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Femmes poignardé sur le rer d


bouillotte

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Selon le Monde

<H2 id=contenuTitre>Oise: deux femmes poignardées dans le RER D</H2>dimanche 25 novembre 2007 18h04

Ce sont désormais deux femmes qui ont été retrouvées poignardées dans le RER D. La première, âgée de 23 ans est morte peu après avoir été découverte à Creil, dans l'Oise, dimanche vers midi. La deuxième, retrouvée dans le même train, est grièvement blessée. "Tous les moyens sont mobilisés pour élucider cet acte criminel" a affirmé la ministre de l'Intérieur.

a jeune femme de 23 ans résidant à Orry-la-Ville a été retrouvée vers 11h50 par deux voyageurs qui montaient dans la rame à la station du RER D, reliant Creil au Châtelet, à Paris.

La victime, grièvement blessée, a été poignardée à plusieurs reprises au niveau de la poitrine. Elle portait également des traces de coups au niveau du visage. Les pompiers et le Samu, arrivés rapidement sur les lieux, n'ont pas pu la réanimer.

La ministre de l'Intérieur a affirmé dimanche soir que "tout est mis en oeuvre pour identifier les auteurs" de ce crime "odieux". Michèle Alliot-Marie "a demandé aux services de police et de gendarmerie de mobiliser tous leurs moyens afin d'élucider cet acte criminel".

Une autre femme a été agressée à bord de ce RER. Elle aussi, a reçu des coups de couteaux. Elle a été retrouvée à Survilliers. Son pronostic vital est engagé. L'antenne de Creil de la direction interrégionale de police judiciaire de Lille est en charge de l'enquête. La police recherche actuellement deux hommes de grande taille qui pourraient être les agresseurs. Les forces de l'ordre ont également renforcé le contrôle dans toutes les gares du réseau du RER D.

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Ce qui me met la haine, c'est que comme par hasard encore une fois personne n'a rien vu, personne n'a rien entendu. cartonrouge

Elles n'étaient pas toutes seules dans le train tout de même, elles ont bien du crier et hurler à la mort !!!!

Modifié par Heretik91
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Ce qui me met la haine, c'est que comme par hasard encore une fois personne n'a rien vu, personne n'a rien entendu. cartonrouge

Elles n'étaient pas toutes seules dans le train tout de même, elles ont bien du crier et hurler à la mort !!!!

Ce n'est malheureusement pas la premiere fois, rappelle-toi, il y a quelques années le viol d'une jeune femme dans une voiture voyageur sans que personne ne réagisse... pascontent

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Non mais ca ca me sidere koi, a Limoges personne ne ferait ca

Quand kelkun tombe, on le ramasse

Quand quelqu'un se fait taper on le defend mais a Paris les gens bessent la tete sans rien dire, c'est des laches cartonrouge

eh oui, triste réalité que celle de la région parisienne. J'ai vécu trois ans là-bas, l'individualisme y est roi !

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C'est pas nouveau l'insécurité dans les transports parisiens, en particulier sur la ligne D.

Et comme d'habitude nos gouvernants et dirigeants vont s'indigner de ces crimes, renforcer la sécurité quelques jours, au mieux quelques semaines, le temps que les esprits se calment, et puis tout le monde oubliera. cartonrouge

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Ce n'est malheureusement pas la premiere fois, rappelle-toi, il y a quelques années le viol d'une jeune femme dans une voiture voyageur sans que personne ne réagisse... cartonrouge

Effrayant à tous points de vue... Mourir à 23 ans... C'est vraiment épouvantable et on pense d'abord aux victimes.

Modifié par michael02
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DE TOUTE manière si chacun arreter de penser qu'a sa petite tete , je penses que ca irait un peu mieux

Les gens sont egoistes c'est tout!

Je dirai plutot qu'ils ont peur;

- peur de prendre un mauvais coup

- peur d'etre melé a ce genre de chose

- peur des concequences qu'il pourrait y avoir

- .....

