Arlanda express

C'est assez étrange. Les boulons 2 et 4 ont dû casser net. Si ces boulons avaient bougé, on aurait une zone métallique de forme circulaire, pas le carré que l'on observe. Le 3 devait être totalement libre depuis un bout de temps. Le 1 semble effectivement avoir pivoté : il devait être légèrement desserré, ce qui explique l'oxydation, mais très peu, si bien que l'écrou a laissé une trace de frottement. On a l'impression qu'un roue a frotté sur le haut de cette éclisse, qui se retrouve ici en bas (traces de frottement rectilignes). On voit très bien que les rails ne sont plus alignés, la partie après le joint semble avoir conservé sa partie d'éclisse (on voit les boulons) : le morceau que l'on observe doit correspondre à la partie antérieure qui aurait cassé. Cependant, si c'était le cas, en toute logique le morceau d'éclisse aurait dû pivoter vers le sol et non vers le haut. La dernière possibilité est l'éclisse est vue à l'envers, le « premier » boulon étant en fait le quatrième.

Impressionnant effectivement. Notez aussi que le second trou de léclisse est propre et net doxydation, ce qui suggère une cassure très récente, alors que le troisième est totalement rouillé, donc (au moins) desserré depuis plus longtemps. Le premier et le dernier sont dans un état intermédiaire suggérant un desserrage plus ou moins récent.

Je disais « fonte » essentiellement par ignorance de l’alliage utilisé – précisions bienvenues. Pour les rails, en tout cas, cet alliage n'est certainement pas de l'inox, et pour les boulons non plus, je pense. Donc, on devrait donc trouver une couche d'oxyde de fer, même ténue, sur les cassures anciennes. Enfin, je suppose…

De toute façon, l'éclisse elle-même devrait servir de juge de paix, ainsi que les fameux boulons si on les retrouve (on en parle pas, au fait, de ces boulons desserrés. Ils ne devraient pourtant pas être difficiles à localiser…). Sans aller jusqu'à l'analyse cristallographique aux rayons X, l'examen métallurgique de la pièce, de ses fractures, lézardes, rayures, entailles, échancrures et autres écorchures devrait assez facilement révéler s'il y a eu rupture, et si oui, la situer dans le temps (l'épaisseur superficielle de rouille sur une pièce en fonte est généralement assez révélatrice : si une entaille ou cassure est fraîche, elle n'est pas oxydée ; ensuite, comme la rouille est poreuse, son épaisseur augmente au fil du temps). À suivre…

Sur Bretigny : je partage l’opinion du tweet ; j’emprunte régulièrement l’automotrice en direction de Châteaudun, le passage de Brétigny, où on effectue l’aiguillage v1 -> embranchement Dourdan est toujours très cahoteux, quand bien même la signalisation, si je ne me méprends pas, impose un RR 30 au passage de ces aiguilles. Le retour n’est guère mieux. Mais bien entendu, cela ne signifie pas que la manœuvre soit dangereuse, juste que l'angle entre la voie directe et déviée est important (ce qui justifie le RR 30). Pour le reste, je suis toujours dubitatif sur cette éclisse. La thèse avancée consiste à supposer que cette éclisse s’est détachée au passage de la motrice ou d’une des premières voitures ?

Certes, mais est-ce que léclisse seule explique les voitures réparties sur deux voies ? On peut certes imaginer que le bogie arrière de la voiture du milieu, qui a balayé le quai, a déraillé vers la droite, et que ses roues ont été ensuite déviées par lappareil de voie. Mais cela nexplique pas par quel miracle la voiture de queue semble être totalement indemne. Ah, en relisant certaines réponses, je comprends mieux : on a retrouvé léclisse coincée dans lADV, cest bien ça ?

Cette hypothèse déclisse minspire plusieurs questions : 1. Une éclisse défectueuse peut-elle engendrer un déraillement sous la forme constatée ? 2. Est-on certain quon a affaire à une cause et pas un effet ? V. (À bord du TGV 6941)

Évidemment. Mais ce n’est pas vraiment ce que les rédactions en chef attendent : dans la course au scoop qui caractérise le monde journalistique moderne, il faut être le premier à proposer une explication ou une information sensationnelle, fût-elle fausse. Le direct ne laisse place ni à la réflexion, ni au recul, ni à l’hésitation.

Y en a-t-il vraiment qui fonctionnent en continu, en dehors de celles affectées à l’EAS ?

Même chez les élèves de prépa scientifique (ou de ce qu’il en reste), ce sont des qualités devenues exceptionnelles. Qu’attendre alors d’un journaliste « moyen » ?

