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Les ingénieurs, leur vie, leur œuvre, leurs perspectives


Arlanda express

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tu en vois beaucoup, autant que les avocats ou architectes ?

A l'époque où j'étais dans l'informatique, ça pullulait. Comme Bearing Point, par exemple. D'ailleurs, j'adore leur site web : "cabinet de conseil en business consulting". Y a la English Touch, un peu comme le tuning qui a sa Jacky Touch. Si on traduit : "cabinet de conseil en conseil en affaire". Vu comme ça, ça fait vachement sérieux ^^.

Sinon, tu en as plein sur google. Malheureusement très spécialisés dans le conseil en stratégie et management, beaucoup moins dans la recherche, mais ça existe. Emisys par exemple, qui se définit comme un cabinet de conseil et d'ingénierie.

Modifié par Gom
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On manque cruellement de thésard, de jeunes ayant approfondi leur spécialité de base et ont évité les mirages du management ou des RH.

Un de mes anciens profs, diplômé de l'école dans laquelle il enseignait et qui avait poursuivi ses études par une thèse, disait : "À l'étranger, je me présente toujours comme docteur, il n'y a qu'en France où je cache ce diplôme pour me présenter comme ingénieur."

  • J'adore 1
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A l'époque où j'étais dans l'informatique, ça pullulait. Comme Bearing Point, par exemple. D'ailleurs, j'adore leur site web : "cabinet de conseil en business consulting". Y a la English Touch, un peu comme le tuning qui a sa Jacky Touch. Si on traduit : "cabinet de conseil en conseil en affaire". Vu comme ça, ça fait vachement sérieux ^^.

Sinon, tu en as plein sur google. Malheureusement très spécialisés dans le conseil en stratégie et management, beaucoup moins dans la recherche, mais ça existe. Emisys par exemple, qui se définit comme un cabinet de conseil et d'ingénierie.

alors cela manque de visibilité notamment sur le terme ingénierie.

Management, bizness, stratégie: on tape dans une poubelle et plein de consultants à 2000€/jour tombent, avec un cv à faire pâlir de jalousie un petit ingénieur X-Pont qui a raté sa vie à la tête de sa PME en Vendée....

Des cabinets de conseil, j'en ai subit poliment leur audit imposé par Dieu le père en personne,et effectué souvent par de jeunes diplômés qui, 6 mois après leur sortie d'école, étaient chargés d'améliorer notre service. On pourrait en faire un sketch pour Gad Elmaleh en voyant les résultats...

C'est un mal français difficilement compréhensible en dehors du pays.

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Dans ma promo, on honnit presque autant les cours de management que ceux de méca-flu. En tout cas je suis loin d'être le seul à préférer la technique (enfin, certaines parties) au management ou à l'économie.

Et pour ton exemple... ça doit être pour ne pas lui ressembler que je suis en train de programmer différents algorithmes dans 4 langages différents.

C'est bête ; ici, les cours sont obligatoires (ce qui n'empêche pas certains de les sécher, mais être physiquement présent ne leur aurait rien apporté de plus :Smiley_51: .)

Connaître de multiples langages de programmation, c'est bien, mais c'est encore mieux de « savoir programmer » (D. Knuth ?). L'idée c'est qu'un mauvais algorithme, quel que soit le langage de programmation utilisé, donnera un programme pourri ; et inversement pour un bon algorithme. Je dirai que c'est justement le propre de l'ingénieur de connaître les bons algorithmes.

Après, tous les informaticiens d'un certain âge connaissent nécessairement plusieurs langages ; pour ma part, j'ai commencé avec le Basic sur un Oric 1, puis le C et l'assembleur 68000 sur Atari ST, puis Objective-C, Fortran et SH sur NeXT et finalement Python et TCL sur Mac. À l'heure actuelle, on peut très bien se contenter de deux ou trois langages : C ou une de ses variantes (C++, C#, .NET, etc.), Python/PHP et SH, par exemple.

Ben oui, les cours obligatoires… C'est un peu stupide, d'ailleurs. À 23 ans, je pense qu'on est assez grand pour prendre ses responsabilités. La discipline, c'est pour les ados… en principe.

