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Le Web des Cheminots

Colargol

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Tout ce qui a été posté par Colargol

  1. C'est globalement très difficile. Déjà parce que la pénurie de personnel n'incite pas les établissements à lâcher les gens. Que ce soit pour une autre région ou un autre métier. Ensuite parce qu'il y a plusieurs facteurs qui entrent en jeu dans une demande de mutation: les besoins de l'établissement receveur, mais aussi les motifs du salarié pour cette demande (pour un rapprochement familial ou juste par envie de changer de décor), l'ancienneté et les compétences déjà acquises (qui sont autant de formations que l'établissement receveur n'aurait pas à dispenser comparé à un autre profil qui ne les aurait pas), etc... tout ceci crée une hiérarchisation des demandes et rend la chose très complexe. Du coup les cheminots se sont organisés en parallèle et ont crée des groupes pour que chacun puisse consulter les demandes des uns et des autres : ainsi si 2 salariés s'aperçoivent qu'ils veulent chacun aller là où est l'autre et que les métiers correspondent, ils peuvent proposer à leur hiérarchie une permutation. Sans garantie que ce soit accepté mais ça facilite les choses quand les 2 établissements sont sûr de ne pas perdre un salarié. Parfois même il y a des cas où les permutations arrivent à se faire à 3... Donc c'est juste très compliqué mais pas impossible. Il faut être patient (jusqu'à un certain point) ou savoir négocier finement.
  2. Bravo à toi, de rien pour les messages du matin. Bienvenue dans nos rangs (enfin à moitié 😁 ) Et puis entre nous, le hors sujet on y a participé gaiement on est tous "fautifs" 😅😂
  3. @Licornitus Tu bosses à la circu? Les métiers en tension c'est chaud pour partir. Effectivement, je te conseille d'abord de commencer par une lettre (un mail suffit) assez basique qui explique ton souhait de partir, et là où tu veux aller. Tu envoies avec accusé de réception (et tu gardes dans ta boîte mail les traces écrites) à ton DPx + ton RH, comme ça personne ne peut dire qu'il n'est pas au courant et enterrer ta demande. Suite à quoi tu scrutes régulièrement VISEO (la Bourse à l'Emploi), tu peux même te créer une alerte quand une offre paraît avec les critères que tu recherches. Et là tu postules sans hésiter (faut à minima que le RH soit au courant que tu veux partir, peu importe qu'il ait déjà validé une date de départ ou non contrairement à ce qui est dit sur Viséo). Le "bypass" n'est pas bien vu mais c'est tout à fait ton droit en tant que salariée. Perso j'attends ma mutation depuis 4 ans. J'ai voulu la jouer réglo, j'ai fait une lettre à mon DPx. 1 an après ma lettre aucune nouvelle. Je m'enquiert de la situation, on me répond qu'on "ne m'oublie pas" mais rien ne se passe. J'insiste, on me dit d'attendre en me fixant un vague horizon. Encore un an passe, l'horizon est repoussé à 2 reprises, je finis par demander à mon N+1 si je peux postuler à une offre vue sur VISEO. Il n'a pas voulu se mouiller et m'a dit d'attendre. J'ai estimé avoir déjà suffisamment attendu, alors j'ai postulé quand même. Alors ils n'ont effectivement pas aimé mais ils ne pouvaient pas s'y opposer. Et là ça a lancé la machine administrative puisque du coup la partie adverse (chez qui je veux aller) a enfin pris connaissance de ma candidature, ce qui n'était pas encore le cas (preuve que le RH gardait les demandes de départs enfouies sous une pile de dossiers...). Finalement au bout d'un an de procédures, de tests à Paris, d'examens et tout on me dit qu'on me laissera partir en Octobre 2022. Bien, je me dis j'attends. Le mois dernier on m'annonce que finalement je dois rester jusque mi-2023 suite au manque de personnel... Là, excédé, j'ai dû taper fort du poing sur la table (avec l'aide d'un syndicat) et résultat je partirai bien en Octobre. Parce que 4 années d'attente, j'ai été bien gentil dans mon coin à pas les embêter mais y'a jamais eu de retour d'ascenseur. Marre qu'on se foute de moi. Donc un conseil: ne te laisse pas mettre de côté, si tu veux partir et rapidement il faut se battre. C'est bien de commencer soft, mais s'ils te prennent pour un jambon faut leur rentrer dans le lard direct. Je ne l'ai pas fait de gaieté de cœur, mais si j'avais accepté un énième report, ça aurait pu continuer jusqu'à la fin de ma carrière, parce que l'excuse du sous-effectif on peut te la ressortir à toutes les sauces à longueur d'année (bien que bizarrement, le reste du temps on te soutienne qu'il n'y a pas de manque de personnel, qu'on est en surnombre...). Nous n'avons pas à subir la politique absurde de recrutement de la Direction. Donc fais juste attention à ce qu'on ne t'entube pas, ne te laisse pas faire trop longtemps comme moi. C'est malheureux mais souvent, c'est ceux qui les emm***ent le plus qui ont ce qu'ils veulent.