Je crois que c'est plutot ça qu'autre chose. Il y a quelque temps en arriere un homme aété agressé chez lui par 2 ou 3 hommes, dont un armé, venu le cambrioler. Il a réussi a déarmer cette homme et l'a tuer il avait a l'epoque été emprisonner. Je ne sais plus comment cela c'est terminé ensuite.

Aujourd'hui une personne qui interviendrait dans une agression (avant qu'il y ai meurtre ou viol) aurait beaucoup de mal, je pense a s'en sortir sans etre inquiété. C'est malheureux mais c'est ainsi, le droit a l'auto-défense stipule que que la defense doit etre proportionnelle a l'attaque......Si une personne veux vous frapper et qu'elle rate son coup lui laisseriez-vous une seconde chance d'essayer ?......A ce jeu, malheureusement seule les voyous s'en sortent.....

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Selon le Monde

<H2 id=contenuTitre>Oise: deux femmes poignardées dans le RER D</H2>dimanche 25 novembre 2007 18h04

Une autre femme a été agressée à bord de ce RER. Elle aussi, a reçu des coups de couteaux. Elle a été retrouvée à Survilliers. Son pronostic vital est engagé. L'antenne de Creil de la direction interrégionale de police judiciaire de Lille est en charge de l'enquête. La police recherche actuellement deux hommes de grande taille qui pourraient être les agresseurs. Les forces de l'ordre ont également renforcé le contrôle dans toutes les gares du réseau du RER D.

23 ans... quelle tristesse...

PS :

Bouillotte : moi je ne trouve pas trace que la deuxième femme ait été agressée dans le même Rer...

Si j'en crois Le Monde (http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3224,36-982351,0.html?xtor=RSS-3208)

"L'antenne de Creil de la police judiciaire (DIPJ) de Lille a été chargée de l'enquête par le parquet de Senlis. Ce dernier a évoqué par ailleurs une autre agression dans un train qui se serait déroulée à Survilliers, dans le Val-D'Oise, mais sans qu'aucun lien ne puisse être fait avec l'affaire de Creil"

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Je viens de voir les info sur france 3, il semblerait qu'il y aurait seconde "victimes" de sexe masculin et avec un couteaux qui fut hospitalisé sous bonne garde?

Il semblerait que la jeune femme çe soit défendue!

Modifié par Chipo
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Je viens de voir les info sur france 3, il semblerait qu'il y aurait seconde "victimes" de sexe masculin et avec un couteaux qui fut hospitalisé sous bonne garde?

Il semblerait que la jeune femme çe soit défendue!

eh ben elle aurait du l'egorger! helpsoso

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Ce n'est malheureusement pas la premiere fois, rappelle-toi, il y a quelques années le viol d'une jeune femme dans une voiture voyageur sans que personne ne réagisse... helpsoso

N'était ce pas cette fille qui prétendait avoir été violée daans une rame de banlieue et qui avait ensuite reconnue avoir tout inventé ?

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N'était ce pas cette fille qui prétendait avoir été violée daans une rame de banlieue et qui avait ensuite reconnue avoir tout inventé ?

Je ne me souviens pas de cette affaire...Mais a l'epoque le sujet de l'insecurité devait etre porteur dans les média car plusieurs histoire d'agression voir de viol avait été traité par ceux-ci. Il n'empeche malheureusement qu'il ne faut guerre compter sur quelqu'un pour intervenir.

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23 ans... quelle tristesse...

PS :

Bouillotte : moi je ne trouve pas trace que la deuxième femme ait été agressée dans le même Rer...

Si j'en crois Le Monde (http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3224,36-982351,0.html?xtor=RSS-3208)

"L'antenne de Creil de la police judiciaire (DIPJ) de Lille a été chargée de l'enquête par le parquet de Senlis. Ce dernier a évoqué par ailleurs une autre agression dans un train qui se serait déroulée à Survilliers, dans le Val-D'Oise, mais sans qu'aucun lien ne puisse être fait avec l'affaire de Creil"

ben c'est bizarre car la ils disent que il y a 2 femmes mais sur tf1 ils n'en ont parlé que d'une seule helpsoso

Ou est la deuxieme?

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N'était ce pas cette fille qui prétendait avoir été violée daans une rame de banlieue et qui avait ensuite reconnue avoir tout inventé ?