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Un de mes anciens profs, diplômé de l'école dans laquelle il enseignait et qui avait poursuivi ses études par une thèse, disait : "À l'étranger, je me présente toujours comme docteur, il n'y a qu'en France où je cache ce diplôme pour me présenter comme ingénieur."

Tout n'est pas non plus idyllique dans le monde de la recherche. Pour le fréquenter de près, le nombre de thèses vraiment intéressantes est proche de zéro. Beaucoup de bruit. Et je ne parle pas du copinage entre chercheurs, des résultats arrangés, etc. qui font régulièrement la une des journaux spécialisés.

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Ce que reprocherais aux "ingénieurs" d'aujourd'hui c'est le manque de bon sens pratique : l'exemple le plus criant que je pourrais citer est l'impossibilité de changer une ampoule de phare sur une voiture "moderne" sans aller chez le garagiste.

J'adore le mot anglais de contraption!

Modifié par black5
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Ce que reprocherais aux "ingénieurs" d'aujourd'hui c'est le manque de bon sens pratique : l'exemple le plus criant que je pourrais citer est l'impossibilité de changer une ampoule de phare sur une voiture "moderne" sans aller chez le garagiste.

J'adore le mot anglais de contraption!

Ça, à mon avis, ce sont des décisions de design pour créer des marchés captifs.

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l'idéal serait la recherche appliquée au monde de l'industrie.

Ce n'est pas incompatible avec la recherche fondamentale qui vise le moyen terme et l'avenir du savoir faire.

Ça existe : les thèses Cifre, commanditées et financées par les industriels, offrent bien plus souvent des débouchés dans le monde de l'industrie que les thèses universitaires.

Dans ce cas, l'étudiant concerné est rémunéré par l'industriel mais dépend quand même d'un labo de recherche.

Les sujets, fournis par les industriels, relèvent de la recherche appliquée, au contraire des thèses universitaires, qui sont liées le plus souvent à la recherche fondamentale.

Modifié par Arnaud68800
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Donnant des cours en école d'Ingénieur, nous rencontrons régulièrement des élèves très motivés par les aspects techniques de notre métier. Cependant, le problème ne vient pas forcément de la formation, mais de la nécessaire adaptation aux exigences des ressources humaines pour intégrer et évoluer au sein d'une entreprise, ainsi que des managers ne voulant (ou ne pouvant pour diverses raisons) plus s'impliquer techniquement.

De plus, le technicien, soucieux de la qualité du matériel ou de l'équipement sur une durée de vie importante, a beaucoup de mal à valoriser financièrement sa fonction; ce qui n'est pas le cas d'un acheteur ou d'un gestionnaire.

En tant que technicien, même si ce n'est pas notre métier ou notre nature, il faut essayer de valoriser nos décisions techniques par rapport au retour d'expérience, l'amortissement à long terme ...; notion parfaitement intégrée dans les écoles.

Donc, il faut trouver le juste milieu, ce qui est toujours le plus difficile à obtenir, et remettre fortement en cause les vues industrielles de nos ressources humaines et l'engagement technique des managers (ce qui ne devrait pas tarder, espérons le, compte tenu des pertes au feu enregistrées dans d'autres industries).

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Donnant des cours en école d'Ingénieur, nous rencontrons régulièrement des élèves très motivés par les aspects techniques de notre métier. Cependant, le problème ne vient pas forcément de la formation, mais de la nécessaire adaptation aux exigences des ressources humaines pour intégrer et évoluer au sein d'une entreprise, ainsi que des managers ne voulant (ou ne pouvant pour diverses raisons) plus s'impliquer techniquement.

De plus, le technicien, soucieux de la qualité du matériel ou de l'équipement sur une durée de vie importante, a beaucoup de mal à valoriser financièrement sa fonction; ce qui n'est pas le cas d'un acheteur ou d'un gestionnaire.

C'est bien là le souci : pourquoi les postes techniques sont-ils moins payés que les postes de management ou de commerciaux ?