Bonjour à tous, cela fait énormément de temps que je n’étais pas intervenu ici, et je ne pensais pas « revenir » à l’occasion d’une telle tragédie. Toutes mes pensées vont évidemment d’abord aux victimes, blessés, à leurs familles et proches, ainsi qu’aux sauveteurs et au personnel SNCF et particulièrement au CRL qui a, apparemment, fait montre d’un professionnalisme sans faille et évité que les circonstances ne soient encore plus catastrophiques. Je déplore que ce genre d’accident extrêmement grave soit également le prétexte pour poursuivre le pugilat un peu stérile entre les cheminots et mes confères journalistes (puisque j’en suis un aussi). Je ne tiens pas ici à défendre bec et ongle le traitement parfois superficiel et l'incompétence évidente de ceux à qui incombe la tâche – au demeurant délicate – de couvrir un tel événement. Croire cependant que les rédactions généralistes, avec leurs impératifs économiques exacerbés par le marasme économique ambiant, gardent sous la main des experts techniques et scientifiques, c’est aussi absurde que de penser que la manœuvre des appareils de voie se fait encore manuellement. En cas de besoin, comme dans ce cas malheureusement tragique, on n'hésite plus à appeler à la rescousse des « pigistes » de circonstance recommandés par untel, ou à ressortir de vieilles icônes, comme Michel Chevalet, dont la compétence technique sur un tel sujet ne se révèle finalement pas plus élevée que celle du quidam moyen. Quant au confrère de service qui doit commenter les images qui arrivent en direct, ce n’est souvent qu’un journaliste généraliste issu d’une des écoles de la profession, qui est aussi désarmé sur le plan technique qu’un voyageur qui n’a jamais entendu parler du KVB, CAB ou autres systèmes de signalisation. Sur un plan plus général, la culture scientifique dans l'ensemble du monde occidental est en régression patente, et l’incompétence des médias ne constitue que le reflet d’un désintéressement général pour des disciplines économiquement sans intérêt. À l’heure actuelle, il n’y a que le fric qui compte. Enfin, je partage (même si je ne suis pas expert), l'analyse « à chaud » qu’ont avancé certains : voyant la motrice sur une voie, et la voiture de queue sur une autre, toutes deux d’aplomb, comment ne pas imaginer une manœuvre intempestive de l’appareil de voie au passage de la circulation ou un problème de collage (timonerie défectueuse) ? En l’état actuel, avec les faibles éléments dont nous disposons tous, ça me semble l’hypothèse la plus vraisemblable (ce qui ne signifie pas qu’elle se révèle juste in fine). Voilà. Juste quelques réflexions d’un journaliste quelconque passionné depuis son enfance par le monde ferroviaire. Une nouvelle fois, toutes mes pensées aux victimes.

L'avis du Conseil Économique et Social sur le sujet (publié aujourd'hui) : http://www.lecese.fr/sites/default/files/pdf/Avis/2012/2012_13_srv.pdf Synthèse http://www.lecese.fr/sites/default/files/pdf/Fiches/2012/FI13_srv_travail_adt.pdf Vidéos http://www.lecese.fr/multimedia/videos/louverture-la-concurrence-des-services-ferroviaires-regionaux-de-voyageurs http://www.lecese.fr/multimedia/videos/louverture-la-concurrence-des-services-ferroviaires-regionaux-de-voyageurs-m-lepaon

Sur la 1628, le Sisve fonctionne.

Merci pour les infos sur le compte PAX ! Encore un MI09 avec SISVE isolé sur le quai en face. Un MI09 en panne à Sartrouville ce matin, au fait ?

Au fait, quelqu’un sait à quoi servent les détecteurs de mouvement présents au-dessus des portes (cf. vidéo). Pour éviter que quelqu’un reste coincé, ou bien un « compte PAX » comme on dit en aviation ? PortesMI09.mpg

Ce matin, UM 1637/1639, le SISVE fonctionnait, mais le code mission affiché sur la rame (OKEY je crois) était en conflit avec le niveau 2. Moralité : une desserte étrange, le train ayant fait un arrêt à Neuilly-Plaisance mais ensuite direct Noisy-le-Grand – Mont-d’Est. Allez comprendre. Ah, non, le SISVE fonctionnait à moitié : le thermomètre fonctionnait, mais pas de sono.

Je me souviens avoir discuté de l’électrification 25 kV de cette ligne avec Christian (Thor Navigator), que l’on ne voit plus guère ces temps-ci, à propos de la topographie particulière du sectionnement d’Aix-les-Bains. C’est vrai que l’on peut comprendre qu’il n’y ait pas de barrières aux intersections avec des chemins de terre. De toute façon, je ne cherche nullement à accabler le CRL ou à disculper le conducteur du quad, qui a chèrement payé sa négligence. Bonne soirée !

C’est une des rares lignes ouverte au trafic voyageur, électrifiée, qui n’est équipée par endroits que de signaux mécaniques, je crois (en gare de Pringy). Avec l’arrivée du CEVA, je pense que le trafic va augmenter sensiblement…

Parlons de communication, tiens. Je demande ce matin aux AS du Mans s’ils ont davantage d’informations. Réponse : vous parlez de quoi ? Ah, oui, on en sait rien, on n’a pas d’info. Idem pour les RAD infra (« ah mais on n’est pas Infra nous »).

C’est peut-être vrai au temps t, mais ce genre de décision ne semble pas être remise en cause, même quand le trafic augmente. Comme si tout était figé une fois pour toutes, et que rien ne puisse évoluer. Il y a sans doute bien plus de circulations sur l'axe Annecy-Annemasse qu’il y en avait lorsque le PN a été réalisé… Bref. Quant au doublement partiel ACY-AIX, oui, je confirme, ça éviterait de rester bloquer parfois quelques longues minutes dans les différents évitements… Qu’est-ce qui était prévu à l’origine ? Bonne soirée à tous !

Décidément la série continue… Comment peut-il y avoir encore des PN ouverts sur une ligne comme Annecy - Annemasse ???? Il y avait du fric pour électrifier, mais pas pour placer des barrières ??? Ça me sidère.

Effectivement, je fais Paris – Le Mans en TGV… mais merci quand même de l’info, on ne sait jamais.

Je ne retourne pas avant jeudi au Mans, s’il n’y a rien de neuf d’ici là j’essaierai d’avoir des infos auprès des agents sédentaires.

Pourquoi ? Je pensais que dès qu’il y avait une victime, le BEA-TT était automatiquement saisi ?

Merci de ces précisions ! Je ne savais pas qu’il y avait eu une victime… Je pense que le BEA-TT sera saisi sous peu. Reprise des circulations à midi m’a dit l’AS du Mans.