  4. Déjà que même les cheminots, gilet orange ou pas, n'ont pas le droit de pénétrer dans les emprises sans "nécessité de service". Dans mon secteur frontalier, assez prisé par les spotters allemands, on a quasi quotidiennement des comportements à risques. Entre ceux qui s'installent en courbe avec un escabeau en équilibre sur le ballast dans la zone dangereuse "pour avoir un meilleur angle" et ceux qui escaladent les pylônes d'éclairage du faisceau (j'ai des photos, une plainte avait été déposée), j'en ai vu des vertes et des pas mûres. Parfois même ils viennent s'installer sur les quais avec caméra et trépied, sans la fameuse autorisation de l'entreprise bien sûr et en ne prenant aucune précaution (ils s'installent bien au bord du quai quitte à tomber dans la voie). En ce moment on a aussi des évènements quasi quotidiens de photographes qui s'aventurent au milieu des voies pour prendre un cliché des dernières rames RRR en circulation en Alsace. Et bien sûr le lot quotidien de traversées sauvages des voies en dehors des passages aménagés, les voitures qui passent en chicane au PN gardé (pourtant du SAL4 mais avec un long délai de fermeture des demi-barrières de sortie car fort trafic de poids-lourds)... Je suis franchement étonné qu'on ait pas davantage d'accidents. Mais les sous-effectifs SuGe, la distance entre ces gares en bout de ligne et leur QG, les délais d'intervention à rallonge des Gendarmes sont autant de facteurs qui multiplient les comportements incivils ou risqués. Alors rajoutez à ça les spotters qui pensent que leur passion leur autorise à prendre tous les risques parce qu'ils pensent s'y connaître un peu... ça me fait bouillir.
  5. @Sylvie01 Je vais juste compléter un peu, au cas où tu demanderais pourquoi X-RAY a parlé d'une visite médicale, c'est parce que OUI, il y a une 2è visite. Mais cette fois il ne s'agit pas du tout du même type de visite qu'à Paris où tu auras des examens complets, là il s'agira juste de passer devant le médecin du travail local, celui qui est le référent pour ton futur secteur d'affectation. Histoire de faire un peu connaissance d'abord, ensuite pour qu'il t'explique les bonnes pratiques à avoir concernant le travail posté. Car horaires décalés et santé ne font pas bon ménage si on n'a pas un minimum d'information concernant le sommeil, la prise de poids dû aux repas sur le pouce, etc. L'enquête administrative sera transparente pour toi, la SNCF va juste s'assurer auprès de l'Administration Française que ton casier judiciaire est vierge, que tu n'es pas fichée S ou autre chose, bref, que ton profil est compatible avec des missions de sécurité. Ensuite effectivement tu auras une convocation pour la journée d'accueil au sein de ton futur établissement, tu feras la connaissance de tes camarades de formation, de ton COFO (coordinateur de formation), de quelques supérieurs hiérarchiques, et on t'y expliquera tout le déroulé de la formation, les épreuves à valider, les modalités de rémunération et d'hébergement le cas échéant. Ce sera l'occasion de poser toutes tes questions. Tu auras peut-être même droit à une visite d'un gros poste d'aiguillage. Ensuite il faudra probablement lire attentivement ton contrat de travail avant de le signer (il ne faut pas se laisser presser, comme tout document à signer il faut être absolument certain de ne pas se faire avoir et donc ne pas hésiter à demander plus de temps). Parce qu'une fois le petit autographe apposé sur le précieux document, pas de retour en arrière (c'est d'autant plus important maintenant avec les contrats de droit commun qui ne donnent plus droit aux dispositions du Statut cheminot). Encore bon courage pour aujourd'hui.