Ca c'était l'affaire d'une femme de confession israélite qui s'était auto-agressée pour faire croire qu'elle avait été victime d'une agression antisémite dans le RER, je ne me rappelle plus le contexte exacte, mais elle voulait faire accuser les jeunes de banlieu je crois.

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N'était ce pas cette fille qui prétendait avoir été violée daans une rame de banlieue et qui avait ensuite reconnue avoir tout inventé ?

Ca c'était l'affaire d'une femme de confession israélite qui s'était auto-agressée pour faire croire qu'elle avait été victime d'une agression antisémite dans le RER, je ne me rappelle plus le contexte exacte, mais elle voulait faire accuser les jeunes de banlieu je crois.

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Pendant que les grands médias s'intéressent à la mort de 2 jeunes roulant sans casque sur une moto non homologuée, on oublie la jeune femme de 23 ans tuée dans le RER D. Dans le premier cas on parle juste d'un accident, certes dramatique, dans le deuxième il s'agit d'un meurtre commis par un récidiviste déja condamné pour un viol sur la ligne D... Ah mais non ma bonne dame, ça ne fait pas assez d'audience, on ne voit pas des jeunes sauvages des cités, ça ne fait pas peur à la France profonde ! Tout le monde s'en fout de ce qu'il peut se passer dans les rames de banlieue.

C'est bien dommage, mais il suffit de regarder le nombre de lectures pour chaque affaire. A l'heure actuelle, ce sujet : 223 lectures, contre 1136 sur les émeutes de Villiers le bel... Ne vous demandez plus pourquoi les médias privilégient certaines infos !

Juste au cas où ça intéresse quelqu'un :

Elle s'appelait Anne-Lorraine Schmitt

Certes, la fin de l'article est discutable ("(...)responsables de leur propre malheur"), il n'empêche qu'il mérite d'être lu.

La messe de funérailles aura lieu demain à 14h en la cathédrale de Senlis (Sud de l'Oise).

gom

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Pendant que les grands médias s'intéressent à la mort de 2 jeunes roulant sans casque sur une moto non homologuée, on oublie la jeune femme de 23 ans tuée dans le RER D. Dans le premier cas on parle juste d'un accident, certes dramatique, dans le deuxième il s'agit d'un meurtre commis par un récidiviste déja condamné pour un viol sur la ligne D... Ah mais non ma bonne dame, ça ne fait pas assez d'audience, on ne voit pas des jeunes sauvages des cités, ça ne fait pas peur à la France profonde ! Tout le monde s'en fout de ce qu'il peut se passer dans les rames de banlieue.

C'est bien dommage, mais il suffit de regarder le nombre de lectures pour chaque affaire. A l'heure actuelle, ce sujet : 223 lectures, contre 1136 sur les émeutes de Villiers le bel... Ne vous demandez plus pourquoi les médias privilégient certaines infos !

Juste au cas où ça intéresse quelqu'un :

Elle s'appelait Anne-Lorraine Schmitt

Certes, la fin de l'article est discutable ("(...)responsables de leur propre malheur"), il n'empêche qu'il mérite d'être lu.

La messe de funérailles aura lieu demain à 14h en la cathédrale de Senlis (Sud de l'Oise).

gom

Magnifique texte.

C'est vrai que depuis les emeutes plus personnes n'a parlé de cette jeune femme, surement car son meurtrier a été arreté ....

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Un récit d'une journaliste du Monde, un peu long mais assez interressant à lire.

Mortelle rencontre dans le RER

LE MONDE | 07.12.07 | 14h29

C'est une longue cicatrice qui traverse l'Ile-de-France, de la Picardie, au nord, jusqu'au Loiret, au sud. Quelque 160 km de rails, 520 000 voyageurs par jour, un train toutes les sept minutes aux heures de pointe, soixante stations et presque autant de mondes différents. Des souvenirs de campagne, à Chantilly, des cités HLM en Seine-Saint-Denis, des zones pavillonnaires en Seine-et-Marne, et, au coeur du parcours, les trois plus gros centres névralgiques de la capitale : la gare du Nord, Châtelet-Les Halles et la gare de Lyon.

