Ces débats m'amusent :
Il y a encore des gens pour croire aux notion de réalité et d'authenticité.
L'histoire est un mensonge.
L'histoire est "une" histoire constituée de toute pièces et qui - aussi honnête soit-elle - omet des éléments ou choisis volontairement de ne pas en dire d'autres.
C'est orienté.
C'est normal : autant de visions du monde que d'individus, et la vision du passé qui prédomine est construite de toute pièce par un nombre limité d'individus.
S'ajoutent des considérations politiques, financières et techniques.
Conserver le passé, c'est donner une vision particulière de notre histoire.
Ce ne sont que des successions de compromis pris au détriment d'une théorique réalité des faits (qu'est-ce qui est réel puisque si dix personnes assistent à une même scène, chacune des dix apporte un point de vue légèrement différent !).
Une locomotive est une machine prévue pour être rentable et efficace, à l'échelle d'une compagnie nationale donc c'est quasi impossible pour un particulier ou des associations de les préserver (goufre financier, besoin d'une détermination sans faille, d'une gestion intelligente et de nombreux bras bénévoles fiables et compétents : pas évident de conserver des engins en bon état, et encore moins de les maintenir en état de marche...).
Le musées comblent théoriquement les manques : les considérations qui mènent à la conservation d'une machine dépendent de l'engouement populaire, des symboles politiques véhiculés et... de la disponibilité de l'engin et de son état.
Malheureusement, en plus de fournir une vision orienté de notre histoire, les musées doivent aussi être rentables : autant dire le nombre de compromis nécessaires !
Par conséquent, les bidouillages qui consistent à faire une locomotive avec deux ne me choquent pas.
En fin de carrière la 9004 devait avoir été sacrément modifiée depuis son record : la présenter en l'état n'aurait pas été plus satisfaisant.
De la cathédrale Notre-Dame de Paris, bien peu des pierres d'origines doivent subsister : qui s'en offusque ?
Si le soucis d'authenticité avait été une priorité, nous n'aurions pas remplacé continuellement, méthodiquement et depuis presque 800 ans les pierres défectueuses : ce serait une ruine à l'heure actuelle, dans le meilleur des cas...
Bref.
A quand un débat constructif sur ce qu'est le patrimoine plutôt qu'un comptage méthodique de rivets ?
J'ajoute que pour moi loco Maurienne, vieux diesel PLM, autorail Bugatti, boite à sel ou 232 U1 (Pour ne citer qu'eux) justifient amplement le déplacement au Musée de Mulhouse car ils ne sont visibles que là-bas...
Bien cordialement.