  6. Super, ça nous fait toujours plaisir d'être tenus au courant. Bonne journée également, et bon courage!
  7. En vérité s'il y a 3 grandes technologies d'aiguillage, chacune a plusieurs branches, des variations plus ou moins subtiles. C'est vrai que dans ton cas (en cas de réussite aux épreuves aujourd'hui!) tu vas entrer dans un cursus qui devrait t'amener à être directement agent de maîtrise ou DPx, tu vas donc faire ta formation de base, puis tu passeras quelques semaines sur chaque technologie. Cela, à mon sens, ne signifie pas pour autant que tu auras l'expérience du métier, ça ne vient qu'après plusieurs années sur le même poste. (Être "opérationnel" sur chacun d'entre eux me semble un bien grand mot, tu auras des notions de chaque technologie et de la façon dont on traite les problèmes sur chacune, mais chaque poste ayant ses particularités tu ne seras jamais totalement opérationnelle sur tous les types de postes, il faudra chaque fois un temps de ré-apprivoisement de la bête et de sa "consigne rose" [aka le mode d'emploi du poste]) Mais effectivement les leviers et autres postes à serrures centralisées (mmmm les schémas des chemins de clés que tu verras en formation en ont perdu plus d'un 🤪 ) restent la base du métier pour visualiser les enclenchements (les sécurités électromécaniques du système). Pour ma part sur un groupe en formation de 10 personnes, il y avait 4 femmes (normalement la parité était atteinte mais une femme s'est désistée juste avant le début de la formation). Sur les 4, une seulement n'a pas été embauchée, et sur les 3 autres, 2 ont terminé major de promo. En tous cas sur les lignes sur lesquelles j'officie (et même globalement sur mon UO), il y a beaucoup de femmes à la Circulation, et c'est très bien. J'ai l'impression que les métiers de la conduite des trains ont davantage de mal à recruter des femmes. En tous cas si tu réussis tes tests aujourd'hui et que tu valides ton entrée en formation, mon conseil est le suivant: accroche-toi! Parce que ce n'est pas simple, les textes des règlements sont lourd et indigeste mais il y a moyen de s'épanouir dans ces métiers-là même si les changements brusques et rapides qui accompagnent la transformation de l'entreprise pèsent fortement sur le quotidien.
  8. @Okce8 alors la visite de poste d'aiguillage c'est relativement compliqué, officiellement comme pour les cabines de conduite c'est interdit à cause de Vigipirate attentats. Officieusement, sur un petit secteur il y a moyen de demander l'autorisation au chef. Je l'ai déjà fait et obtenu pour faire visiter à des jeunes intéressés par le métier. D'ailleurs niveau vidéos tu en as peut-être vu une avec moi dedans 😁 C'est sûr que les leviers paraissent archaïques, mais c'est incroyable comme c'est ingénieux et simple, et ça fonctionne d'enfer, parfois mieux que les postes modernes. Et ça a du charme, c'est du vrai travail (en plus pas besoin d'un abonnement en salle de muscu on la fait direct au taf 🤣🤣). Alors que les postes informatisés qui disposent de la programmation, si tout va bien le métier se limite à surveiller le système et être standardiste au téléphone... bon bien sûr quand ça merde et qu'il faut reprendre toute la programmation, que l'ordre des trains est chamboulé, c'est tout de suite une autre histoire. Chacun peut y trouver son compte ou non, c'est juste des façons très différentes de faire le même métier.
  9. Après ce n'est pas TOUS les postes. Il y a de multiples technologies encore en service. Outre les leviers 1945 (qui fonctionnent d'ailleurs très bien, c'est ce qu'il y a de mieux pour apprendre d'ailleurs, on visualise beaucoup mieux les sécurités que sur un écran de PC) on a aussi des technologies des années 70 avec des boutons qui lancent automatiquement les itinéraires, et des postes informatisés bien sûr. Il y a même des postes qui combinent plusieurs technologies en même temps, par exemple des leviers pour le secteur à proximité immédiate du poste et l'informatique pour gérer un secteur à distance. Pour ma part j'ai travaillé sur 4 technologies différentes et je les aies toutes appréciées. Pourquoi cela t'étonne dans le mauvais sens? Pour le 3x8, il est vrai qu'on m'a souvent répété qu'on en garde le rythme aprés plusieues années. Mais je travaille en 2x8, donc je n'ai que cette expérience. Le 2x8 est aussi un rythme compliqué à prendre au niveau des matinées, il y a des réveils particulièrement difficiles. Je ne compte plus les nuits blanches en début de carrière car même en me couchant à 19h impossible de m'endormir car le corps ne comprend pas ce nouveau rythme. Et quand il est enfin disposé à faire dodo, bim c'est l'heure de se lever. Ça passe avec le temps mais ce n'est pas facile à vivre au début. Surtout si il y a de la route à faire, attention à l'endormissement au volant après la séance de travail. Pour conclure je voudrais dire qu'on est pas là pour décourager qui que ce soi, mais comme l'a dit IGIS, il vaut mieux s'y engager en toute connaissance de cause. @Sylvie01 déjà bravo, on est toujours ravis d'accueillir davantage de femmes dans le métier! Concernant ta journée, les seuls conseils que je puisse te donner sont de passer une bonne nuit la veille et d'essayer de ne pas trop stresser. Les tests psychotechniques évaluent des capacités qui relèvent de l'inné. Chacun est différent, le mieux en tous cas c'est d'être en pleine possession de ses moyens le jour J. Et pour le médical, bah bonne chance, il faut juste espérer que tu n'aies aucune condition incompatible avec la sécurité.