Matin et soir, se presse sur la ligne D du RER la foule lasse des employés, des serveurs de bistrots, des ouvriers d'entrepôts de la banlieue parisienne. Les conducteurs se plaignent souvent d'être totalement seuls à la tête de rames longues d'une vingtaine de voitures. La SNCF a placé la ligne en tête de liste de ses parcours à fort taux de délinquance. Le samedi, on y monte pourtant en famille ou en bande de copains pour rallier le coeur de la capitale. Mais le dimanche, lorsqu'on a passé les pavillons de Goussainville, à quelques kilomètres de Paris, le train presque vide prend des allures d'express de campagne.

Anne-Lorraine Schmitt, 23 ans, allure sage et chevelure claire, ne prend le RER D que le week-end, pour aller rejoindre ses parents et la maison de son enfance, à Orry-la-Ville, près de Senlis, dans l'Oise. Vingt-cinq minutes de trajet depuis Saint-Denis, et voilà la clôture blanche, à quelques mètres d'un petit bois. Ce dimanche 25 novembre, cela fait trois semaines qu'elle n'y est pas revenue. Les cérémonies du 11-Novembre ont tenu son père, le colonel Philippe Schmitt, occupé, et les grèves des transports l'ont dissuadée de faire le parcours le week-end suivant.

La jeune fille a quitté vers 10 heures la Maison d'éducation de la Légion d'honneur, au coeur de Saint-Denis. C'est une école aux allures de collège anglais, avec ses jeunes filles en uniforme. Une enclave somptueuse au pied de la basilique qui sert depuis des siècles de nécropole royale, à l'écart des cités. En 2002, Anne-Lorraine y a étudié en hypokhâgne, avant de rejoindre Sciences Po, à Lille. Maintenant qu'elle poursuit ses études de journalisme au Celsa, à Neuilly, elle est revenue vers la Légion d'honneur. Elle y dispose d'une chambre en échange d'une quinzaine d'heures de surveillance auprès d'une classe de terminale. Suivi des études du soir, du dîner au réfectoire et du coucher. Mais Anne-Lorraine préfère l'atmosphère intime de l'internat aux chambres des cités universitaires.

A la gare de Saint-Denis, elle est donc montée dans la deuxième voiture, au premier étage. De là, la lumière est plus claire et le regard peut s'étendre par-dessus les pavillons et les HLM. Sur les remblais de béton, les tags colorés défilent le long de la voie jusqu'à Sarcelles. A ses amies, Clotilde, Marie et Claire, Anne-Lorraine Schmitt a parfois confié qu'elle n'aime pas beaucoup cette ligne que les voyageurs appellent entre eux "le RER poubelle". Mais c'est une fille de militaire, ancienne cheftaine des Scouts d'Europe. Elle n'a pas peur de grand-chose, si ce n'est du matérialisme des sociétés modernes, qu'elle rejette farouchement.

Ce matin, elle doit rejoindre son père pour suivre la messe avant le déjeuner. C'est une fille solide, chaleureuse et très croyante. Pour tout dire, assez différente des jeunes gens de sa génération. "Un peu tradi et très catho", souriait-elle parfois. L'été précédent, elle est allée avec ses amies à Lourdes. Régulièrement, on la voit aux retraites de la communauté de Saint-Martin, à Candé, dans le Loir-et-Cher, dont elle a connu les prêtres lors des Journées mondiales de la jeunesse.

A l'école de journalisme, elle a d'abord fait figure de rareté avec ses convictions chrétiennes assumées. Devant ses camarades, Anne-Lorraine a pris l'habitude de défendre sa foi, "combative comme le sont les minoritaires", sourit le Père Pascal-André Dumont, qui encadre les séances de prière lorsqu'elle se rend à Candé. Quand les étudiants se disputent les stages dans les grands journaux, elle a choisi de s'exercer sur les ondes de la très catholique Radio Notre-Dame, puis d'écrire dans Valeurs actuelles, un hebdomadaire très marqué à droite.