Personnellement, j'ai choisi de faire un métier qui me plaît (en fait deux) quitte à sacrifier totalement ma carrière ; je dois toucher moins, au bout de vingt-cinq ans de carrière, qu'un débutant sortant de mon école. À vrai dire, je m'en balance : j'ai des horaires sympas et totalement flexibles, je profite de mes enfants et je ne ramène pas de boulot à la maison le soir. Évidemment, mes perspectives d'évolution au sein du micro-groupe de presse (10 personnes) dans lequel je travaille sont nulles.

Je ne m'attends pas non plus que tous les élèves ingénieurs fassent le même choix que moi, qu'Antoine, Guy Béart ou Boris Vian avant eux. Je déplore seulement que la plupart considèrent les postes techniques comme un pensum, une épreuve à endurer avant d'accéder au sésame du management… En gros, ils pensent à leur carrière avant même d'avoir leur diplôme…

Là on vient d'atteindre le point godwin du sujet : les ressources humaines. La discussion ne va pas tarder à déraper :ph34r:

À dérailler plutôt ? :Smiley_19:

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Connaître de multiples langages de programmation, c'est bien, mais c'est encore mieux de « savoir programmer » (D. Knuth ?). L'idée c'est qu'un mauvais algorithme, quel que soit le langage de programmation utilisé, donnera un programme pourri ; et inversement pour un bon algorithme. Je dirai que c'est justement le propre de l'ingénieur de connaître les bons algorithmes.

Chaque chose en son temps.

Par contre, comme il s'agit d'une école généraliste, j'ai l'impression qu'on s'éparpille un peu. Et on nous explique régulièrement que la technique, on n'en fera que quelques années...

Ben oui, les cours obligatoires… C'est un peu stupide, d'ailleurs. À 23 ans, je pense qu'on est assez grand pour prendre ses responsabilités. La discipline, c'est pour les ados… en principe.

Quand on voit l'âge mental de certains...

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Tous ces témoignages sont passionnants. Mon grain de sel : çà montre bien que le mot ingénieur est un mot-valise dont le contenu dépend du pays (titre protégé par diplôme d'école en France, Diplom-Ingenieur ou Doktor Ingenieur en Allemagne, certification par association professionnelle après diplôme universitaire en GB ou USA, de ce que je connais). Au final, choix / sélections de formation (concours, dossier, pouvoir se le payer, contraintes familiales, etc.) puis orientations de vie de chacun en cherchant à se faire plaisir selon ses critères (chacun sait ce que çà veut dire pour lui-même, et çà peut changer au cours de la vie professionnelle et personnelle) et ses capacités telles qu'appréciées par le client (si c'est ta boîte) ou le chef (si c'est pas ta boîte).

Côté premier emploi, pour reprendre les cas cités plus haut, ce ne sont pas les mêmes gens qui fondent leur boîte avec 2 ou 3 potes d'école, ou veulent entrer comme salarié dans un labo de technique dure et très près de la recherche, dans une grande boîte technique (constructeur ou exploitant, Air France ou EADS), dans un bureau d'études, dans une boîte de constructions, d'ateliers et de chantiers, dans une boîte à boulots assez permanents ou par principe à missions temporaires, dans un service d'Etat (conception ou contrôle), une collectivité locale, une agence publique, une banque, un organisme international, un cabinet de conseil, etc...ou fabriquer / vendre des jeans.

Les choses sont encore plus ouvertes pour ceux qui ont double ou triple formation (initiale ou peu à peu). Je ne vois pas au nom de quoi on jugerait les choix des autres, chacun son truc.

Sur le métier d'ingénieur technique, la race du chef de service technique sachant tout faire a disparu : y a trop de sous-métiers, chacun de plus en plus complexe. Pour citer des noms de "glorieux ancêtres" ferroviaires, Messieurs Chapelon, Nouvion, Descubes, Alias, Chauprade, etc ne faisaient pas tous eux-mêmes, même s'ils passaient du temps pas loin du bureau d'études et de l'atelier de réalisation. Comme dit plus haut, la spécification de sous-ensembles sous-traités, puis leur "intégration" a pris le pas sur la conception de A à Z. Et déjà que le spécialiste d'un domaine a déjà du mal ...