  10. Étrangement en Alsace 2 OS ont refusé de lever le préavis local, malgré les appels du national à le faire.
  11. Je vais également apporter ma contribution, étant justement agent-circu. C'est un métier en grande tension parce qu'effectivement, malgré les revendications et actions syndicales auprès de la direction pour tenter de revaloriser le métier, on est face à un mur. C'est un métier à fortes contraintes, et même lorsque le statut cheminot était encore d'actualité, les candidats ne se pressaient pas au portillon, alors maintenant qu'ils ne peuvent plus y prétendre... De base, il s'agit d'un métier de l'ombre, méconnu : on travaille en coulisses, notre action n'est pas vue par les voyageurs et bien souvent ils pensent que les trains roulent tout seuls. Ce manque de connaissance n'aide pas à promouvoir le métier. Ensuite les gens qui connaissent le métier pensent souvent qu'en cette ère ultramoderne, on a que des gros centres informatisés version Nasa... lorsqu'ils découvrent les conditions de travail dans des postes parfois archaïques, avec des leviers ayant peu évolués depuis leur installation dans les années 1900, ben ça n'attire pas. Ajoutons à cela les salaires à ras de terre malgré les responsabilités qu'on porte (on a une responsabilité pénale de toutes nos actions puisqu'on a entre les mains les vies des voyageurs, des collègues qui interviennent sur les installations, mais aussi des tiers qui sont amenés à interagir avec le chemin de fer (les automobilistes qui traversent un passage à niveau par exemple). Il faut donc une tête bien faite et un sang-froid à toute épreuve pour traiter rigoureusement les procédures en cas d'incident, qui parfois s'accumulent, avec les téléphones qui sonnent toutes les 2 minutes, les voyageurs qui s'énervent, et savoir penser plus loin que la procédure pour évaluer avant chaque action les risques qu'elle pourrait engendrer (les incidents de la vie réelle ne rentrent pas toujours parfaitement dans les cases...) De plus, il est de mon avis que la situation se dégrade et que nous ne sommes plus valorisés dans le métier. On ne récompense plus un agent qui va au-delà de ses missions (donc même les plus motivés finissent par faire le minimum syndical), on ne gratifie plus lorsqu'une situation exceptionnelle a justifié qu'on demande à un agent de sortir de repos/congé pour travailler alors que ce n'est pas prévu par le règlement (nous n'avons pas d'astreinte parmi les agents, seulement chez les cadres), les relations avec la hiérarchie deviennent tendues car contrairement à ce qui est enseigné en sécurité aéronautique, on se tourne de plus en plus vers une sanction systématique de toute erreur. Et au moindre évènement, le principe de base est de considérer que l'erreur vient des aiguilleurs et il faut avoir des preuves solides pour pouvoir démontrer qu'on y est pour rien... Ce sont toutes ces conditions qui font, qu'une fois arrivé au bout d'une longue formation, d'un processus de recrutement qui élimine beaucoup de candidats, on se retrouve dépités. Pourtant le métier a tous les atouts pour être gratifiant, on est au cœur du système ferroviaire, en lien avec une grosse partie des métiers (conducteurs, régulateurs, agents de maintenance, agents d'escale, etc...) et c'est extrêmement enrichissant à la fois professionnellement et personnellement. Pour en revenir au recrutement et à la formation : au recrutement on perd déjà la moitié des candidats lorsqu'on parle des horaires décalés (2x8 ou 3x8), des congés qui peuvent être refusés (manque de personnel oblige), des salaires et autres contraintes. Sur ceux qui restent à ce stade, la moitié échoue aux tests psychotechniques et ne va pas plus loin. Sur ceux qui restent après ça, c'est encore la moitié qui est dégagée à la visite médicale d'embauche (traces de drogues, condition médicale incompatible avec la sécurité, etc...). Reste peu de candidats qui entrent réellement en formation. Et durant celle-ci, on perd en moyenne 37% des candidats (chiffre officiel), preuve s'il en est que la formation est lourde, complexe, et au-delà des choses qui doivent être sues par cœur (il s'agit surtout de définitions de base utiles tout au long de la carrière) demande aussi de comprendre ce qu'on fait et pourquoi on le fait, d'avoir une logique d'application et une capacité de raisonnement. Certains arrivent parfaitement à réciter un extrait de règlement à la virgule près, mais se retrouvent incapables d'appliquer une fois sur simulateur de poste. De ma promotion, sur 10 embauchés nous ne sommes que 6 à avoir réussi la formation dans son ensemble, un abandon en cours d'année et 3 échecs à l'examen final, on est l'exemple type des chiffres nationaux. Donc quand on est arrivé au bout, on fait partie d'une groupe restreint de personnes, sans pour autant qu'on se sente supérieurs on est en droit de dire que "ce n'est pas donné à tout le monde", ce qui nous rend d'autant plus aigris quand on constate le manque de reconnaissance de l'entreprise après tout ce parcours. Voilà ce qui explique les tensions en personnel. Pour autant comme je disais, c'est un métier très intéressant, riche de