heures sans manger, ni boire une seule goutte d’eau. Et je n’ai ni de médecin ni d'avocat. Je sentais que j’allais de plus en plus mal, j’ai demandé mon insuline à plusieurs reprises. Ils m’ont transféré à 3 heures du matin dans la nuit de mercredi à jeudi au dépôt du palais de justice. J’ai des souvenirs troubles parce que j’allais vraiment très mal, là. Ils m’ont à nouveau déshabillé, à nouveau fait un toucher rectal. Je crois qu’ils pensaient que je simulais, ils trouvaient mon état étrange, j’avais du mal à parler.

Un médecin passait voir les prévenus, il m’a examiné, a testé mon taux de sucre dans le sang. La moyenne est normalement à 1,30 g par litre de sang après un repas. Moi, j’étais à 5g par litre de sang, là. Le docteur a aussitôt prévenu que mon état nécessitait une hospitalisation en urgence. Il a insisté. Et je sais qu’il y a seulement quelques dizaines de mètres du dépôt à l’Hôtel Dieu.

C’est pourtant à 9 heures du matin seulement que les policiers m’y ont conduit. Ils m’ont traîné jusque là-bas. J’ai été mis immédiatement sous perfusion. Ils m’ont soigné, et donné à manger. Il a fallu me réhydrater pendant quatre heures. Et puis, j’ai été ramené au dépôt, en cellule. Jusqu’à 19h30, j’ai regardé les autres partir aux comparutions immédiates, je les voyais revenir, en larmes. Le type qui est passé juste avant moi a pris quatre mois ferme pour avoir jeté une canette vide sur les policiers. Je me disais qu’avec ma basket, j’allais en prendre au moins autant que lui. Sauf que lui a dit qu’il avait agi "pour rigoler". Moi, ce n’était pas mon cas.

J’ai expliqué que je trouvais que la police ne gérait plus du tout la situation, et que j’ai lancé la chaussure de colère, après avoir tenté de calmer les jeunes, et voyant que les flics ne cessaient de gazer tout le monde, alors qu’il y avait des passants. J’ai été condamné pour jet de projectile sur les forces de l’ordre à quatre mois de prison avec sursis. J’étais libre, jeudi, à 20h15.

Là ils m'ont proposé de me conduire à nouveau à l'hôpital, pour mon insuline. Je leur ai dit non, je voulais rentrer chez moi."

Propos recueillis par Elsa Vigoureux

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Quand on s'appelle Mohamed et qu'on est diabetique on va pas faire le C... à insulter les CRS.

Il s'en tire avec 4 mois avec sursis ce qui est scandaleux car il me semble que la justice a fait preuve à son égard de beaucoup de mansuétude ou de laxisme comme d'habitude.

Dailleurs une directrice de maternelle qui a frapper et injurier plusieurs policiers dans une récente affaire d'expulsion de clandestins ne sera jamais poursuivie ce qui prouve de quel côté penchent certains juges...

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Quand on s'appelle Mohamed et qu'on est diabetique on va pas faire le C... à insulter les CRS.

Il s'en tire avec 4 mois avec sursis ce qui est scandaleux car il me semble que la justice a fait preuve à son égard de beaucoup de mansuétude ou de laxisme comme d'habitude.

Dailleurs une directrice de maternelle qui a frapper et injurier plusieurs policiers dans une récente affaire d'expulsion de clandestins ne sera jamais poursuivie ce qui prouve de quel côté penchent certains juges...

:)

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Quand on s'appelle Mohamed et qu'on est diabetique on va pas faire le C... à insulter les CRS.

Il s'en tire avec 4 mois avec sursis ce qui est scandaleux car il me semble que la justice a fait preuve à son égard de beaucoup de mansuétude ou de laxisme comme d'habitude.

Dailleurs une directrice de maternelle qui a frapper et injurier plusieurs policiers dans une récente affaire d'expulsion de clandestins ne sera jamais poursuivie ce qui prouve de quel côté penchent certains juges...

Ne surtout pas repondre, l'indifférence est la pire des humiliations!

Modifié par thesofasurfer
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Quand on s'appelle Mohamed et qu'on est diabetique on va pas faire le C... à insulter les CRS.

Il s'en tire avec 4 mois avec sursis ce qui est scandaleux car il me semble que la justice a fait preuve à son égard de beaucoup de mansuétude ou de laxisme comme d'habitude.

Dailleurs une directrice de maternelle qui a frapper et injurier plusieurs policiers dans une récente affaire d'expulsion de clandestins ne sera jamais poursuivie ce qui prouve de quel côté penchent certains juges...