Pour ce qui concerne la direction d'opération sur un grand projet complexe, on sort forcément de la technique pure. Le(s) directeur(s) technique(s), le directeur financier, le directeur juridique, le directeur des relations publiques, le directeur du planning, du budget, etc sont là pour çà. Cà aide d'être ingénieur de formation sur un projet technique, mais le violoniste sera normalement meilleur violoniste que le chef d'orchestre, qui a un métier différent. Normalement on s'y prépare (ou on y est préparé) avant de fonder, racheter ou candidater à la direction d'une boîte (grande ou petite), ou d'être nommé directeur de filiale, sauf le cas du jeune ingénieur tout frais diplômé dont le papa se tue en accident de voiture et qui voyant les regards de tous les gars de la PME venus accompagner son père au cimetière, se dit qu'il faut refaire tourner la boîte au plus vite, même si c'est vraiment pas ce qu'il voulait faire en faisant des études.

Bon courage à ceux qui se forment dans un métier technique, ne pas oublier que les Indiens, les Coréens, les Chinois, les Taiwanais, Singapouriens, etc. sont là, sont intéressés par la technique, parlent l'anglais de leur discipline, et bossent dur rien que pour accéder au centre de formation. Cela dit sans pessimisme en ce qui concerne les formations françaises : aujourd'hui, avoir été formé en France (où c'est moins cher que dans d'autres pays) ne préjuge pas de la nationalité juridique des employeurs futurs et du lieu d'exercice de l'emploi.

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Il faut voir d'où vient cette attitude, et la volonté politique d'une certaine époque qui a mené la france à dévaloriser les métiers techniques pour former des "tertiaires" et des "managers". Pendant que les germaniques continuaient à former d'excellent techniciens.

Un "ingénieur" d'aujourd'hui n'a plus rien à voir avec un Ingénieur des années 60. C'est au mieux l'équivalent d'un technicien de ces années en terme de formation, mais il est sélectionné comme une variété de céréale, pour mieux résister à l'environnement et produire toujours plus avec toujours moins de qualité.

Ca mériterait un sujet entier pour en parler...

Etant aussi de la partie, je me permets mon "grain de sel"

je pense qu'il faut bien se garder du "c'était mieux avant". Dire que les ingé de nos jours arrivent à peine à la cheville des tech des années 60, ça me fait sourire. Il y a bien des choses qu'un ingé des années 60 ne saurait résoudre et qu'on pliera vite fait bien fait grâce au calcul numérique... mais c'est sûr, dès qu'il faut aller à la concrétisation, il y a moins de monde. Les aspects méthodes sont très peu enseignées dans nos écoles (c'est vraiment le chaînon manquant avec le monde des techniciens).

Je partage bien des points de vue exposés dans ce fil, le vrai problème, c'est que faire des enseignements reçus? Si un étudiant suit parfaitement son cursus et avec toute l'attention nécessaire, il y a peu de choses qu'il ne saura faire et qu'aurait su faire un de ses Grands Anciens. Le hic, c'est que la plupart de nos camarades s'empressent d'oublier aussi vite que possible tout ce qui a pu les "barber" parce qu'il n'en ont plus besoin. Les épaulettes de "chef de projet" font tellement rêver. Et là, la vraie question est: avaient -ils leur place en école d'ingé? Sont-ils finalement des ingé et ne propagent-ils pas une image trés déformée du métier? Image propagée à vitesse grand V, vu que "cette population" est aujourd'hui majoritaire dans les écoles.

A un repas "entre nous" de plusieurs écoles, je me suis dernièrement aperçu de ça: impossible d'adhérer à la majorité des propos du style "de toute façon, moi maintenant la technique RAF, je m'en fous de tous ces trucs: le BE me rend compte, les méthodes me rendent compte, je pilote c'est tout". Sauf que pour piloter faut quand même savoir le faire voler l'avion.

Il suffit de voir le peu de respect que les niveaux "subalternes" renvoient, pour comprendre à quel point ce discours est clivant. Et là, il y a une grosses différence de perception vis à vis de l'ingénieur avec AVANT.

