Décès de l'avant-dernier "poilu"
et doyen des Français,
Louis de Cazenave
AP - PARIS -
L'avant-dernier "poilu" Louis de Cazenave s'est éteint dimanche matin à l'âge de 110 ans, chez lui à Brioude (Haute-Loire), a-t-on appris auprès de son fils.
"Il est mort chez lui, dans son sommeil, sans souffrir", a précisé à l'Associated Press son fils, également nommé Louis de Cazenave. L'ancien combattant sera enterré mardi à 14h30 dans la commune où il résidait.
Le président de la République a fait part de sa "grande émotion" à l'annonce de la disparition du "doyen des Français", "l'un des deux derniers combattants français de la Première Guerre mondiale".
Dans un communiqué, Nicolas Sarkozy rappelle que "sa disparition est l'occasion pour chacun d'entre nous d'avoir une pensée particulière pour les 1,4 million de combattants français qui ont fait le sacrifice de leur vie durant ce conflit, pour les 4,5 millions de blessés, pour les 8,5 millions de mobilisés".
"Avec la disparition du doyen des poilus survivants, une page tragique de l'histoire de France se tourne", observe de son côté le ministre de la Défense Hervé Morin, en exprimant sa "grande tristesse" et en s'inclinant devant la "mémoire du Tirailleur de la Grande guerre".
Le secrétaire d'Etat à la Défense chargé des Anciens combattants Alain Marleix "salue" pour sa part "la mémoire de Louis de Cazenave qui a été de ceux, parmi les plus braves, qui ont tenu, dans les tranchées et les casemates de la Grande Guerre, la France 'à mains nues' jusqu'à l'Armistice du 11 novembre".
Né le 16 octobre 1897 à Saint-Georges d'Aurac (Haute-Loire), Louis de Cazenave avait été mobilisé à 18 ans en 1916, indique un communiqué du ministère de la Défense.
Il servit dans différents régiments d'infanterie coloniale avant de rejoindre, à partir de janvier 1918, des unités d'artillerie.
Il participa notamment à la bataille de la Somme, à l'offensive du Chemin des Dames et à la libération du territoire national. Il fut démobilisé en 1919.
Alain Marleix avait tenu le 21 décembre dernier au nom du président de la République, à se rendre en Haute-Loire où résidait Louis de Cazenave afin de lui réaffirmer la "reconnaissance de la France, et la dette imprescriptible que les générations actuelles et à venir avaient contractée à l'égard de ces hommes qui firent le sacrifice de leur jeunesse et parfois de leur vie pour défendre la grandeur et la liberté de la France", selon un communiqué.
"Combattant au Chemin des Dames, Louis de Cazenave s'en est allé avec la discrétion et la simplicité qu'il cultivait comme un remède aux fracas et à l'horreur des combats", a souligné Hervé Morin.
Le dernier "poilu" est désormais Lazare Ponticelli, âgé de 110 ans.
Hervé Morin, ministre de la Défense, a appris avec une grande tristesse le décès à l'âge de 110 ans de Louis de Cazenave. AP