C'est du second degré j'imagine... sinon c'est bien triste !!!!!

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Il ne faut tout melanger ;

- 22 affaires "signalées" --> 22 fois cette personne a été mélée a des affaires transgressant la loi sans pour autant qu'elles abouti a une condannation (manque de preuves....) 22 c'est tout de même beaucoup...

- sept condamnations à son casier --> sur ces 22 affaires 7 ont donné lieu a des condannations (c'est loin d'etre un enfant de coeur ou un citoyen modele)

Bonsoir

Cet homme à été condamné pour des délits mineurs tel que vol d'utensiles de cuisine,vol d'aliments ,port illegal d'arme (opinel de 6cm).Je pense pas que cela fasse de lui un dangereu criminel.D'autant plus , il a passé une bonne partie de sa vie dans la rue.Doit on laisser les gens crever de faim ??????????????

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Bonsoir

Cet homme à été condamné pour des délits mineurs tel que vol d'utensiles de cuisine,vol d'aliments ,port illegal d'arme (opinel de 6cm).Je pense pas que cela fasse de lui un dangereu criminel.D'autant plus , il a passé une bonne partie de sa vie dans la rue.Doit on laisser les gens crever de faim ??????????????

N'oublie pas qu'il a usé de la force contre des agents RATP, ce qui n'est pas admissible et doit etre réprimé.

Cela dit, on a raconté tout et n'importe quoi sur lui, il a été instrumentalisé et tout a été monté en epingle car cette escalade profite a certains...

Pour la prise en charge, effectivement on peut se poser la question de la marginalisation de ce monsieur, comment en est il arrivé la, pourquoi a t il commis des larcins alimentaires... Il existe des structures d'accueil social en France, mais fonctionnent t elles correctement?

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Invité ibrahima

Quand on s'appelle Mohamed et qu'on est diabetique on va pas faire le C... à insulter les CRS.

Il s'en tire avec 4 mois avec sursis ce qui est scandaleux car il me semble que la justice a fait preuve à son égard de beaucoup de mansuétude ou de laxisme comme d'habitude.

Dailleurs une directrice de maternelle qui a frapper et injurier plusieurs policiers dans une récente affaire d'expulsion de clandestins ne sera jamais poursuivie ce qui prouve de quel côté penchent certains juges...

On a des droits différents selon son prénom ? Peut-être que les "Mohamed" ne sont pas à ta convenance ?

Ibrahima

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Bonsoir

Cet homme à été condamné pour des délits mineurs tel que vol d'utensiles de cuisine,vol d'aliments ,port illegal d'arme (opinel de 6cm).Je pense pas que cela fasse de lui un dangereu criminel.D'autant plus , il a passé une bonne partie de sa vie dans la rue.Doit on laisser les gens crever de faim ??????????????

Ca fait pas pour autant de lui un bon père de famille, si toutefois c'est prouvé, dans un sens comme dans l'autre (d'après l'avocat quelques condamnations mineures, d'après le ministère de l'intérieur un casier judiciaire comme un annuaire).

C'est dangereux, je trouve, de banaliser les vols, ou le port d'arme (même si apparement ce "n'est qu'un opinel")... A force de banaliser, ca pourrais devenir quelque chose de normal :/

Edit : Je m'aperçois que ca pourrais être mal interprété mes propos ci-dessus... Pour lever toutes ambiguités, il est clair qu s'il ne s'agit que de condamnations comme mentionnées plus hat, il n'y a pas de quoi fouetter un chat et le faire passer pour un "criminel". Voler pour manger et posséder un opinel pour couper son pain n'a jamais tuer quelqu'un.

Toutefois, on a pas d'infos fiable. Délits très minimes selon son avocat, condamnations lourdes d'après le ministère de l'intérieure. c'est un peu comme les manifs... 500000 d'après les OS, 10000 d'après la police... Je ne sais quoi en penser personnelement. Même le motifs de l'arrestation est controversé...

Modifié par dalla
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Dailleurs une directrice de maternelle qui a frapper et injurier plusieurs policiers dans une récente affaire d'expulsion de clandestins ne sera jamais poursuivie ce qui prouve de quel côté penchent certains juges...

Tu ne connais apparemment pas les circonstances de cette affaire.

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Quand on s'appelle Mohamed et qu'on est diabetique on va pas faire le C... à insulter les CRS.

Il s'en tire avec 4 mois avec sursis ce qui est scandaleux car il me semble que la justice a fait preuve à son égard de beaucoup de mansuétude ou de laxisme comme d'habitude.