connaissances, au cœur de tout le système ferroviaire et qui apportera toujours beaucoup à quiconque l'exercera. Étant ambassadeur métier pour l'entreprise je prêche quand même un minimum pour ma paroisse (le temps que j'y suis encore), mais je ne vais pas te vanter des choses qui ne sont pas vraies. Je t'ai donné mon point de vue le plus objectif possible, à toi maintenant de faire ton choix en ton âme et conscience. Dans ce métier tu ne seras jamais vraiment seul, car même si effectivement la plupart du temps on est seuls en poste, entrer à la SNCF c'est devenir un membre d'une grande communauté (dans certains cas comme une 2è famille car il y a des collègues absolument géniaux) et tu pourras toujours compter sur ce soutien. Et dans le même temps si tu m'as lu jusqu'au bout, tu sais à quoi t'attendre concrètement, je n'ai pas embelli la réalité.
  12. Mais il est évident que je me considère aussi faillible et, en étant conscient, je fais le maximum pour limiter mes erreurs. Mais il y a quand même une différence flagrante entre faire une erreur de jugement et adopter volontairement un comportement à risque : une personne qui enfreint la loi en dépassant allègrement une limite de vitesse, ce n'est pas "une erreur de jugement", c'est un acte délibéré. Le comportement à risque va inévitablement engendrer des erreurs avec plus ou moins de conséquences, alors qu'on fait déjà assez d'erreurs comme ça en prenant des précautions. C'est pour cette raison que j'abhorre les gens qui prennent les risques en toute connaissance de cause. Vous semblez placer les "erreurs" intempestives au même niveau qu'un comportement volontairement abusif. C'est là que je fais une différence. Et je n'ai jamais dit "si on suit les règles tout ira BIEN", j'ai dit "si on suit les règles tout ira MIEUX". Grosse nuance qui implique qu'il y aura quand même des accidents, liés à des concours de circonstances. Mais si chacun y mettait du sien et suivait à la lettre les consignes, on réduirait drastiquement les accidents routiers (en lien ou non avec les PN), c'est un fait. Je vous rejoins absolument sur le fait que ce ne serait pas si cher payé (et puis avec les amendes qui pleuvraient la mesure se rembourserait d'elle-même). Je souligne seulement le fait que la société actuelle ne réfléchit pas de cette manière et qu'on a peu de chance de faire valider un tel projet. Je ne crois pas non plus m'être permis cela mais enfin si vous souhaitez le penser. Et le problème est justement que chacun place un sens différent aux mots "bon sens" et "principes" comme vous le dites. La loi n'est pas censée laisser place à l'interprétation, comme les règlements SNCF.
  13. Il se trouve que oui, ce rapport m'intéressait au plus haut point. On ne pourra jamais éradiquer l'erreur humaine, mais ne croyez-vous pas que dès que la sécurité d'autrui est en jeu il faut y tendre au maximum (c'est un peu le cœur de nos métiers au chemin de fer d'ailleurs!)? On peut même y tendre sans éradiquer l'humain lui-même : je ne suis pas pour l'automatisation systématique du travail du tout, comme vous semblez le penser (ne mélangez pas tout non plus, c'était totalement hors sujet). Si encore les gens n'engageaient que leur propre sécurité je n'aurais rien à dire. Mais à partir du moment où il s'agit d'un espace commun, la liberté d'un individu s'arrête là où celle des autres commence. Et c'est-à-dire au moment où il met leurs vies en danger. Si un individu est trop stupide pour comprendre ça et qu'il ne peut pas vivre en harmonie avec la société, alors on devrait prendre des mesures radicales pour l'écarter de la société. Point barre. C'est quand même pas compliqué d'avoir un minimum de rigueur envers soi-même, si? Et ce n'est pas une question de faire des bons petits clones sortant du même moule, c'est juste une question de bon sens et de principes. Eh bien alors la prudence ne dicterait-elle pas de s'arrêter et d'en vérifier l'état AVANT de s'engager imprudemment et de tuer des innocents? C'est si difficile à concevoir de s'arrêter par prudence? Il y a des vies en jeu, d'autant que comme vous l'avez si justement souligné, on est dans le transport le plus mortel de tous: le transport routier. Donc est-ce trop demandé qu'avoir de la prudence, en particulier à l'approche de zones dangereuses? En l'occurrence, le PN posait un danger bien plus grave que celui de rouler sur le terre-plein central durant la manœuvre non? Donc peut-être qu'en plus du manque de vigilance et de professionnalisme la conductrice avait un problème de classement de ses priorités? Je dis pas non mais c'est mal barré. QUI va payer pour une telle mesure? La logique voudrait l’État. Mais vu que les Français ne votent que pour des imbéciles de droite, on peut oublier. La SNCF? Même combat, in fine c'est l’État (qui refuse déjà de financer la rénovation du réseau ferré) et puis les Français la trouvent déjà surendettée et trop dépensière. Une alternative serait de supprimer les barrières de tous les PN de France et de Navarre pour en utiliser le budget dans des caméras... Mais alors je vous raconte pas la hausse des accidents. Mais au-moins ce serait filmé!