Aujourd'hui, on ne peut plus tout maitriser absolument, et le généraliste apprend avant tout à avoir un socle de base trés solide pour continuer de se former tout au long de sa carrière. Se socle doit lui permettre d'évoluer vers des postes de chef de projet où il pourra arbitrer, éclairer, trancher, etc en connaissance de cause. Ce socle de base doit lui permettre d'"évoluer" vers un tel poste et non constituer un passeport, une autorisation, une fausse légitimité par argument d'autorité.

Et là prudence, car il y a irréversibilité: partir vers ce genre de métier implique une quasi impossibilité de revenir vers l'expertise technique, on perd vite quand on ne pratique pas et la technique change vite aussi.

Ce qu'on a perdu aussi c'est l'imbrication des métiers, le "travailler ensemble", parce que...

- parce que la prod est délocalisée, sous traitée, éclatée. Fini l'ingénieur qui passe dans les allées d'usinage qui comprend ce qui s'y fait, tout est séparé, envoyé à produire loin, où c'est pas cher.

-parce qu'on apprend pas bien à travailler tous ensemble, avec les autres métiers de la technique (aprés la prépa, faut déjà qu'on nous rapprenne à travailler "entre nous" et voir l'autre -ENFIN- comme un partenaire et non comme un concurrent).

-parce qu'il faut pas se mentir, beaucoup d'entre nous, sommes commes les copains de promo de Arlanda Express: la technique c'est sale, ça tâche, c'est pas noble. Je suis plus joli en costume cravate qu'avec ma blouse bleue (ou blanche). Parce que je préfère parler qu'aux niveaux supérieurs et que le technicien c'est un mec qui a pas pu faire une école comme la mienne!! Et là, la faute est à reporter aussi sur les profs élitistes de prépa (qui n'ont pour la grande majorité rien vu d'autre dans leur vie que l'école d'ailleurs). Je me souviens, quand j'y étais, la manière dégueulasse dont mon prof de math (je vous épargne ce que je pense de lui) nous envoyait à la gueule des: "si vous n'y arrivez pas, vous n'aurait rien à faire en école, vous c'est technicien qui vous convient, ça sera grandement assez" "le technicien c'est ça, alors que l'ingénieur c'est ceci" etc etc. bon, il disait aussi: "les maths c'est l'analytique, c'est pas le calcul numérique" ^^

Alors que lorsqu'on a la chance d'intégrer au tour de soi, une vrai équipe, de techniciens, de projeteurs, d'ingé, de maitrises et parfois avec de la chance d'un doctorant ou docteur, c'est super. Une vraie synergie de groupe, le meilleur de chacun et de chaque formation, ça permet de tout faire et tout surmonter !!

Pour conclure, sur les aspects doctorat, je suis bien plus réservé. Un doctorat c'est pas fait pour faire beau, faire le malin à l'international, faire "super chef de projet encore mieux payé", c'est avant tout fait pour mener des travaux originaux, destinés à améliorer l'état de l'art et de la science. C'est hélas parfois un peu trop une thèse bibliographique sans réel apport inventif, ni original si ce n'est que pour discuter une fois de plus sur des résultats d'autres. Parfois c'est bien utile pour ceux qui ne sont pas prêts au monde du travail. Disons que ça n'est valable que si le sujet vous plait (il faut être prêt à se hyper spécialiser, et à ne faire/ parler que de ça pendant 3 ans et bien plus longtemps derrière...). Attention à ne pas de lancer par effet de mode.

Dire enfin que le titre d'ingénieur diplomé, ce n'est rien et pas assez visibile dans le système mondialisé, c'est assez exagéré. Presque toute les écoles délivrent automatiquement un M2 avec le diplome.

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je pense qu'il faut bien se garder du "c'était mieux avant". Dire que les ingé de nos jours arrivent à peine à la cheville des tech des années 60, ça me fait sourire. Il y a bien des choses qu'un ingé des années 60 ne saurait résoudre et qu'on pliera vite fait bien fait grâce au calcul numérique... mais c'est sûr, dès qu'il faut aller à la concrétisation, il y a moins de monde. Les aspects méthodes sont très peu enseignées dans nos écoles (c'est vraiment le chaînon manquant avec le monde des techniciens).