Dailleurs une directrice de maternelle qui a frapper et injurier plusieurs policiers dans une récente affaire d'expulsion de clandestins ne sera jamais poursuivie ce qui prouve de quel côté penchent certains juges...

Et c'est à quel moment que l'on tend le bras en l'air pour saluer le führer ?

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Ca fait pas pour autant de lui un bon père de famille, si toutefois c'est prouvé, dans un sens comme dans l'autre (d'après l'avocat quelques condamnations mineures, d'après le ministère de l'intérieur un casier judiciaire comme un annuaire).

C'est dangereux, je trouve, de banaliser les vols, ou le port d'arme (même si apparement ce "n'est qu'un opinel")... A force de banaliser, ca pourrais devenir quelque chose de normal :/

Si un opinel est une arme

le petit laguiol avec un tire-bouchon que j'ai dans la poche est un couteau de guerre ... lotrela

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Si un opinel est une arme

le petit laguiol avec un tire-bouchon que j'ai dans la poche est un couteau de guerre ... lotrela

t'es un délinquant sous tes airs de gros nounours toi !!!! okokhelpsoso helpsoso

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Si un opinel est une arme

le petit laguiol avec un tire-bouchon que j'ai dans la poche est un couteau de guerre ... lotrela

C'est pas le fond qui m'intéresse, c'est la forme. On a aucune infos sérieuses, et finalement ca fait le jeu de tous le monde.

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Gare du Nord : le témoignage

de Mohamed, 30 ans

Mohamed, 30 ans, d'Argenteuil, était à la Gare du Nord mardi soir 27 mars. Il raconte les émeutes, son interpellation, et les conditions de sa garde à vue. Ni avocat ni médecin. Diabétique, Mohamed a été privé de son insuline pendant 36 heures. Il a fini à l’hôpital, avant d’être condamné jeudi en comparution immédiate à quatre mois de prison avec sursis pour jet de projectile sur les forces de l’ordre.

Le témoignage :

"J’étais pas loin, un copain m’a appelé pour me dire que c’était chaud, qu’il se passait des trucs dans la gare du Nord. Il était aux environs de 17 heures, quand je suis allé voir avec deux amis. On a vu un cordon de CRS et de policiers en civil dans le grand hall faisant face à une bonne centaine de jeunes soutenus par des passagers, des hommes, des femmes de tous âges. Ils se sont tenus en joue comme ça pendant près de trois heures. Les gens étaient de plus en plus nombreux, le bruit avait vite couru qu’un type avait été malmené, humilié pendant un contrôle, mais on ne savait rien de plus, il se disait même que c’était un mineur. Je suis resté pour tenter de calmer les jeunes, et parce que je trouvais la situation très dangereuse: les jeunes et les policiers étaient vraiment tendus, et les passagers, vieux et moins vieux, femmes et enfants continuaient de circuler.

Il y avait un type très grand, très costaud, que j’ai reconnu, un membre de la Tribu K, qui haranguait la foule, chauffait les gamins : "On est des victimes !". J’ai aussi vu une petite dame âgée, venue me demander ce qui se passait, je lui ai parlé du jeune contrôlé de façon violente, elle a aussitôt levé son poing, elle s’est dirigée vers les forces de l’ordre, et elle leur a dit "li-bé-rez le jeune, li-bé-rez le jeune !". Les jeunes, eux, criaient : "Sarkozy, fils de …" Et puis, les CRS ont chargé, et gazé. Tout le monde a pris.

Une autre charge nous a poussés vers les portiques qui conduisent au RER D. Là, les jeunes ont tout cassé. Moi, j’étais contre les pillages, je leur disais, "arrêtez, arrêtez ! Ca sert à rien, et en plus vous voyez pas qu’ils vous filment, les flics ! Arrêtez !" Rien à faire… Le magasin Footlocker a été détruit par un seul gamin, tout seul, avec sa barre de fer. Il a cogné, il est rentré et je l’ai vu ressortir avec des survêtements plein les bras.

Mais le plus impressionnant, c’était les filles: elles avaient la rage, et elles étaient nombreuses, j’en ai vu une détruire toute seule le photomaton, une autre la machine à distribuer des boissons et des barres de chocolat toute seule aussi. Les charges étaient de plus en plus nombreuses, de plus en plus violentes. C’est là que j’ai pris un coup de colère. J’ai ramassé une pompe par terre devant Footlocker et je l’ai jeté sur les flics. Ils m’ont vu et je suis devenu leur cible. J’ai fait cinquante mètres en courant, mais ils m’ont rattrapé. Il était 20h15. Je me suis débattu, j’ai même arraché la matraque d’un flic. Et puis trois autres sont arrivés, je me suis retrouvé face contre terre, écrasé au sol, j’entendais un chien qui hurlait en me bouffant le crâne. Et puis ils m’ont traîné jusqu’au poste de la Gare du Nord, où je suis resté à peine cinq minutes avant qu’ils me transfèrent à rue Riquet, à la porte de la Chapelle, à l’USIT.