  14. Et on en revient aux fondamentaux du code de la route: rien à cirer des barrières, seuls les feux rouges clignotants font foi!!! La loi n'impose pas du tout les barrières, donc fermées ou non, ce n'est pas un critère dont on doit tenir compte, quel que soit l'accident PN dont on parle par ailleurs. Argument non recevable. Et nul n'est censé ignorer la loi, en particulier une qu'on pratique quotidiennement. Alors oui on peut argumenter que bien sûr l'aménagement urbain a joué un rôle, il n'en reste que l'accident demeure principalement lié à un déficit d'attention de la conductrice du car qui, selon la loi, doit rester maître de son véhicule quoi qu'il advienne. D'où la nécessité d'être prudent au volant, même si on connaît la route, a fortiori encore plus si on est "professionnel de la route". Que cette vigilance ait été altérée une manœuvre difficile soit, mais elle l'était aussi par des médicaments et un manque de précautions vis-à-vis du passage à niveau dont elle connaissait l'existence, et ces derniers arguments sont inexcusables pour une personne dont le métier est le transport de passagers. Je constate souvent que la majorité des comportements à risques émanent de supposés "professionnels" (chauffeurs/livreurs, taxis, autocars, PL...), même si on pourra argumenter que la plupart prennent ces risques à cause d'une société qui mise tout sur son économie et impose donc la prise de ces risques au nom du Saint Pognon. Les accidents viennent surtout de ceux qui n'ont aucune rigueur mais qu'on laisse malgré tout aux commandes de véhicules motorisés (quelle que soit la taille du dit véhicule), en particulier dans un environnement aussi "libre" que l'environnement routier. C'est ainsi que malgré toutes les lois, au 21è siècle dans une société qui se prétend civilisée, on se retrouve avec des dizaines de morts évitables chaque année malgré les campagnes de prévention. La loi est seulement faillible dans le sens où elle écrite par des êtres faillibles: nous les humains. Mais à partir du moment où des bonhommes se sont "cassés le c**" à écrire un code de bonne conduite en se penchant sérieusement sur les risques et les façons de les éviter, faut être un sacré imbécile pour ne pas le respecter à la lettre, peu importe ce qu'on en pense. Donc Millas n'est absolument pas "l'exemple criant" puisque justement il s'agit bien d'un manque de discipline et de rigueur professionnelle comme principal facteur, aggravé sans doute par d'autres facteurs mineurs car un accident est toujours lié à une multitude de petites erreurs qui s'ajoutent à une grosse.
  15. C'est une question de mentalité, le respect des choses, des lois, des personnes est une notion qui a disparue en France. Presque plus personne n'a de principes, de valeurs. Une éducation de la vie qui n'est plus faite par les parents, qui se reposent sans doute sur les enseignants dont ce n'est pourtant pas le job! Suffit de voir l'état des voies, des trottoirs etc en France. Jonchés de détritus, de mégots, de masques usagés depuis la pandémie, etc. Pour le pays qui inventé la poubelle, ça fait très très mal quand même. Alors qu'en respectant tout simplement la loi et avec un minimum de bon sens, il n'y aurait que la malchance qui conduirait une fois tous les 10 ans à un accident, et pas forcément mortel. Mais non, les gens n'ont plus de patience et préfèrent risquer leurs vies pour 3 secondes de gagnées, jusqu'au jour où ça se passe mal. C'est regrettable. Et bien sûr c'est toujours au chemin de fer qu'on impose de changer car c'est plus facile, plutôt que de rééduquer les gens...