Le RER glisse vers Villiers-le-Bel, là où les barres HLM cèdent doucement la place aux premières petites maisons d'ouvriers. Dans quelques heures, deux jeunes garçons en minimoto seront tués par une voiture de police, déclenchant une nuit d'émeute. Mais, pour l'heure, rien ne vient déranger l'atmosphère un peu morne des zones pavillonnaires.

A la gare de Goussainville, Thierry Dève-Oglou, 44 ans, est monté dans la rame qui s'arrêtait devant lui, comme il le racontera plus tard aux gendarmes et à son avocat, Me Bendaoud. Manutentionnaire dans une PME, il rentre à Louvres, deux stations plus loin sur la ligne. Né à Montreuil, où il a passé son enfance, il est revenu habiter, dans le Val-d'Oise, le pavillon ouvrier de ses parents, retraités de la RATP. De là, on aperçoit le RER et l'on entend passer les avions de Roissy, tout proche. C'est un homme un peu massif, discret et renfermé. Un habitué de la ligne. Il la prend chaque jour parce qu'il n'a pas son permis de conduire. Peu d'amis, des revenus modestes, un frère, et une soeur commerçante. Une histoire en apparence banale, mais une "tache" dans son parcours. En 1995, dans le même RER, il a violé une jeune femme. Arrêté, condamné par la cour d'assises de l'Oise à cinq ans de prison, dont deux avec sursis, il est ressorti en 1998 après avoir purgé deux ans de détention, selon la règle normale des remises de peine. L'homme n'a jamais été suivi par la justice, mais il a retrouvé du travail et repris une vie sans histoires. Dans sa poche, il garde un couteau, un laguiole, qui lui sert le plus souvent à ouvrir les caisses qu'il déplace dans son travail.

Sur cette ligne, la plupart des voyageurs descendent avant les premières zones pavillonnaires. Anne-Lorraine Schmitt et Thierry Dève-Oglou sont seuls dans leur wagon. A Louvres, il devrait sortir. Il se ravise, pourtant. La rame est repartie pour les six minutes de parcours qui séparent Louvres de Survilliers, et le voici qui vient vers la jeune fille. Aux gendarmes, qui l'interrogeront plus tard, il avouera qu'il a eu "un flash". Il réclame brutalement une fellation. Anne-Lorraine tente de se lever. Il lui assène plusieurs coups de couteau, dont au moins un, au coeur, est mortel.

L'agression n'a duré que le temps qui sépare les deux stations. Dans la bagarre qui l'a opposé à la jeune fille, l'homme s'est blessé profondément à la cuisse. Il descend, titubant. Dans la rue, à quelques centaines de mètres de la gare, il sera retrouvé, évanoui, par des passants.

A la gare de La Borne-Blanche, le colonel Philippe Schmitt attend sa fille. C'est une petite station presque toujours vide. Pour sa part, le colonel préfère habituellement rejoindre les Invalides, où il est affecté au service de presse du gouverneur militaire, par le train qui relie Senlis à la gare du Nord. Mais les Schmitt, originaires de Nancy, ont choisi ce coin de l'Oise, il y a quelques années, justement pour la ligne traversant ces petites villes aux faux airs de campagne. Leurs cinq enfants y ont été élevés dans le goût de la chose militaire et dans la fréquentation des réseaux associatifs. Anne-Lorraine est l'aînée. Les deux garçons sont à Saint-Cyr et dans une école de sous-officiers, les jumelles dans un collège privé. Une éducation traditionnelle dans un univers protégé.

Sur le quai, Anne-Lorraine ne se trouve pas parmi les trois passagers qui descendent. Le colonel va être en retard pour la messe, il part en pensant qu'elle finira bien par arriver. Mme Schmitt, soucieuse, a tout de même téléphoné à la maison de la Légion d'honneur. La directrice, Huguette Pierce, monte jusqu'à la chambre de la jeune fille. Il y a sur les murs des dizaines de photos et une tasse de thé encore à moitié pleine. Par acquis de conscience, elle visionne la vidéo de surveillance au-dessus de la porte d'entrée de l'école. On y distingue la silhouette de l'étudiante, dans son manteau sombre.