Au risque de paraître désespérément réac, je ne suis pas plus convaincu par le calcul numérique que le prof’ de math de prépa cité en exemple. Du moins, ce que je veux dire, c’est que le calcul numérique est un outil puissant mais qui:

1. Ne remplace pas la dérivation de solutions analytiques quand elles existent ;

2. Recèle des pièges qui nécessitent une extrême précaution : instabilité, dépendances cachées à la forme ou la taille du maillage, problèmes liés au pas temporel, aux erreurs d'arrondi, etc.

Contrairement à ce que beaucoup de jeunes croient, le calcul numérique n'est pas un outil magique pour tout résoudre ! Si on ne possède pas une compréhension intuitive du phénomène que l'on modélise, on court à la catastrophe. Encore une fois, ce n’est pas l’outil qui fait l’artisan…

A un repas "entre nous" de plusieurs écoles, je me suis dernièrement aperçu de ça: impossible d'adhérer à la majorité des propos du style "de toute façon, moi maintenant la technique RAF, je m'en fous de tous ces trucs: le BE me rend compte, les méthodes me rendent compte, je pilote c'est tout". Sauf que pour piloter faut quand même savoir le faire voler l'avion.

Après, on s’étonne que tant de projets aillent dans le mur…

Et là prudence, car il y a irréversibilité: partir vers ce genre de métier implique une quasi impossibilité de revenir vers l'expertise technique, on perd vite quand on ne pratique pas et la technique change vite aussi.

En même temps, la veille technologique doit faire partir des tâches obligatoires de tout bon chef de projet, non ?

-parce qu'il faut pas se mentir, beaucoup d'entre nous, sommes commes les copains de promo de Arlanda Express: la technique c'est sale, ça tâche, c'est pas noble. Je suis plus joli en costume cravate qu'avec ma blouse bleue (ou blanche). Parce que je préfère parler qu'aux niveaux supérieurs et que le technicien c'est un mec qui a pas pu faire une école comme la mienne!! Et là, la faute est à reporter aussi sur les profs élitistes de prépa (qui n'ont pour la grande majorité rien vu d'autre dans leur vie que l'école d'ailleurs). Je me souviens, quand j'y étais, la manière dégueulasse dont mon prof de math (je vous épargne ce que je pense de lui) nous envoyait à la gueule des: "si vous n'y arrivez pas, vous n'aurait rien à faire en école, vous c'est technicien qui vous convient, ça sera grandement assez"

C’est le discours traditionnel des profs de prépa depuis des lustres ; mon père (qui n’a pu que commencer sa math sup’ en raison de la Guerre d’Algérie) me racontait exactement la même chose. Je ne sais pas s’il s’agit vraiment d’un discours fondé, ou juste d’une façon – tordue – de motiver les troupes.

Alors que lorsqu'on a la chance d'intégrer au tour de soi, une vrai équipe, de techniciens, de projeteurs, d'ingé, de maitrises et parfois avec de la chance d'un doctorant ou docteur, c'est super. Une vraie synergie de groupe, le meilleur de chacun et de chaque formation, ça permet de tout faire et tout surmonter !!

Absolument, chacun apporte sa pierre à l’édifice ! C’est comme pour un bâtiment : pas de qualité sans un bon architecte, un bon maçon, un bon peintre, etc.

Pour finir, je viens de ressouder les fils d’un des écouteurs de mon casque que ma fille avait cassé en tirant dessus. Ça m'a demandé une minute, et j’ai gagné 30 euros. La technique, ça permet aussi de faire des économies et c’est écologique !

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Pour finir, je viens de ressouder les fils d’un des écouteurs de mon casque que ma fille avait cassé en tirant dessus. Ça m'a demandé une minute, et j’ai gagné 30 euros. La technique, ça permet aussi de faire des économies et c’est écologique !

Par contre tu contribues activement au developpement de ta surdité en continuant à utiliser un casque!