  16. N'ayant pas regardé (et ne regardant plus depuis bien longtemps car je trouve que dès que la grande finance met un doigt dans l'engrenage de ces évènements de grande ampleur, ça perd tout son intérêt et surtout toute notion de morale et d'éthique...), je ne me permettrai pas de dire que la victoire ukrainienne n'est pas méritée, puisque je ne peux pas en juger. Mais d'un point de vue externe, ça donne effectivement l'impression qu'on a offert la victoire d'office à l'Ukraine pour des raisons géopolitiques. Une chanson sur leur bravoure et leurs souffrances et hop, on fait appel au vote de sympathie du public, ce qui ne vient nullement récompenser une quelconque performance. Peut-être en effet que les mettre à l'honneur tout en disqualifiant d'office le pays aurait été une solution, pas forcément appréciée mais plus juste certainement. De toute façon, à partir du moment où des pays qui ne sont pas au-moins du continent européen sont autorisés à participer, le concours ne devrait plus s'appeler EUROvision. C'est bien là le signe que c'est désormais davantage à propos d'intérêts financiers et politiques (tout comme l'organisation des J.O. d'ailleurs) qu'à propos de son but premier: valoriser la culture et la musique (ou le sport dans le cas des J.O.). C'est bien triste que le FRIC finisse toujours par prévaloir sur tous les aspects de nos sociétés.
  17. Ce serait quand même bien d'arrêter de dire "collaborateurs" pour désigner les employés d'une entreprise. Le mot "collaborateur" implique une relation professionnelle d'égal à égal, hors c'est bien une relation de supérieur hiérarchique à subordonnés dont on parle. Alors même si c'est les mots employés officiellement grâce à la magie du langage "corporate", les réutiliser revient à les cautionner. C'est faire l'apologie de cette nouvelle manie de tout "uberiser". A ce train-là, bientôt chaque salarié sera considéré comme un auto-entrepreneur et les entreprises ne licencieront plus, elles "mettront fin à un contrat de travail dont le prestataire ne remplissait pas les objectifs fixés". Ainsi exit les indemnités de licenciement, si on les écoute limite ce sera même aux ex-salariés de verser des pénalités pour n'avoir pas pu terminer le travail confié... Cette société est à vomir, ne l'incitons pas à continuer dans cette voie.
  18. Bonjour à toi, sur Lauterbourg il est prévu en semaine jusqu'au 27 Mai que les trains 830700/830709 (départ Strasbourg 06:23) et 830708/830713 (départ Strasbourg 16:23) soient assurés en 67400+RRR 3C. Bien évidemment la composition peut être modifiée au jour le jour en cas de nécessité, mais de base la RRR reste prévue sur cet horaire pour le moment. Je ne sais hélas pas comment ça ira au-delà du 27/05, et je n'ai pas trouvé d'info pour la ligne vers Saint-Dié.
  19. Vu le nombre d'abrutis que je croise chaque jour en train de traverser les voies, franchir des PN fermés, voire monter sur des pylônes pour prendre des photos et j'en passe, j'ai envie de dire que la moindre prévention est bonne à prendre, que ce soit à l'étranger ou non. D'ailleurs les anglais (avec Network Rail) sont même encore plus virulents que SNCF Réseau dans leurs campagnes de prévention, d'autant que chez eux la quasi-TOTALITÉ du réseau est pourtant grillagée et donc normalement physiquement interdite d'accès. Le simple fait de voir une personne se prendre en photo ou vidéo sur les voies, que ce soit un député ou un péquenaud lambda, que ce soit sur des voies du RFN ou d'ailleurs, est susceptible d'inciter les plus influençables d'entre nous à reproduire la situation parce que "c'est cool". Donc c'est grand non. Alors critiquer que la SNCF n'avait pas à s'en mêler au prétexte que "le même genre de photos/vidéos pullulent (et pas "pilulent" tiens...) sur les RS", ça revient à encourager de commettre des crimes "parce que d'autres le font sans se faire attraper"! C'est débile. La SNCF ne peut pas être partout, quand elle a l'occasion de dire quelque chose (souvent parce qu'elle est interpelée sur la publication) elle le fait, et là c'est d'autant plus justifié que le bonhomme a un profil public et est donc TENU de montrer le bon exemple et de bien représenter la France, ici ou à l'étranger. Point barre. Faut pas sortir de Saint-Cyr pour comprendre ça.