Philippe Schmitt, inquiet maintenant, est reparti avant la fin de l'office à la gare d'Orry-la-Ville. On l'y accueille gentiment. Le chef de gare n'a rien à signaler, hormis un "problème" deux stations plus loin, au terminus, à Creil. Il ne connaît pas encore la nature du "problème" : deux voyageurs ont découvert une jeune fille agonisante.

La nouvelle du meurtre tombe en fin d'après-midi, presque en même temps que l'annonce des émeutes de Villiers-le-Bel. Alors qu'une partie de la jeunesse se déchaîne dans ces quartiers, la politique s'empare de l'affaire du RER. Nicolas Sarkozy, quatre jours plus tard, évoque à la télévision "un prédateur", rappelant son projet de loi visant à imposer une peine de sûreté aux récidivistes. Sur Internet, le visage de la jeune fille catholique résistant à son violeur devient un symbole. Des sites d'extrême droite font d'Anne-Lorraine la victime d'un "délinquant immigré". Dans son bureau des Invalides, le colonel Schmitt en est accablé : "Ma fille aurait détesté ce genre d'amalgame. Cet homme est d'abord un détraqué."

Le 1er décembre, à la cathédrale de Senlis, près de 1 500 personnes participent à une messe en mémoire de l'étudiante. Dans l'assistance, deux ministres, des officiers, des scouts, des étudiants en journalisme et les jeunes filles en uniforme de la Légion d'honneur. A quelques centaines de mètres de là, sur la ligne D, le RER poursuit son va-et-vient ouaté.

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L'article est à mon sens trop tire-larmes, ça manque d'objectivité journalistique tout ça. Cette jeune femme s'est fait tuer par un malade. Qu'elle soit de bonne famille, croyante, fille de colonel n'y change rien: face à un prédateur, on est toutes égales.

Heureusement que cette fille s'est débattue, on n'aurait certainement pas retrouvé son agresseur sinon.

C'est quand même dégueulasse....

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L'article est à mon sens trop tire-larmes, ça manque d'objectivité journalistique tout ça. Cette jeune femme s'est fait tuer par un malade. Qu'elle soit de bonne famille, croyante, fille de colonel n'y change rien: face à un prédateur, on est toutes égales.

Heureusement que cette fille s'est débattue, on n'aurait certainement pas retrouvé son agreSi sseur sinon. C'est quand même dégueulasse....

Tout à fait d'accord avec toi... il n'y aucun rapport entre ce qu'était cette jeune femme et ce qui lui est arrivé. Le lyrisme de l'article du Monde n'apporte pas grand chose au fait que les faits sont d'une violence extrême et qu'ils font peur.

En revanche, l'article du militant au CNI en lien un peu plus haut, instrumente l'évènement à des fins politiques et c'est choquant.

Modifié par michael02
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Tout à fait d'accord avec toi... il n'y aucun rapport entre ce qu'était cette jeune femme et ce qui lui est arrivé. Le lyrisme de l'article du Monde n'apporte pas grand chose au fait que les faits sont d'une violence extrême et qu'ils font peur.

En revanche, l'article du militant au CNI en lien un peu plus haut, instrumente l'évènement à des fins politiques et c'est choquant.

Il y a certes des points vraiment forts. Mais je pense que le rédacteur ne pouvait pas être impartial sur ce sujet, tout simplement parce qu'il connaissait la victime. Comme pour tout article, il faut savoir garder son esprit critique et ne rien prendre pour argent comptant.

gom

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Il y a certes des points vraiment forts. Mais je pense que le rédacteur ne pouvait pas être impartial sur ce sujet, tout simplement parce qu'il connaissait la victime. Comme pour tout article, il faut savoir garder son esprit critique et ne rien prendre pour argent comptant.

gom

Allons allons... L'évocation de la mort des jeunes à Villiers-le-Bel, la dernière phrase de l'article sont révélateurs de la volonté de tirer de ce drame des arguments autres que personnels.

Confirmation : ici de valeurs actuelles.

Pas besoin d'analyse politique pour compatir sincèrement à la peine de tous ceux qui connaissaient cette jeune fille.

Modifié par michael02
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