Pendant le voyage, dans la voiture, le policier assis avec moi à l’arrière me tapait dans les côtes avec le bout de sa matraque. A 20h40, j’étais rue Riquet, attaché à un banc. Après, ils m’ont mis à poil, m’ont demandé de m’accroupir pour un toucher rectal. Et puis, je leur ai signalé que j’étais diabétique, qu’il me fallait de l’insuline, parce qu’en période de stress, les risques de tomber dans le coma redoublent, et je les ai prévenus que je pouvais avoir des propos incohérents. Je leur ai expliqué que normalement, avant 21 heures, j’aurais du me piquer. Ils ne m’ont pas écouté, ils s’en foutaient. Ils m’ont jeté en cellule avec les autres, j’étais KO, j’avais besoin de manger au moins.

J’ai demandé mon repas. On ne me l’a jamais servi. Je suis resté 36 heures sans manger, ni boire une seule goutte d’eau. Et je n’ai ni de médecin ni d'avocat. Je sentais que j’allais de plus en plus mal, j’ai demandé mon insuline à plusieurs reprises. Ils m’ont transféré à 3 heures du matin dans la nuit de mercredi à jeudi au dépôt du palais de justice. J’ai des souvenirs troubles parce que j’allais vraiment très mal, là. Ils m’ont à nouveau déshabillé, à nouveau fait un toucher rectal. Je crois qu’ils pensaient que je simulais, ils trouvaient mon état étrange, j’avais du mal à parler.

Un médecin passait voir les prévenus, il m’a examiné, a testé mon taux de sucre dans le sang. La moyenne est normalement à 1,30 g par litre de sang après un repas. Moi, j’étais à 5g par litre de sang, là. Le docteur a aussitôt prévenu que mon état nécessitait une hospitalisation en urgence. Il a insisté. Et je sais qu’il y a seulement quelques dizaines de mètres du dépôt à l’Hôtel Dieu.

C’est pourtant à 9 heures du matin seulement que les policiers m’y ont conduit. Ils m’ont traîné jusque là-bas. J’ai été mis immédiatement sous perfusion. Ils m’ont soigné, et donné à manger. Il a fallu me réhydrater pendant quatre heures. Et puis, j’ai été ramené au dépôt, en cellule. Jusqu’à 19h30, j’ai regardé les autres partir aux comparutions immédiates, je les voyais revenir, en larmes. Le type qui est passé juste avant moi a pris quatre mois ferme pour avoir jeté une canette vide sur les policiers. Je me disais qu’avec ma basket, j’allais en prendre au moins autant que lui. Sauf que lui a dit qu’il avait agi "pour rigoler". Moi, ce n’était pas mon cas.

J’ai expliqué que je trouvais que la police ne gérait plus du tout la situation, et que j’ai lancé la chaussure de colère, après avoir tenté de calmer les jeunes, et voyant que les flics ne cessaient de gazer tout le monde, alors qu’il y avait des passants. J’ai été condamné pour jet de projectile sur les forces de l’ordre à quatre mois de prison avec sursis. J’étais libre, jeudi, à 20h15.

Là ils m'ont proposé de me conduire à nouveau à l'hôpital, pour mon insuline. Je leur ai dit non, je voulais rentrer chez moi."

Propos recueillis par Elsa Vigoureux

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Bonsoir

Désolé pour lui si tout ce qu'il raconte lui est vraiment arrivé. Ça serait même scandaleux. Mais perso, à sa place, à ce moment-là, je serais voir à l'autre bout de Paris si j'y suis. D'autant plus que lancer "une" chaussure sur les flics qui devaient être pour le moins tendus n'était pas la chose la plus intelligente à faire. Il a voulu faire le malin, bien mal lui en a pris.

Quant à son interpellation, apparemment, il s'est débattu, donc qu'il ne s'étonne pas s'ils lui sont tombés dessus à 4 sur le paletot. D'ailleurs, à ce propos, quand on parle d'"agression" de la part des flics sur une personne, c'est souvent des techniques d'interpellation qui sont utilisées qui sont très spectaculaires mais efficaces et qui sont le moins "traumatisantes" possibles si on se laisse faire.

