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Les conducteurs de train en Allemagne veulent gagner la même chose dans le privé et dans le public (ici en février)
Cela ne se passe pas en France mais en Allemagne. Pour autant, cela présage de la situation que notre pays pourrait connaître dans une poignée d'années.
Les conducteurs de train allemands opérant dans des compagnies privées étaient en grève hier, lundi 28 mars, à l'appel de leur syndicat majoritaire GDL (75% des 26 000 cheminots roulants). Leur revendication ? "A travail égal, salaire égal ". En clair, ils réclament un alignement de leurs rémunérations et de leurs avantages sociaux sur ceux de la compagnie publique, la Deutsche Bahn.
L'enjeu est essentiel pour les six compagnies ferroviaires privées, dont la française Veolia, qui roulent en Allemagne en grande majorité sur le réseau régional. Il s'agit de la possibilité d'employer de la main d'oeuvre à moindre coût par rapport à l'ancien monopole public. Sans surprise, elles refusent pour l'instant d'ouvrir des négociations salariales.
C'est exactement cette concurrence par les coûts salariaux que Guillaume Pepy, patron de la SNCF, veut absolument éviter. Mi février, il a donc obtenu dans sa nouvelle lettre de mission de mi mandat remise par l'Elysée que parmi ses objectifs figurent la recherche d'un "cadre social harmonisé" pour l'ouverture à la concurrence du transport de voyageurs. Dans la foulée, le cheminot en chef a envoyé une lettre à Nathalie Kosciusko-Morizet, sa ministre de tutelle, pour l'ouverture de négociations avec les acteurs privés en France.
Comme en Allemagne, ceux-ci sont vent debout contre cette perspective. Ils estiment qu'ils ne pourront ni baisser les prix, ni améliorer le service, donc qu'ils ne pourront pas prendre de parts de marché, si on les soumet aux mêmes contraintes (salaires, repos, amplitude horaire) que la SNCF .
Mais la grève allemande vient nous rappeler que les salariés ne sont pas prêts non plus à travailler plus pour gagner moins dans le privé.