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Au risque de paraître désespérément réac, je ne suis pas plus convaincu par le calcul numérique que le prof’ de math de prépa cité en exemple. Du moins, ce que je veux dire, c’est que le calcul numérique est un outil puissant mais qui:

1. Ne remplace pas la dérivation de solutions analytiques quand elles existent ;

2. Recèle des pièges qui nécessitent une extrême précaution : instabilité, dépendances cachées à la forme ou la taille du maillage, problèmes liés au pas temporel, aux erreurs d'arrondi, etc.

Contrairement à ce que beaucoup de jeunes croient, le calcul numérique n'est pas un outil magique pour tout résoudre ! Si on ne possède pas une compréhension intuitive du phénomène que l'on modélise, on court à la catastrophe. Encore une fois, ce n’est pas l’outil qui fait l’artisan…

Je ne vais pas énumérer les exemples que j'ai rencontré dans l'industrie pour illustrer ça, il y en a trop...

Mais il faut bien comprendre que derrière il y a aussi des marchands de logiciels (très chers) qui poussent à ça, il y a tout un marketing qui explique aux jeunes qu'avec une console et un logiciel version 4.8.2 on peut démouler un TGV complet prêt à rouler.

Et dans les entreprises il y a des acheteurs qui en sont convaincus, faut dire que c'est tentant, investir quelques euros dans des licences que des stagiaires sauront utiliser pour produire des objets très rentables....

Sauf que derrière il manque toujours quelque chose pour que ça fonctionne, et on va toujours voir le vieux marcel roi de la planche à dessin pour se dépatouiller.

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Je ne vais pas énumérer les exemples que j'ai rencontré dans l'industrie pour illustrer ça, il y en a trop...

Mais il faut bien comprendre que derrière il y a aussi des marchands de logiciels (très chers) qui poussent à ça, il y a tout un marketing qui explique aux jeunes qu'avec une console et un logiciel version 4.8.2 on peut démouler un TGV complet prêt à rouler.

Exactement. Les sirènes du marketing… Il faudrait faire comme Ulysse, se boucher les oreilles et s'attacher à un mât…

Par contre tu contribues activement au developpement de ta surdité en continuant à utiliser un casque!

Je te rassure, vu la fréquence à laquelle je l'utilise et le volume d'écoute, mes cellules ciliées ne risquent rien ! :)

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Tout le problème de la formation "à la française" et orientée théorie-papier par rapport aux formations professionnelles du monde germanique.

Le patron d'UBS fut apprenti, le président de la Confédération également, comme deux tiers des suisses.

Ça permet d'avoir connu le terrain, et de ne pas vivre dans un monde totalement irréel.

Ah et l'apprentissage mène aux universités en Suisse.

Sujet intéressant..... C'est lié à la question de l'élitisme français.

Les ingénieurs en apprentissage ou en formation alternante, ou continue existent en France, mais on reste dans la culture de la voie royale des prépas prestigieuses... :Smiley_10:

A la SNCF, il y a quelques ingénieurs techniciens plutôt dans l'ombre, des gens brillants qui connaissent parfaitement le génie civil des voies ferrés, les installations électriques, les engins... mais on ne connait que les managers... Attachés cadres, jeunes cadres dynamiques aux dents longues qui seraient mieux à Wall Street ou dans les entreprises du CAC40 où çà se bouffe la gueule entre eux à longueurs de journées. Et bien souvent ceux là, la maîtrise de la technique, du terrain... Bofbof, mais ils sont là que pour tout casser à leur petit profit. :Smiley_23::Smiley_23::Smiley_23:

J'ai été très surpris d'apprendre il y a quelques temps que l'un des mécanos de ma région est un ancien ingénieur : çà prouve qu'il y a des surprises dans ce métier, et qu'il ne faut pas se fier aux idées reçues. Le connaissant un peu, j'aurai jamais cru car pas le genre du tout. Et même le comble : c'est plutôt le genre syndicaliste très virulent ! :Smiley_06:

Modifié par Sainte Grenade d Antioche
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Si c'est celui que je pense ... il est plutôt bon!

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