De plus, son histoire est quand même pas très vraisemblable surtout quand il parle du Footlocker "détruit par un seul gamin". Pour ce que j'en ai vu à la télé, le magasin a été complètement pillé. C'est con, parce que si son histoire est vraie, cette phrase la décrédibilise.

Donc, pour conclure, pour moi, il n'y a aucune pitié à avoir envers tous ces *$ù!àç_&%? qui ont tout saccagé juste pour le plaisir de saccager et qui, après, répondent "c'est pas notre faute m'sieur c'est la faute à la société, tu comprends m'sieur?... Oh enc**é!"

Bonne soirée

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Si un opinel est une arme

J'en ai 2 sur moi (un pour le saucisson et un "utilitaire") et un tire bouchon (indispensable) lotrela

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meme si ce gas avait un couteau pour manger et des condamnations pour vol pour de la bouf, ca n'empeche pas que les autre jeunes n'etaient pas dans l'histoires au dbut et qu'ils en ont profiter pour tous peter dans la gare et ca ce n'est vraiment pas admissible.

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Avant que ça parte dans tous les sens, un petit rappel:

La gare du nord est dotée d'une galerie commerciale en zone contrôlée. Pendant des mois, il n'y avait pas de Cab (les barrières), car il y avait des travaux. Les nouveaux ont mis longtemps à être mis en fonctionnement et déconnent régulièrement. Bref, c'est une zone en libre accès depuis des années, même si on est censé avoir un titre de transport.

Là où ça a commencé, c'est dans la petite zone RATP, entre les RER B et D et le RER E, il y a une portion RATP pour accéder à la ligne 5 et les contrôleurs RATP se mettent là pour faire du chiffre.

Tous les jours, il y a des jeunes au footlocker, ils doivent bien rester + longtemps que la durée théorique d'un titre de transport. Régulièrement, il y a des gens avec des postes de radio, un peu comme aux Halles et ils dansent, chantent.

Sans donner raison à ceux qui ne paient pas les transports, je trouve que c'est un peu raide de "choper" des gens quand on a pas de ligne de contrôle, tout ça pour faire fonctionner le carnet à souche. Surtout que les guichets sont souvent fermés et les automates en panne...C'est trop facile de laisser cette portion de gare à l'abandon et de ne venir que pour faire du contrôle sauvage.

Pour les 22 affaires signalées, il suffit aussi d'être contrôlé par la police, ce qui n'est pas très compliqué quand on est typé.

Et pour éviter les amalgames douteux, à l'école Rampal, la directrice n'a rien fait si ce n'est empêcher la police d'embarquer un grand père. Elle a obtenu le soutien de la Ville de Paris et des écoles. Elle a fait son travail, c'est à dire assurer la protection et la sécurité des enfants. De plus, la préfecture de police avait promis qu'il n'y aurait pas d'intervention de police par rapport aux sans papiers aux abords des écoles.

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Bonsoir

Cet homme à été condamné pour des délits mineurs tel que vol d'utensiles de cuisine,vol d'aliments ,port illegal d'arme (opinel de 6cm).Je pense pas que cela fasse de lui un dangereu criminel.D'autant plus , il a passé une bonne partie de sa vie dans la rue.Doit on laisser les gens crever de faim ??????????????

Stop au laxisme,à la démagogie,à l'irresponsabilité,aux droits sans devoirs. Un délit reste un délit est doit être sanctionné. Ce qui est lamentable dans cette affaire, c'est l'exploitation systématique qui est faite par certaines personnes "les casseurs" de toutes les situations pouvant porter atteinte aux valeurs de la République.

Qui va payer les frais de cette casse, le contribuable bien sûr comme toujours.

Les valeurs républicaines de a France "terre d'accueil "doivent être respectée par tous et j' adhére totalement à la fermeté affichée en la circonstance par certains de nos hommes politiques.

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Stop au laxisme,à la démagogie,à l'irresponsabilité,aux droits sans devoirs. Un délit reste un délit est doit être sanctionné. Ce qui est lamentable dans cette affaire, c'est l'exploitation systématique qui est faite par certaines personnes "les casseurs" de toutes les situations pouvant porter atteinte aux valeurs de la République.

Qui va payer les frais de cette casse, le contribuable bien sûr comme toujours.

Les valeurs républicaines de a France "terre d'accueil "doivent être respectée par tous et j' adhére totalement à la fermeté affichée en la circonstance par certains de nos hommes politiques.

Vu l'exemple donné par nos chers hommes politiques, c'est sur ça respire la droiture !

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