  20. Bonjour Safou, Tout d'abord oui les tests psychotechniques sont les mêmes quel que soit le niveau d'étude puisqu'on recherche à s'assurer des mêmes choses quel que soit le niveau scolaire des candidats, et s'il est possible que quelques tests soient différents selon le métier exercé, les ayant passés dans le cadre de 2 métiers différents je n'ai pas noté de différence (hormis que depuis la crise sanitaire, une partie des tests doit se faire en ligne depuis chez soi, l'autre au centre d'aptitude à Paris). Nous ne pouvons pas divulguer le contenu précis des tests pour des raisons évidentes de confidentialité et de sécurité. Néanmoins, la majorité des tests sont assez similaires à ceux qu'on peut trouver sur le web, seuls quelques tests sont vraiment "spécifiques" à la SNCF mais il n'y a absolument rien d'insurmontable. Voilà voilà.
  21. Aahhh merci pour l'explication, ça rajoute effectivement une difficulté dans l'affaire. Je n'avais pas connaissance de l'existence de ce souci technique récurrent. 👍
  22. Je peux me tromper, mais il me semblait avoir compris que c'était davantage lié à un problème d'ergonomie lors de la conception du train plutôt qu'un problème technique? Si je me souviens bien, afin de réarmer les freins après le signal d'alarme le conducteur devait actionner une poignée située entre 2 caisses de la rame, et n'arrivant pas à l'atteindre correctement il avait pris appui sur la manette d'un robinet d'air qui s'est alors tourné en position fermé sans que le conducteur ne le remarque, isolant pneumatiquement la caisse de tête du reste du convoi. De retour en cabine et ne parvenant toujours pas à desserrer les freins (normal puisque seuls ceux de la première caisse répondaient donc encore à la commande du conducteur), et sans doute par un concours de circonstances entre stress et manque de formation, le conducteur a manuellement purgé les freins de chaque caisse pour les desserrer, créant sans s'en rendre compte un train freiné seulement par la première caisse... ce qui allait s'avérer insuffisant pour arrêter le train une fois relancé à pleine vitesse et avec les dénivelés menant en gare souterraine, et menant à la catastrophe. Pour ce malheureux enchaînements d'évènements, on peut toujours accuser untel ou untel d'avoir mal fait son travail. Mais in fine, je pense qu'il ne faut pas juger trop vite (après tout, même à notre époque la finance dicte souvent le niveau de sécurité, en refusant de financer du personnel ou des installations qui éviteraient un accident susceptible de se produire mais à une fréquence si basse que l'on s'autorise "quelques morts tous les 15 ans" grâce à la magie du miraculeux "risque calculé"...). Et réjouissons-nous plutôt que l'accident ait permis de tirer des leçons qui aujourd'hui nous donnent un chemin de fer plus sûr.
  23. Seul le médecin du travail qui t'examinera pourra répondre à cette question, nous les agents ne pouvons pas nous prononcer, n'ayant aucune expertise médicale. C'est au cas par cas.
  24. Une expérience ferroviaire oui au mieux, mais du métier non car il s'exerce très différemment d'un pays à l'autre. Les réglementations, procédures, signalisations, électrification des réseaux, compositions des trains, fréquences des trains, etc sont très différentes et par conséquent la conduite d'un train à un endroit n'a plus forcément grand chose en commun avec la façon de faire dans le pays voisin. La signalisation tend à s'unifier sous la volonté européenne mais on est encore très loin d'avoir l'ETCS partout. Donc au mieux ça te fait effectivement une expérience professionnelle, une première approche des risques ferroviaires mais en changeant de pays -sous toute réserve bien sûr qu'une compagnie ferroviaire accepte de t'embaucher après une première expérience à l'étranger- il faudra tout réapprendre.
  25. Non seulement il est possible de s'en passer (et réapprendre à tisser de véritables liens sociaux sans écran interposé?...) mais avec les tarifs pratiqués, les gens s'attendent à quoi? Palace 5 étoiles??! Faut aussi savoir ce qu'ils veulent, c'est comme quand ils prennent Ryanair : pas de WiFi, pas de service repas, pas de système de divertissement intégré... Et encore, ici pas de taxe cachée avec l'équipage qui fait la quête, et les trajets ne se font pas uniquement entre gares de province dont on ne connaissait même pas l'existence... Bizarrement quand c'est l'avion ça leur pose pas de problème, quand il s'agit d'un train les gens s'attendent à payer 1 euro le billet et avoir le summum du luxe sur un trajet centre-ville à centre-ville. A se demander si la SNCF n'a pas TROP bien fait son travail dans les années 50/60/70 en plaçant un standing de confort à prix abordable (en somme ce qu'on attend d'un service public) qui est resté ancré dans les esprits... Mais à une époque où réémerge une "3è classe" pour le plus grand bonheur des libéraux, faut pas s'attendre à autre chose que l'équivalent "moderne" du simple banc en bois vissé sur un châssis pour voyager.
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